Le résultat était-il prévisible ?
Compte tenu du passé des Bleus à Reykjavik (trois nuls et deux victoires par un but d’écart depuis cinquante ans), des prestations on dira tout juste moyenne sur les deux derniers matchs, et surtout de l’indisponibilité de deux lignes d’attaque complètes (Dembélé, Mbappé et Doué pour les titulaires, Kolo Muani, Thuram et Barcola pour les remplaçants), tout était en place pour un match très accroché. Un score nul, ou une victoire française par un but d’écart semblait l’hypothèse la plus plausible.
Et ça n’a pas raté. Comme ça devient une habitude en 2025 (c’est la quatrième fois en huit matchs), les Bleus ont vu leurs adversaires ouvrir le score en première mi-temps. Et, à la faveur d’une deuxième période bien meilleure, et alors qu’ils avaient pris le dessus, une erreur d’inattention en défense a tout gâché. Ce 2-2 qui rappelle celui d’octobre 2018 à Guingamp (Mbappé était entré et avait égalisé dans les des dernières secondes) ne change pas grand chose, puisqu’un nul contre l’Ukraine suffira pour assurer la première place. Mais il est quand même frustrant.
L’équipe est-elle en progrès ?
Depuis septembre, hormis la première mi-temps à Wroclaw contre l’Ukraine, l’équipe de France est en difficulté. En tout cas, elle n’arrive plus à déverrouiller ses matchs, soit parce qu’elle ne convertit pas ses occasions, soit parce qu’elle encaisse un but rapidement. Bien sûr, avec les deux tiers d’une équipe en moins, et une préparation réduite à sa plus simple expression à cause d’un calendrier inepte, les Bleus avaient des circonstances atténuantes à faire valoir. Mais à Reykjavik, pour la première fois de l’année (et en fait pour la première fois depuis septembre 2024, soit douze matchs), ils n’ont pas gagné après avoir mené au score. Et ce, face à des Islandais beaucoup moins percutants devant qu’en septembre au Parc, mais qui ont fait preuve, eux, d’une efficacité redoutable.
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— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) October 13, 2025
Quels sont les joueurs en vue ?
Peu inspiré, maladroit sur deux occasions en tout début de match et juste avant son but, Christopher Nkunku aura eu le mérite d’égaliser sur une action qui a dû plaire à Mbappé. On peu en dire autant de Mateta, invisible en première mi-temps, hormis sur une partie de billard dans la surface islandaise contrée sur la ligne, mais qui se trouvait au bon endroit sur le caviar d’Akliouche qui aurait dû plier le match. Le Monégasque a fait une bonne rentrée, avec cette superbe passe décisive et l’envie de provoquer son adversaire direct. Il mérite d’être revu.
Quels sont les joueurs en retrait ?
Brillant lors de son entrée contre l’Azerbaïdjan, Florian Thauvin n’a pas montré grand chose en position d’ailier droit en Islande. Hormis un retourné hors cadre en deuxième période, il n’a pas mis de vitesse dans les mouvements offensifs poussifs des Bleus, ni apporté son expérience de champion du monde. Michael Olise avait l’occasion de se montrer, mais lui aussi, souvent décalé sur la droite, a manqué de justesse technique et a semblé émoussé physiquement malgré le tempo assez lent du match.
Les latéraux Digne et Koundé ont trop peu apporté de solutions dans la largeur face au bloc islandais, et Koundé a été mis plusieurs fois en difficulté dans son couloir. Le duo Upamecano-Saliba n’a pris aucun risque dans la relance, alors qu’on aurait aimé en voir un tenter de créer le surnombre en montant. Ils sont fautifs sur le deuxième but islandais, avec un positionnement haut défaillant qui a ouvert un boulevard plein axe pour Hlynsson.
Enfin, Maignan n’a pas été beaucoup sollicité, mais il n’est pas irréprochable sur les deux buts, même si le deuxième était difficile à contrer.
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
L’Ukraine ayant battu (difficilement) l’Azerbaïdjan et comptant désormais trois points de retard sur l’équipe de France, tout se jouera en novembre prochain pour la première place, directement qualificative, mais aussi pour la deuxième, qui ouvrira l’accès aux barrages. Un nul des Bleus contre l’Ukraine, le 13 novembre, leur suffira très certainement pour terminer en tête à la différence de buts (actuellement de +6 pour les Bleus et de 0 pour l’Ukraine, et qui serait inchangée en cas de match nul). Dans le pire des cas, même une défaite ne serait pas fatale, puisqu’il restera un match à Bakou contre l’Azerbaïdjan pour terminer le travail, alors que l’Ukraine recevra l’Islande. Mais pour éviter le scénario catastrophe de 1993, il serait quand même plus prudent de plier l’affaire dès le premier match, et si possible avec une victoire. Les retours attendus des attaquants titulaires feront assurément du bien.








