En attendant le monde (5) : retour en Russie

Publié le 21 janvier 2018 - Bruno Colombari

Les Bleus n’ont joué que sept fois en Russie depuis 1955. En 2018, ils pourraient plus que doubler ce total, avec le match amical du 27 mars et la Coupe du monde à venir.

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2018 sera une année russe pour les Bleus. Ils y disputeront au moins quatre rencontres, peut-être huit s’ils atteignent les demi-finales. Pas neuf, parce que la Russie n’est pas en Ligue A de la Ligue des Nations, celle de l’équipe de France. Le tirage au sort aura lieu le 24 janvier.

Autant dire que si tout va bien l’été prochain, les Bleus auront joué plus de matchs en Russie en quatre mois qu’en cent treize ans. Entre 1955 et 1998, l’équipe de France a joué sept fois en Russie, cinq fois contre l’URSS (jusqu’en 1987) et deux fois contre la Russie (en 1998, tiens, une année de victoire mondiale…).

Particularité, tous ces matchs ont eu lieu à Moscou, soit au stade du Dynamo, construit en 1928 et d’une capacité (actuelle) de 35 000 spectateurs, soit dans le grand Loujniki (Lénine jusqu’en 1992), inauguré en 1956 est qui pouvait accueillir à l’époque 105 000 personnes.

Autre particularité, l’équipe de France s’est déplacée avec sept sélectionneurs différents, d’Albert Batteux en 1955 à Roger Lemerre en 1998 en passant par Henri Guérin (1966), Georges Boulogne (1973), Michel Hidalgo (1980), Henri Michel (1987) et Aimé Jacquet (1998). Didier Deschamps sera le huitième le 27 mars prochain à Saint-Petersbourg.

Compte tenu des intervalles importants entre chaque match (onze ans entre le premier et le deuxième, sept entre les trois suivants et onze entre 1987 et 1998), hormis les deux derniers (à quatre mois et demi d’écart), rares sont les Bleus à avoir joué deux fois en Russie. Il y a Marius Trésor (en 1973 et en 1980) et sept champions du monde 1998 : Lilian Thuram, Marcel Desailly, Emmanuel Petit, Alain Boghossian, Didier Deschamps, Robert Pirès et Youri Djorkaeff.

L’histoire retiendra que lors de la première opposition entre les deux sélections le 23 octobre 1955, c’est Raymond Kopa qui a inscrit le tout premier but français contre l’URSS, suivi de Roger Piantoni (2-2). Dans cette équipe prometteuse qui l’avait déjà emporté en Espagne la même année, on comptait pas moins de sept futurs titulaires de la Coupe du monde 1958, huit en ajoutant le gardien François Remetter qui perdra sa place au premier tour au profit de Claude Abbès.


 

Le 5 juin 1966, les Bleus d’Henri Guérin découvrent le stade Lénine (inauguré en 1956, quelques mois après le premier URSS-France). Ils préparent alors la Coupe du monde en Angleterre et mènent 2-0 après 21 minutes sur des buts de Bernard Blanchet et Philippe Gondet. L’URSS reprend l’avantage en deux minutes à l’heure de jeu avant que Joseph Bonnel n’égalise (3-3).


 

Le 26 mai 1973, en qualifications pour la Coupe du monde en Allemagne, l’équipe de France ultra-défensive de Georges Boulogne ne peut rien faire contre le duo du Dynamo Kiev, Oleg Blokhine/Vladimir Onishtchenko, qui assure la victoire soviétique dans les dix dernières minutes (0-2) et élimine la France.


 

Sept ans plus tard, alors que les Bleus ne sont pas qualifiés pour l’Euro 80 (tout comme l’URSS), le match amical à deux mois des JO de Moscou sert de préparation à l’équipe olympique soviétique. Côté français, Jean Tigana fait des débuts très prometteurs en milieu défensif, dans une équipe comptant pour la première fois cinq joueurs de couleur (Janvion, Trésor, Tigana, Zimako et Couriol en deuxième période). Les Bleus s’inclinent en fin de match (0-1), leur première défaite en amical depuis quatre ans.


 

En octobre 1987, il ne reste plus grand chose de l’esprit du Mondial 1986. Platini, Bossis, Giresse et Rocheteau ont mis un terme à leur carrière internationale et les Bleus sont déjà éliminés de l’Euro 1988 après leur défaite à Oslo en juin. Malgré une défense centrale très inexpérimentée (Boli et Vogel) et un milieu de terrain de bric et de broc (Fernandez, Poullain, Pas, Touré), l’équipe de France fait mieux que se défendre, ouvre le score par Touré et obtient un beau match nul (1-1) contre les futurs vice-champions d’Europe. Trop tard.


 

En mars 1998, la Fédération française a programmé un long déplacement à Moscou dans le cadre de la préparation de la Coupe du monde, Aimé Jacquet ayant souhaité que celle-ci se passe loin de l’Hexagone. Sur un terrain à la limite de l’impraticable et devant 7000 courageux, les Bleus privés de Barthez, Blanc, Zidane et Lizarazu encaissent un but d’entrée sur une bévue de Lionel Letizi (0-1) et ne feront pas grand chose de probant par la suite. L’Equipe s’énerve le lendemain matin en se demandant à la Une « C’était quoi, ce match ? ». Ambiance.


 

Cinq mois plus tard, c’est avec une étoile de champion du monde sur le cœur que les Bleus retournent à Moscou pour les qualifications de l’Euro 2000. Roger Lemerre aligne une équipe bien plus forte, toujours sans Barthez mais avec la défense-type, Zidane au milieu et Nicolas Anelka en pointe, préféré au duo Henry-Trezeguet renvoyé en Espoirs. Et ça marche : Anelka marque d’entrée, Pirès double la mise à la demi-heure, mais les Russes reviennent à 2-2 en dix minutes, avant et après la mi-temps. C’est finalement Boghossian qui donne la victoire à dix minutes de la fin (3-2) sur un centre de Pirès.


 

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