2012, un bilan en bleu (2/6) : les défenseurs

Publié le 4 décembre 2012 - Bruno Colombari

La rétro 2012 continue avec une deuxième partie toujours consacrée aux joueurs, en l’occurrence à la ligne défensive qui n’a pas arrêté de bouger cette année. Douze défenseurs pour quatre postes, qui dit mieux ?

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On se souvient que Laurent Blanc avait annoncé, dès sa prise de fonction, que sa priorité était de reconstruire une défense stable, articulée autour de la charnière centrale Mexès-Rami. Deux ans et demi plus tard, tout est à refaire ou presque. Philippe Mexès est aux oubliettes et Adil Rami ne quitte plus le banc.

Contre l’Allemagne, en février, Blanc aligne donc une ligne défensive Debuchy-Mexès-Rami-Abidal. Contre la Biélorussie en septembre, Deschamps titularise Jallet-Yanga-Mbiwa-Sakho-Evra. Tout un symbole du grand remue-ménage devant les buts de Lloris.

C’est bien simple : en 2012, chacun des quatre postes défensifs a été triplé. A droite, en l’absence de Bakary Sagna, se sont succédé Mathieu Debuchy, Anthony Réveillère et Christophe Jallet. A gauche, Patrice Evra a été suppléé par Gaël Clichy, Eric Abidal et Benoît Trémoulinas (même si ce dernier n’est pas rentré à sa place contre l’Italie). Et dans l’axe, le duo Philippe Mexès-Adil Rami a laissé place à Laurent Koscielny-Mamadou Sakho, avec un interlude Mapou Yanga-Mbiwa.

Sur le schéma ci-dessous, on voit le nombre de matches joués par chaque défenseur (en blanc) et le nombre de minutes disputées (en bleu). Le mouvement perpétuel en défense se mesure par le fait que le joueur le plus sollicité est le latéral droit Mathieu Debuchy, avec 11 matches sur 14, alors qu’il ne comptait que deux sélections avant 2012. Derrière, on trouve Patrice Evra, qui est aussi le plus capé derrière (47 sélections) et le plus âgé (31 ans) [1], mais qui n’a joué que 8 fois, tout comme Adil Rami. Si l’on ajoute Philippe Mexès (7 sélections), on tient les quatre défenseurs à avoir joué au moins la moitié des rencontres.

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Dans l’hypothèse où la ligne défensive aurait été stable pendant toute l’année, les quatre titulaires auraient donc cumulé 56 sélections (4 x 14). Or Debuchy, Rami, Mexès et Evra n’en comptent que 34.

Bien malin qui pourrait dégager une constante dans ce chamboulement permanent. Alors que Laurent Blanc avait réussi, dans le premier semestre, à dégager une défense-type (Debuchy, Rami, Mexès, Evra ou Clichy), on ne peut pas en dire autant de Didier Deschamps. Si ce dernier a plus ou moins maintenu sa confiance à Debuchy à droite (concurrencé un temps par Jallet et remplacé une fois par Réveillère) et à Evra à gauche (qui n’a laissé qu’un match à Clichy), il a commencé par renouveler complètement la charnière centrale avec le duo Yanga-Mbiwa-Sakho, aligné trois fois en août et en septembre. La suspension du Montpelliérain a profité à Laurent Koscielny, qui a fini l’année aux côtés du Parisien.

Il aura fallu attendre le sixième match de Deschamps pour voir la défense enfin stabilisée : contre l’Espagne et l’Italie, la ligne Debuchy-Koscielny-Sakho-Evra a plutôt bien tenu le choc, malgré quelques frayeurs en première période à Madrid et en fin de rencontre à Parme. Mais elle prend un but à chaque sortie depuis le match contre la Biélorussie, ce qui n’est pas bon signe, compte tenu du peu d’impact offensif de l’équipe : sept buts en six matches depuis l’été, dix buts sur les dix dernières rencontres si on ajoute l’Euro. C’est bien faible, et ça signifie surtout que, comme à la coupe du monde 2006, les résultats dépendent d’abord du secteur défensif.

[1si l’on excepte Eric Abidal, qui pourrait bien avoir disputé sa dernière rencontre en bleu à Brême

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