2013, un bilan en bleu (2/6) : les défenseurs

Publié le 13 décembre 2013 - Bruno Colombari

Deschamps a testé suffisamment de charnières centrales pour ouvrir un rayon bricolage. Avec treize défenseurs en douze matches, il a semblé longtemps hésiter avant de trouver la formule gagnante.

2 minutes de lecture

En 2012, le secteur défensif avait beaucoup bougé avec pas moins de douze joueurs appelés (trois par poste). Mais le changement de sélectionneur pendant l’été avait pu favoriser une rotation supérieure à la moyenne.

En 2013, Didier Deschamps a fait pourtant encore mieux, si l’on peut dire, puisqu’en douze matches, il a appelé pas moins de treize défenseurs. Parmi ceux-là, deux seulement ont débuté en sélection, Raphaël Varane et Eliaquim Mangala.

On dit souvent que la charnière centrale est un élément essentiel de la structure d’une équipe. Laurent Blanc avait ainsi placé sa confiance dans le duo Mexès-Rami, alors que Raymond Domenech avait inauguré son poste avec Givet-Squillaci, avant de former un duo plus performant avec Thuram-Gallas. L’an dernier, Didier Deschamps avait choisi Mamadou Sakho et Mapou Yanga-Mbiwa, choix audacieux qui n’a pas été plus loin que l’automne.

Sept charnières différentes

En 2013, la défense a été sans cesse en chantier (dix compositions différentes en douze matches) et parmi elle, la charnière centrale a beaucoup bougé : six joueurs alignés, sept combinaisons différentes ! D’abord le duo Koscielny-Sakho (contre l’Allemagne), puis Varane-Sakho (contre la Géorgie), puis Varane-Koscielny (face à l’Espagne). Lors de la tournée en Amsud, Koscielny-Mangala a laissé la place à Rami-Sakho. Ce n’est que depuis le mois d’août que la charnière centrale s’est enfin stabilisée, avec Koscielny-Abidal alignés cinq fois sur sept, avec un interlude Varane-Abidal. Et pour finir, retour à la case départ, avec Varane-Sakho, comme au mois de mars.

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En blanc, le nombre de matches joués. En bleu, le nombre de minutes.

Si l’on admet que Mangala et Rami n’ont fait que de la figuration (pas très convaincante), le quatuor central semble bien en place pour le Mondial. Mais avec qui comme titulaire ? Laurent Koscielny a disputé huit matches et Eric Abidal six. Mais pour la rencontre la plus importante de l’année, et la plus réussie, ni l’un ni l’autre n’étaient sur la pelouse. Et Mamadou Sakho, qui avait disparu de la circulation après son transfert à Liverpool, a considérablement changé la donne contre l’Ukraine.

Si Raphaël Varane semble avoir convaincu Deschamps, il aura passé la majeure partie de l’année blessé, et n’est pas complètement remis. Quant à Eric Abidal, sa nette baisse de régime à l’automne n’est pas rassurante, et s’il va au Brésil, ce ne sera peut-être pas avec un statut de titulaire. Compte tenu de tout ça, un duo Koscielny-Sakho semble se dessiner. Problème : en 2013, ils n’auront joué que 45 minutes ensemble (première mi-temps contre l’Allemagne). Des sept combinaisons testées par Deschamps, c’est la moins fréquente avec Varane-Abidal.

A gauche, Evra par défaut

Le couloir gauche de la défense est aussi un chantier toujours pas terminé. Longtemps contesté (deux titularisations sur les sept premiers matches), Patrice Evra s’est finalement imposé à l’automne. Son discours dans les vestiaires en Biélorussie (où il n’a pas quitté le banc) a semble-t-il joué en sa faveur. Il faut aussi reconnaître que Clichy ne s’est jamais imposé lors de ses trois titularisations, sans même parler de Trémoulinas et Mathieu, lequel joue désormais en défense centrale en club. La relève (Digne, Kurzawa) est prometteuse, mais faute de temps de jeu en club, elle devra sans doute attendre l’après-Mondial. Reste que ce flanc gauche est loin d’offrir toutes les garanties.

A droite, Debuchy au finish

Côté droit, on y voit plus clair : Mathieu Debuchy a pris le dessus sur Bacary Sagna en fin d’année, mais les deux ont été indisponibles pendant plusieurs mois, et n’ont pas été vraiment en concurrence. Seul Christophe Jallet s’est intercalé, mais il a depuis perdu sa place en club, et certainement en sélection. Avec Sagna et Debuchy, on est encore loin du niveau de Thuram ou de Sagnol, mais ça reste correct, et le joueur de Newcastle semble avoir encore à 28 ans une bonne marge de progression.

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