2020, un bilan en bleu (6/6) : et quoi d’neuf docteur ?

Publié le 21 décembre 2020 - Bruno Colombari

Un nouveau gardien, un nouveau centenaire, un nouveau capitaine, le premier 0-0 contre le Portugal, la première défaite face à la Finlande, la première qualification en Ligue des Nations : cette demi-année 2020 à huis clos a apporté beaucoup de nouveautés.

4 minutes de lecture

Six nouveaux joueurs

C’est un chiffre remarquable, surtout pour une année ne comportant que huit matchs. Outre Mike Maignan, qui était dans le groupe depuis plus d’un an, il y a donc eu Dayot Upamecano et Ruben Aguilar derrière, Eduardo Camavinga et Houssem Aouar au milieu et Marcus Thuram devant. En 2019, il n’y avait eu que trois débutants, contre sept en 2018 et en 2017, huit en 2016, cinq en 2015, quatre en 2014 et sept en 2013.

Un nouveau gardien

Après Alphonse Areola en septembre 2018 et Benoît Costil en novembre 2016, Mike Maignan a donc connu sa première sélection contre l’Ukraine en octobre. Une demi-sélection, puisqu’il a remplacé Steve Mandanda à la mi-temps. Maignan est le 79e gardien des Bleus, et donc le troisième seulement lancé par Didier Deschamps, qui reste pour l’instant fidèle au duo de 2008 Lloris/Mandanda.

Un nouveau centenaire

En octobre, Olivier Giroud est donc devenu le huitième centenaire de l’histoire de l’équipe de France, dépassant même depuis son sélectionneur Didier Deschamps (105 contre 103). Débutant en bleu à 25 ans, comme Marcel Desailly en 1993, Giroud est la preuve qu’il n’est pas nécessaire de commencer très jeune en sélection pour aller loin.

Un nouveau capitaine

Il n’avait jamais porté le brassard au cours de ses 99 matchs précédents : Olivier Giroud, encore lui, est devenu le 122e capitaine de l’équipe de France le jour de sa centième sélection (qu’il a fêtée par un doublé) contre l’Ukraine en octobre.

Deux nouveaux buteurs

Ils sont désormais 344 buteurs français, après les arrivées de Dayot Upamecano contre la Croatie et de Eduardo Camavinga face à l’Ukraine. Avec trois sélections chacun, ils comptent autant de buts qu’Anthony Martial en 25 capes.

Le plus jeune débutant depuis 1914

En ouvrant son compteur de sélections contre la Croatie en septembre à 17 ans, 9 mois et 28 jours, Eduardo Camavinga a explosé les compteurs. Personne n’avait débuté si jeune en sélection depuis 1914. Il est aussi, en ayant vu le jour en novembre 2002, le premier joueur né au 21e siècle.

Une première défaite

Celle-là, personne ne l’avait vue venir : en huit confrontations contre la Finlande, la France comptait huit victoires. Les Scandinaves se sont donc imposés pour la première fois de leur histoire contre les Bleus, champions du monde en titre et chez eux, qui plus est. Heureusement, c’était un match amical, avec côté français une équipe bis.

Un premier huis clos

En 116 ans d’histoire, l’équipe de France avait connu des chambrées faméliques, moins de 1000 spectateurs dans les années 1905-1910. Mais elle n’avait jamais joué à huis clos, du moins jamais en match officiel. Elle en a disputé cinq en 2020, dont trois au Stade de France (Croatie, Finlande et Suède) et deux à l’extérieur (Suède à Solna et Portugal à Lisbonne). Il y avait un millier de spectateurs contre l’Ukraine et le Portugal en octobre, et 7000 à Zagreb en septembre.

Une première qualification en Ligue des Nations

Jamais, entre 1995 et 2017, les Bleus n’avaient été sortis en éliminatoires d’une grande compétition, même si en 1998, 2002 et 2016, ils étaient qualifiés d’office. En 2018, la série a pris fin avec l’échec à Rotterdam contre les Pays-Bas en Ligue des Nations. En 2020, les Bleus n’ont pas douté dans un groupe à quatre plutôt relevé (Portugal, Croatie, Suède) avec seize points sur dix-huit possibles. Et donc, ils disputeront en octobre 2021 leur premier carré final dans cette compétition.

Un nouveau maillot

Il devait être présenté en mars dernier, juste avant les amicaux contre l’Ukraine et la Finlande. L’annulation de ces derniers pour cause de confinement, et le report de l’Euro, ont décalé de six mois le lancement du sixième maillot bleu signé Nike, dont le visuel avait fuité depuis longtemps sur le web. Un petit air de 1984 avec le retour de la bande horizontale rouge, mais sans les blanches et avec un effet marinière sombre pas très heureux, on dira. La variante blanche louche elle aussi sur la marque aux trois bandes avec des lignes verticales bleues et rouges entre l’aisselle et la taille.

Le premier 0-0 contre le Portugal

Ces deux-là n’ont pas l’habitude de se quitter sur un score de parité : le dernier datait de 1928 (1-1), et même si au bout du temps réglementaire, les deux équipes étaient à égalité en 1984 (1-1), 2000 (1-1) et 2016 (0-0), il y avait eu des prolongations ensuite. En octobre, c’est donc le deuxième nul de l’histoire pour un France-Portugal et surtout le premier 0-0 entre ces deux-là. Il fallait bien que ça arrive.

La première élimination d’un champion sortant

C’est la troisième fois que les Bleus croisaient la route d’un tenant du titre lors de la phase qualificative suivante. Les deux précédents remontent en 2012-2013 contre l’Espagne championne du monde (1-1, 0-1) et en 1979 face à la Tchécoslovaquie championne d’Europe (0-2, 2-1). Les deux s’étaient qualifiés. Le Portugal, tenant de la Ligue des Nations, a été éliminés par les Bleus (0-0, 0-1).

Ce qui n’a pas changé :

 Les Croates contre leur camp. Dominik Livakovic a vu la frappe de Martial toucher le poteau avant de rebondir sur lui et de rentrer. C’est le troisième Croate à marquer contre son camp face aux Bleus, après Igor Tudor lors de l’Euro 2004 et bien sûr Mario Mandzukic pendant la finale de la Coupe du monde 2018.

 Olivier Giroud meilleur buteur de l’année. En marquant 5 buts, l’attaquant de Chelsea n’est pas seulement devenu le deuxième meilleur scoreur de l’histoire des Bleus (44, devant Platini 41), mais il est celui qui a le plus marqué dans l’année civile, comme en 2015, 2016, 2017 et 2019.

 Antoine Griezmann toujours présent. Il en est à 43 matchs joués consécutivement depuis juin 2017, où il n’avait pas été aligné contre l’Angleterre en amical. C’est bien simple, depuis ses débuts en mars 2014, il n’a manqué que quatre matchs, et encore à chaque fois était-il sur le banc.

 Gagner à l’extérieur chez les Portugais. La victoire de Lisbonne en novembre dernier est la sixième consécutive après celles de 1947, 1957, 1983, 1997 et 2015. La dernière défaite remonte à avril 1946.

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