Où situer les Bleus de 2014 ?

Publié le 8 août 2014 - Bruno Colombari

PNG - 20.3 kioQue vaut le quart de finale mondial de l’équipe de France ? Objectif atteint, image restaurée, qualité de jeu, pari sur l’avenir ? On peut aussi essayer de le comparer aux treize éditions précédentes. C’est parti.

2 minutes de lecture

Satisfaisant pour les uns, frustrant pour les autres, prometteur pour à peu près tout le monde, le bilan de l’équipe de France à la coupe du monde 2014 n’a en tout cas pas suscité de grands débats. Reste maintenant à l’évaluer à l’aune des treize éditions précédentes, compte tenu des résultats et du niveau de l’adversité. Mais aussi de l’efficacité offensive et de la solidité défensive.

2014 ? sixième sur quatorze

Le classement des performances françaises en coupe du monde est assez facile à faire, du moins pour les cinq meilleures. 1998 arrive évidemment en tête, suivi de 2006, puis des trois éditions qui se sont arrêtées en demi-finale. Celle de 1986 est meilleure que 1958 (malgré la troisième place obtenue dans les deux cas) en raison de l’adversité proposée : au Mexique, les Bleus ont joué l’URSS au premier tour avant de sortir le champion en titre italien et le favori brésilien. En Suède, le parcours avait été plus facile, tout comme en Espagne.

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Le quart de finale 2014 arrive logiquement avant celui de 1938 : à l’époque, la compétition ne comptait pas de phase de poules et les Bleus n’avaient eu que la Belgique à battre avant d’affronter l’Italie.

Restait enfin à classer les huit éliminations au premier tour. 1934 est la moins condamnable, puisque les Bleus avaient perdu en huitième contre l’excellente Autriche, poussée dans ses derniers retranchements en prolongations (2-3). L’édition 1930, avec son ouverture réussie contre le Mexique et une courte défaite contre le futur finaliste argentin, était aussi tout à fait correcte. 1978 a été une déception, mais le groupe était très relevé.

Les quatre plus mauvaises coupes du monde arrivent enfin. Tout d’abord 1966, avec un nul piteux contre le Mexique et deux défaites contre l’Uruguay et l’Angleterre (là aussi un groupe très compliqué). 1954, malgré sa victoire inutile face au Mexique, aura été plombée par une défaite sans ambition une Yougoslavie prenable. Et pour terminer, la méga-désilllusion de 2002, pour laquelle on peut toutefois avancer les blessures de Zidane et Pires et un manque invraisemblable de réussite, et le ridicule achevé de 2010, avec une défaite finale contre l’Afrique du Sud qui ne passera pas non plus le premier tour.

Mieux vaut jouer le tenant que l’organisateur

Les Bleus ont été éliminés six fois par le futur vainqueur : quatre fois en élimination directe (par l’Italie en 1938 et 2006, le Brésil en 1958 et l’Allemagne en 2014) et deux fois au premier tour (Angleterre 1966 et Argentine 1978). Ils ont été aussi éliminés trois fois par le futur finaliste, deux fois en élimination directe (RFA en 1982 et 1986) et une fois au premier tour (Argentine 1930). Les éditions 1954 (éliminé par un quart-finaliste), 2002 (par un huitième-finaliste) et 2010 (par un battu au premier tour) sont les plus mauvaises du lot.

L’équipe de France, a contrario, a joué cinq fois contre le tenant du titre, et quatre fois (RFA 1958, Italie 1986, Brésil 1998 et 2006) elle l’a battu. Sa seule défaite remonte à 1938 contre l’Italie. Ça se passe en revanche beaucoup moins bien face au pays organisateur : trois fois les Bleus l’ont rencontré, trois fois ils ont été battus et éliminés au premier tour : contre l’Angleterre en 1966, l’Argentine en 1978 et l’Afrique du Sud en 2010. Merci de penser à éviter la Russie dans quatre ans.

Buts marqués et encaissés : une bonne cuvée

Il est rare que l’équipe de France encaisse moins d’un but par match en coupe du monde. En 2014, Lloris a terminé avec 0,6 de moyenne, soit une performance proche de celles de Barthez en 2006 (0,4) et en 1998 (0,3). En 1986, Bats et Rust avaient fait un peu moins bien (0,9).

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Côté attaque, avec deux buts marqués par match, l’attaque tricolore est dans la moyenne haute. C’est évidemment très loin de 1958 (3,8) mais dans les eaux de 1998 (2,1) et 1982 (2,3). Et c’est beaucoup mieux qu’en 2006, où les coéquipiers de Zidane avaient marqué neuf fois en sept matches (1,3). Ce résultat correct est évidemment à pondérer par le fait que huit des dix buts ont été marqués lors des deux premiers matches. Contre l’Equateur et l’Allemagne, l’attaque a été muette, et face au Nigéria, c’est un milieu relayeur qui a marqué, ainsi qu’un défenseur adverse contre son camp. Il faudra faire mieux en 2016.

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