[930] France-Ukraine (4-0) : complètement à l’ouest

Publié le 14 novembre 2025 - Bruno Colombari

Les Bleus ont validé leur qualification pour la Coupe du monde américaine de 2026 après une bonne deuxième mi-temps contre l’Ukraine, avec un Mbappé toujours aussi décisif.

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Le résultat était-il prévisible ?

L’Ukraine ne l’a jamais emporté en France en six rencontres depuis 1999 (deux nuls, quatre défaites). Et à l’aller en septembre, les Bleus avaient réalisé leur meilleur match de la saison en cours (2-0). Autant dire qu’une victoire française, avec deux buts d’avance par exemple, était la plus probable en dépit de l’absence de trois titulaires (Tchouaméni, Dembélé et Doué) et d’un état de fatigue général classique à ce moment de l’année.

On a eu deux fois mieux, mais ce n’était pas gagné à la mi-temps. En 2025, les Bleus ne savent plus emballer un match, à l’exception de celui de septembre contre l’Ukraine d’ailleurs, avec un but d’Olise après 10 minutes. L’attaquant du Bayern a encore marqué hier soir, mais c’était au début d’un dernier quart d’heure emballant, ponctué de deux autres buts de Mbappé et d’Ekitiké. L’essentiel est fait, avec la manière.

L’équipe est-elle en progrès ?

Avec Mbappé, on voit la différence, même s’il a fallu près d’une heure pour en être convaincu. Très lente et inoffensive en première période, avec un jeu en marchant, des passes mal assurées et un manque d’engagement plutôt inquiétant, l’équipe de France ressemblait à celle de l’Euro 2024, et ce n’était pas bon signe. Il aura fallu la menace d’un pénalty ukrainien, puis d’un autre accordé aux Bleus dans la foulée, pour voir enfin du jeu et de la vitesse. C’est la configuration de la dernière demi-heure qu’il faudra retenir, même si, en mars, les retours de Tchouaméni, Dembélé et Doué donneront un autre visage à l’équipe de France.

Quels sont les joueurs en vue ?

Lucas Digne a fait une bonne première mi-temps, où il a joué tout à la fois les rôles de défenseur, de passeur longue distance et d’ailier de débordement. N’Golo Kanté a gratté de nombreux ballons mais a connu du déchet, avant tout faire sur le but d’Olise, avec une récupération haute et une passe décisive. Olise, justement, a montré en première mi-temps que l’aile droite, ce n’est pas son truc, du moins en sélection, et il a été bien meilleur une fois replacé dans l’axe, après avoir provoqué le pénalty. Son quatrième but en 13 sélections et ses passes qui auraient mérité mieux le placent toujours en successeur de Griezmann.

Muet en club avec le Real, Mbappé a ressorti la panoplie du super-héros en sélection en inscrivant son 13e pénalty d’une panenka peaufinée en club (sa première avec les Bleus) et en marquant son 400e but en carrière sur un ballon repoussé par le gardien ukrainien devant la cage vide. Pas son plus beau, évidemment, presque son plus facile (après celui contre le Pérou en 2018, sur la ligne de but), mais ça compte.

Enfin, les entrées de Ekitiké et Akliouche ont dynamisé l’attaque des Bleus. Le joueur de Liverpool a poussé Troubine à la faute sur le deuxième but de Mbappé, avant de marquer lui-même, et celui de Monaco a mal géré une occasion franche, mais il a créé des déséquilibres et de la vitesse côté droit.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Rayan Cherki avait été brillant en entrant contre l’Espagne en juin, mais ses deux titularisations face à l’Allemagne et contre l’Ukraine sont décevantes. Au Parc, il a constamment ralenti le jeu en jouant arrêté, en s’emmêlant les pinceaux dans des grigris inutiles et en ne trouvant pas Mbappé. Sa sortie a coïncidé avec la meilleure période des Bleus.

Manu Koné a été brouillon au milieu, sans apporter sa qualité de passe et en récoltant au passage un avertissement qui le privera du match en Azerbaïdjan. Enfin, Jules Koundé a déçu à droite, où son entente avec Cherki et Olise n’a jamais fonctionné.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

La première place et la qualification étant désormais acquises, le déplacement à Bakou fera office de premier match de préparation pour la Coupe du monde 2026. On peut imaginer que Didier Deschamps fera largement tourner son effectif, peut-être pas dans son intégralité mais au moins avec huit ou neuf titulaires différents.

Ce sera sans doute l’occasion de voir débuter Lucas Chevalier, dans une rencontre où il ne devrait pas être beaucoup sollicité mais où il devra justifier son statut de numéro deux des Bleus, au cœur d’un automne plutôt compliqué en club. Il est probable aussi qu’on reverra la configuration offensive de la fin du match, avec peut-être Nkunku à la place d’Olise (qui a besoin de souffler après un début de saison chargé avec le Bayern) et Thauvin qui mérite d’être revu. Enfin, les frères Hernandez, Konaté et Gusto pourraient être alignés derrière.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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