France-Suisse (5-2) : il y avait le feu au lac

Publié le 21 juin 2014 - Bruno Colombari

PNG - 20.3 kioDans un match complètement barjot, les Bleus ont mis une raclée aux Suisses (5-2) et ont assuré leur place en huitièmes. Tempérons tout de même l’euphorie par quelques doutes sur la rigueur défensive.

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Le résultat était-il prévisible ?

Un score de cette ampleur, certainement pas. Une victoire française semblait possible, mais plus difficile que contre le Honduras. En fait, les Bleus ont semblé jouer à 11 contre 8 en première mi-temps, la Suisse ayant adopté une tactique sans défense. C’est bien dommage, car l’attaque helvète a mis plus d’une fois la défense française en grande difficulté, et au final le score de 5-2 est quand même plus proche de la physionomie du match qu’un 5-0 complètement disproportionné.

L’équipe est-elle en progrès ?

Elle a en tout cas acquis une confiance en elle tout a fait enthousiasmante dans le secteur offensif, où les Bleus tentent à peu près tout et réussissent presque tout. Il y a bien longtemps qu’on n’avait pas vu une telle puissance offensive, probablement depuis l’année 2003 où l’équipe de Jacques Santini avait planté la bagatelle de 41 buts en 13 matches. Mais à l’époque il n’y avait eu que la coupe des Confédérations au milieu.

En revanche, les doutes sur la solidité de la défense ne sont pas levés, loin de là. Les Suisses se sont procurés bon nombre de situations chaudes, et Lloris a dû s’employer pour ne pas prendre de but, avant une fin de match plutôt dilettante derrière. Nul doute qu’il aura quelques remarques à faire à Debuchy notamment.

Quels sont joueurs en vue ?

Appelé de dernière minute, Moussa Sissoko a fait le travail au milieu, et a été récompensé par un très beau but sur un service parfait de Benzema. Il a prouvé que s’il n’a pas la technique hors classe de Pogba, sa place dans les 23 n’est pas usurpée, loin de là. Olivier Giroud a eu sa chance, et il l’a saisie. Son but de la tête débloque le match qui commençait à s’enliser, et son contre plein gaz suivi d’un centre au cordeau pour Valbuena mérite un grand bravo. Un peu gourmand en deuxième période, mais on ne lui en voudra pas.

Karim Benzema aurait pu encore faire un triplé, mais son pénalty a été repoussé par Benoglio et son dernier but a été annulé car l’arbitre avait sifflé la fin du match. Sa relation technique avec Giroud est quand même moins évidente qu’avec Griezmann, rentré trop tard pour se montrer. Enfin, Blaise Matuidi et Mathieu Valbuena ont mis au supplice une défense suisse à la rue, et ont marqué chacun un but, ce qui traduit imparfaitement leur influence sur le jeu.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Si Lloris n’a rien à se reprocher sur les deux buts qu’il encaisse, on ne peut pas en dire autant de ses latéraux : Debuchy et Evra ont laissé trop de place aux remuants attaquants suisses, et dans l’axe, ni Varane ni Sakho (et pas plus Debuchy en fin de match) n’ont été déterminants. Le comportement de la défense face à une équipe dangereuse devant était attendu. Il n’a pas vraiment rassuré, même si on peut objecter que les deux buts encaissés sont arrivés trop tard pour changer quelque chose dans un match déjà plié.

Mais il ne faut pas oublier que les Suisses se sont créé un nombre conséquent d’occasions sur lesquelles les Bleus n’ont pas touché le ballon. Pour l’instant c’est sans conséquence, mais imaginez la même chose face à l’Allemagne ou l’Argentine : sueurs froides garanties.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

3-0 et 5-2 : qui, dans ses rêves les plus fous, aurait imaginé un départ aussi tonitruant en coupe du monde ? Ce n’est pas aussi bien qu’en 1998 (3-0 et 4-0) mais pas loin, et la Suisse n’est pas l’Arabie Saoudite (du moins en ce qui concerne le foot).

La qualification maintenant acquise, Deschamps se retrouve avec toutes les cartes en main avant de jouer l’Equateur. Il peut aligner l’équipe qu’il veut, faire souffler les cadres (notamment au milieu), protéger les joueurs avertis, donner du temps de jeu à ceux qu’on n’a pas encore vus, comme Rémy, Sagna, Mangala, Schneiderlin, Digne ou Cabella. Et leur fixer comme objectif de faire aussi bien que les titulaires. Il sera toujours temps de penser au huitième de finale après. Et de travailler en défense.

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Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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