France-Angleterre (3-2) : God save the kids

Publié le 13 juin 2017 - Bruno Colombari

Emmenés par leur trio juvénile Lemar-Mbappé-Dembélé, les Bleus renversent la table à dix contre onze et battent des Anglais décevants (3-2). La version 2018 a semblé supérieure à celle de 2016 alignée contre la Suède.

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Le résultat était-il prévisible ?

Ne comptez pas sur moi pour la fiabilité des pronostics. J’envisageais un nul, comme pour le Paraguay (5-0) et la Suède (1-2). Et ce fut une victoire, même si ça semblait hautement improbable après l’égalisation de Kane et l’expulsion ridicule de Varane. Que les fanatiques de l’arbitrage vidéo ne viennent pas se plaindre : ils n’ont que ce qu’ils méritent. On va bien s’amuser, l’an prochain en Russie.

En attendant, cette victoire acquise au courage fait du bien au moral : une seconde défaite consécutive, après la douche froide de Solna, aurait plombé les Bleus tout l’été et accentué la pression sur le France-Pays-Bas du 31 août.

L’équipe est-elle en progrès ?

En tout cas elle a montré plus de choses que la version Euro 2016 que l’on a vu en Suède vendredi. Il est trop tôt pour dire que c’est une préfiguration de la mise à jour 2018, mais celle-là nous plaît bien, même si la défense a semblé ouverte aux quatre vents.

Le milieu de terrain a été beaucoup plus complémentaire que le précédent, et l’attaque a mis au supplice l’arrière-garde anglaise qui a probablement accueilli le coup de sifflet final avec soulagement. Que tout cela se soit produit avec une mi-temps en infériorité numérique est plutôt encourageant.

Quels sont les joueurs en vue ?

N’Golo Kanté. De loin. Le récupérateur de Chelsea a fait une partie énorme, récupérant tout ce qui passait à sa portée et traversant le milieu anglais sans se poser de question. Si cette prestation ne convainc pas Deschamps qu’il est supérieur à Matuidi, c’est à désespérer.

Paul Pogba a lui aussi fait un très bon match, seulement malheureux dans ses frappes, mais beaucoup plus impliqué qu’en Suède. Thomas Lemar a fait une première mi-temps de grande classe et va sérieusement être candidat à un statut de titulaire à la rentrée, surtout si Payet continue à somnoler.

Enfin, Ousmane Dembélé a eu beaucoup de déchet dans son jeu en première période, mais il ne s’est jamais découragé et a été récompensé par un premier but en Bleu. Quant à Kylian Mbappé, il a semé la panique une bonne demi-douzaine de fois dans la défense anglaise, et a joué de malchance quand sa frappe de la 71e minute a trouvé la barre.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Alors qu’il avait été serein contre la Suède, Raphaël Varane est passé à travers toute la première mi-temps. Il fait une faute sur Delle Alli qui lui vaut un carton rouge surréaliste qui aurait pu être lourd de conséquences et qui lui vaudra peut-être une suspension contre les Pays-Bas.

Djibril Sidibé a certes marqué le but du 2-1 juste avant la mi-temps, mais sa prestation avait été jusque là très quelconque, notamment sur le premier but anglais où il est passif devant la talonnade arrêtée de Sterling pour Bertrand.

Samuel Umtiti n’a guère été plus inspiré sur la même action, et il a été plusieurs fois pris de vitesse par les attaquants anglais. Enfin, Olivier Giroud n’a pas réédité ses dernières performances, même s’il est impliqué sur le deuxième but français.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Alors qu’il aurait pu être qu’anecdotique, le France-Pays-Bas du 31 août s’annonce brûlant comme un jour de canicule. Revenus à trois points des Bleus et de la Suède, les hommes d’Advocaat prendront un maximum de risques pour tenter de s’imposer au Stade de France — ils n’ont de toute façon plus rien à perdre. L’équipe de France, au contraire, jouera très gros : une victoire lui permettra de profiter de la moindre défaillance des Suédois (au calendrier moins favorable) alors qu’un nul la ferait décrocher et une défaite la mettrait à la troisième place.

Au sortir d’un premier semestre 2017 sur courant alternatif (victoires sur le Luxembourg, le Paraguay et l’Angleterre, défaites contre l’Espagne et la Suède), Didier Deschamps et ses vice-champions d’Europe n’ont plus le droit à la moindre erreur. Car avant de tirer des plans sur le Soyouz, il faut déjà penser à se qualifier.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal