Julien Freitas : « En janvier 1940, les joueurs de l’équipe de France pénètrent sur la pelouse dans leur uniforme de soldat »

Publié le 30 juin 2025 - Matthieu Delahais

Voici une nouvelle thèse d’histoire sur le football français, présentée par Julien Freitas à l’université d’Artois, et consacrée au football français pendant la deuxième guerre mondiale et l’Occupation.

12 minutes de lecture

Le CREHS (Centre de Recherche et d’Etudes Histoire et Sociétés) de l’université d’Artois réunit des doctorants travaillant pour certains sur l’histoire du football. En mai 2025, Julien Freitas a soutenu sa thèse, codirigée par Olivier Chovaux et Jean Bréhon, et intitulée Le football français à l’épreuve de la guerre et de l’Occupation : le second grand match ? (1939-1945). Il nous fait découvrir ces années, au cours desquelles le football a continué à exister pendant le conflit mondial.

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Tu as soutenu récemment une thèse d’histoire contemporaine intitulée Le football français à l’épreuve de la guerre et de l’occupation : le second grand match ? (1939-1945). Peux-tu te présenter, nous dire le parcours tu as suivi et nous expliquer comment tu en es venu à t’intéresser à cette période ?

J’ai 27 ans et effectivement je viens de soutenir ma thèse en histoire contemporaine à l’Université d’Artois. Avant cela, de 2015 à 2020, j’ai effectué une licence et un Master d’histoire à l’Université Reims Champagne-Ardenne. C’est au cours de ce Master que j’en suis venu à m’intéresser au football pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fallait choisir un sujet de mémoire et, étant passionné de football, j’ai voulu réunir mes deux passions dans mon sujet.

Quant à la période choisit elle est, là aussi, à la croisée de deux intérêts antérieurs. Le premier pour le football d’avant 1950, dont le souvenir est peu présent dans les médias ou les livres « grand public », et le second pour le football en temps de guerre, intérêt qui est né lors d’un cours de première année de Licence d’Histoire de Caroline Müller. Dans celui-ci, elle analysait le rôle des groupes de supporters de football dans les génocides rwandais et yougoslaves, ce qui m’a fait prendre conscience que le football pouvait être un objet d’étude pour l’historien.

Le mémoire de Master terminé, j’ai rencontré François da Rocha Carneiro qui m’a encouragé à poursuivre mon travail en thèse et m’a mis en contact avec Olivier Chovaux qui a accepté de co-diriger ce travail avec Jean Bréhon.

« Il était absolument nécessaire de retrouver au moins les descendants de joueurs »

Sur quelles sources t’es-tu basé pour faire tes recherches ? As-tu réussi à contacter des témoins, ou plutôt des descendants des témoins de ces années ?

Dès le début de mon mémoire, les sources ont posé un problème particulier : les clubs français n’ont pas ou presque pas d’archives datant de la Seconde Guerre mondiale et les joueurs de l’époque étaient tous décédés. Dans ces conditions, la presse (notamment sportive) est apparue comme ma source d’informations principale pour retracer cette histoire du football professionnel français pendant la guerre et l’Occupation.

Néanmoins, celle-ci est contrôlée par les Allemands et Vichy et passe donc sous silence certaines informations. Pour la compléter, je me suis donc tourné vers les archives de la Fédération Française de Football et notamment les procès-verbaux des séances du Bureau, mais aussi vers des archives privées grâce aux descendants de joueurs. Pour mon travail, il était absolument nécessaire de retrouver au moins les descendants de joueurs ayant eu un destin particulier (joueurs résistants, joueurs juifs persécutés, joueurs prisonniers de guerre) car leur parcours n’était bien évidemment pas évoqué dans la presse.

Tu appuies ton travail sur trois axes : une première approche à travers la FFFA, une deuxième centrée sur les clubs et une troisième à travers des portraits de joueurs. Pourquoi le choix d’un tel découpage ?

Initialement, l’objectif était de faire une histoire « à ras du sol », centrée sur le quotidien des joueurs professionnels pendant la guerre. Toutefois, le cas du football français pendant la Seconde Guerre mondiale ayant été jusqu’ici largement occulté par la recherche, je ne pouvais pas m’appuyer sur des ouvrages références qui auraient pu expliquer le contexte dans lequel ces joueurs évoluaient. Or, sans ce contexte, il me paraissait impossible de comprendre les différents éléments influant sur le quotidien des footballeurs français.

C’est pourquoi j’ai pris la décision de faire une histoire du « haut vers le bas ». La première échelle est celle de la Fédération car c’est elle qui organise le football professionnel français, la seconde est celle des clubs car ce sont eux qui font vivre le football professionnel français en participant aux compétitions et en employant les joueurs et la troisième est celle des joueurs, qui sont les « vedettes » de ce football, ceux pour qui les supporters se déplacent dans les stades. A mon sens, ces trois acteurs sont tellement interconnectés qu’il me paraissait très difficile de les dissocier.

« A la fin des années 1930, l’équipe de France progresse et devient un sérieux outsider »

Peux-tu nous dresser un état du football français dans les années qui précédent la guerre ?

Les années 1930 sont des années de développement pour le football français. Avec l’instauration du professionnalisme en 1932, le métier de footballeur apparaît officiellement et, les clubs se structurent. L’entraînement commence à se démocratiser, de nombreux entraîneurs étrangers arrivent en France et font profiter de leur savoir aux joueurs français. De même, les clubs font massivement appel à des joueurs étrangers dont certains finiront par être naturalisés et rejoindront l’équipe de France (Gusti Jordan, Rudi Hiden, Hector Cazenave, etc.), malgré un contexte particulièrement xénophobe dans la société française.

L’équipe de France, jusqu’ici au second voire au troisième rang des nations mondiales progresse elle aussi et devient un sérieux outsider, capable de rivaliser sur un match avec les meilleures nations du monde que sont l’Autriche, l’Italie ou l’Angleterre. Seul bémol pour ces années 1930, le professionnalisme est difficilement viable économiquement parlant et beaucoup de clubs se retrouvent en difficultés financières.

  • Le Miroir des sports du 4 octobre 1938 (BNF, Gallica)
La mobilisation a donc commencé en partie dès 1938. Les footballeurs professionnels ont-ils bénéficié de passe-droits ?

C’est exact. Dès octobre 1938, au moment de la crise de Munich, une mobilisation partielle est décrétée et plusieurs footballeurs sont momentanément appelés. Toutefois, la « vraie » mobilisation est bien celle de septembre 1939 où la quasi-totalité des joueurs sont mobilisés. En France, ces derniers ne bénéficient pas d’une réelle protection institutionnelle comme on a le cas en Angleterre où les meilleurs joueurs sont légèrement « planqués » en tant que moniteurs d’éducation physique dans la Royal Air Force.

Toutefois, grâce à leur notoriété, les meilleurs joueurs français ne sont pas vraiment des soldats comme les autres. Usant de leurs relations, certains obtiennent un statut d’affecté spécial qui leur permet d’échapper à la mobilisation, d’autres, reconnus par leur supérieur aux armées, obtiennent une affectation peu risquée comme chauffeur d’un gradé. Surtout, la plupart des joueurs se voient confier la tâche d’organiser le sport dans leur régiment et certains obtiennent même des arrangements pour jouer le week-end dans un club proche de leur lieu de stationnement. Pour les rencontres d’envergure (Coupe de France, équipe de France), des permissions exceptionnelles sont également délivrées. Néanmoins, ces privilèges ne sont que des moments de respiration éphémères qui ne doivent pas faire oublier que, la plupart du temps, les joueurs subissent eux aussi la morosité de la drôle de guerre.

« A l’été 1940, retrouver les terrains de football constituait une respiration salutaire »

Après une année de drôle de guerre, le conflit armé n’a duré que quelques semaines en France. Le sport et le football n’étaient ensuite pas la priorité, pourtant les sportifs ont tout de même rapidement repris le chemin des terrains. Dans quelles conditions cela s’est passé ?

Pour tout le pays, l’effondrement de mai-juin 1940 a été un véritable traumatisme et beaucoup de Français ont cherché à tourner la page le plus rapidement possible et à repartir de l’avant. La plupart des dirigeants de clubs sont de ceux-là. Dès l’été 1940, encouragés en ce sens par la Fédération Française de Football, ils se sont efforcés de réunir les joueurs encore sur place pour relancer l’activité de leur club. Pour beaucoup de joueurs et dirigeants, retrouver les terrains de football constituait une respiration salutaire au vu de la noirceur des temps qu’ils traversaient.

Comment les instances dirigeantes ont-elles tenté de relancer le sport en France ? Le football a-t-il eu une place particulière ?

Dès l’été 1940, le régime de Vichy a instauré un Commissariat Général à l’Éducation Générale et aux Sports. L’objectif de celui-ci était de revitaliser un pays qui, d’après le discours pétainiste, avait succombé à la paresse et à l’oisiveté depuis le Front Populaire. Pour Vichy, le sport devait donc être une pratique désintéressée destinée à « régénérer la race française ». En ce sens, le football, sport anglais qui avait succombé aux sirènes du professionnalisme, était assez mal perçu et largement tenu à l’écart de la propagande.

Le seul contre-exemple marquant est la tournée en Afrique du Nord organisée par le Commissaire aux Sports Jean Borotra en mai 1941. Parce qu’il se déplace dans une terre acquise au ballon rond, Borotra n’oublie pas d’inclure une sélection de joueurs professionnels dans le contingent de sportifs qui l’accompagnent. Les rencontres que celle-ci dispute au Maroc, en Algérie ou en Tunisie contribuent grandement au succès de cette « tournée Borotra ».

  • L’Auto du 27 juillet 1940 (BNF, Gallica)

« Le régime de Vichy est obsédé par la formation de cadres »

Peut-on dire que la période de Vichy a permis de poser les premières bases de la formation à la française ?

L’expression est peut-être forte mais très clairement, la période est marquée par l’émergence de jeunes joueurs et une structuration progressive du métier d’entraîneur. En effet, en l’absence de bon nombre de titulaires d’avant-guerre (joueurs étrangers rentrés aux pays, prisonniers de guerre, etc.), les jeunes se voient offrir la chance de défendre les couleurs de l’équipe première dans des proportions nettement plus importantes qu’auparavant.

Dans le même temps, le régime de Vichy, obsédé par la formation de cadres, s’efforce de développer les stages d’entraîneur initiés avant-guerre par la Fédération. Pour la première fois, les joueurs sont tenus de décrocher un diplôme de « moniteur » à l’issue d’un examen organisé l’été après deux semaines de stage. Parmi les joueurs ayant obtenu ce diplôme pendant la guerre, on retrouve deux des plus grands entraîneurs de l’après-guerre : Helenio Herrera et Albert Batteux.

Comment les clubs se sont organisés durant ces années ? Ils ont fait face à l’absence de nombreux joueurs, mais ont dû aussi se positionner par rapport aux nouvelles directives fédérales...

Pour les clubs, la période 1939-1945 est celle de tous les obstacles. Ils doivent faire face au départ des joueurs et entraîneurs étrangers, à la captivité de joueurs et dirigeants, à la réorganisation des championnats suivant la partition du pays et, surtout, à l’anti-professionnalisme du régime de Vichy. Entre 1940 et 1944, Vichy multiplie les décisions visant à résorber, voire supprimer le football professionnel : les transferts sont interdits, les matchs sont réduits à 80 minutes, des dirigeants emblématiques sont écartés, les clubs doivent aligner quatre amateurs par match, etc.

Face à ces décisions, la position des clubs évolue pendant la guerre. Jusqu’en 1942, voire 1943, ils font confiance à la Fédération pour défendre leurs intérêts et se contentent le plus souvent de protestations dans les journaux. En revanche, lorsqu’il apparaît que la Fédération est passée sous le contrôle du Commissariat aux Sports, les clubs tentent de s’organiser pour protéger leurs droits. C’est particulièrement le cas en 1943-1944, date à laquelle le régime instaure sa « réforme fédérale ».

En résumé, les clubs sont reversés dans les championnats amateurs et se voient spoliés de leurs joueurs qui rejoignent des équipes fédérales destinées à disputer un championnat de France. A ce moment-là, les clubs se réunissent pour examiner tous les recours possibles et, une fois qu’il apparaît que la lutte est perdue, poursuivent leurs réunions pour préparer le football de la Libération. C’est de ces réunions qu’émergera dès 1944 la Ligue de Football Professionnel.

« Les joueurs mangent à leur faim malgré les restrictions »

Les footballeurs ont-ils pu profiter de leur notoriété au point d’être des « privilégiés » pendant l’Occupation ?

Pour une grande majorité des footballeurs, oui. Mais encore une fois, il ne s’agit, le plus souvent, pas d’une protection institutionnelle (seul contre-exemple : l’exemption du STO pour les joueurs requis en équipe fédérale en 1943-1944). En revanche, grâce au soutien des supporters et dirigeants qui s’efforcent à ce que les joueurs mangent à leur faim malgré les restrictions par exemple. De plus, là où les conditions de circulation sont plus que difficiles, les footballeurs peuvent se déplacer de façon régulière pour disputer des matchs et ainsi retrouver de vieux amis ou adversaires. Sur le plan moral, ces déplacements et cette pratique régulière du football sont incontestablement des privilèges.

On connaît l’exemple d’Alexandre Villaplane qui a choisi de collaborer avec les nazis. Mais d’autres joueurs ont décidé de résister comme de nombreux Français. Peux-tu nous citer quelques exemples ?

En tout, j’ai pu décompter quatorze footballeurs résistants, un nombre qui peut fluctuer selon la définition que l’on utilise pour « footballeur professionnel » dans une période où le professionnalisme est constamment repensé.

Parmi eux, on retrouve quelques internationaux ou futurs internationaux. Si le cas le plus emblématique est celui d’Étienne Mattler, capitaine de l’équipe de France d’avant-guerre, la star de l’AS Saint-Étienne avant-guerre Yvan Beck – footballeur yougoslave naturalisé français en 1935 – devient par exemple le chef du maquis de Sisteron sous le surnom de « Tito ». Chez les jeunes, René Gallice (1 sélection en 1951), tout juste 20 ans, s’engage dans les Forces Françaises Libres dès juillet 1940 tandis que Jean Prouff (17 sélections entre 1946 et 1949) devient agent de liaison pour la Résistance en mars 1944.

  • L’Auto du 29 janvier 1940 (BNF, Gallica)

« Montrer que le football français est au service de l’effort de guerre »

L’équipe de France a joué cinq rencontres entre 1940 et 1945. La première a lieu pendant la drôle de guerre (victoire 3-2 contre le Portugal le 28 janvier 1940). Que pouvait représenter ce match, à un tel moment, et dans quel état d’esprit les joueurs l’ont abordé ?

Ce match est avant tout symbolique. Il a été réclamé depuis septembre 1939 par la presse sportive qui s’alarmait de voir l’équipe de France en sommeil alors que l’Allemagne enchaînait les rencontres. Pour la Fédération, l’objectif de cette rencontre est de montrer que le football français est au service de l’effort de guerre. Ainsi, pour bien rappeler que les joueurs qui disputent cette rencontre sont mobilisés, ceux-ci pénètrent sur la pelouse dans leur uniforme de soldat sous l’ovation du public. L’opération est un grand succès, renforcé bien sûr par la bonne prestation des Français.

Pour les joueurs, ce moment semble ressembler à une parenthèse enchantée. En effet, bien qu’ils ne soient pas des soldats tout à fait comme les autres, la plupart subissent depuis septembre l’ennui de la drôle de guerre, les longues journées loin des stades. Ils s’entraînent comme ils peuvent, jouent lorsqu’ils en ont l’occasion mais ces occasions restent assez rares. Et là, pendant une semaine, ils retrouvent leur « vie d’avant » : les coéquipiers, le football, les hourras des stades, la nuit dans un hôtel de luxe. Le changement d’atmosphère devait être assez brutal pour eux et l’on peut se demander si certains n’ont pas subi un certain contre-coup au moment de retrouver l’Armée.

Les Tricolores jouent également deux fois en mars 1942 (défaites contre la Suisse et l’Espagne). Quels joueurs y participent et quelle représentation pour la nation ont ces matchs alors que le pays est occupé ?

Le retour de l’équipe de France en mars 1942 est un échec total. Pour sélectionner les joueurs, le sélectionneur Gaston Barreau organise un match entre potentiels internationaux en janvier 1942. C’est cette rencontre qui scelle la carrière internationale d’Étienne Mattler, recordman de sélections et décevant ce jour-là. Conservateur dans l’âme, Barreau est tout de même contraint de lancer plusieurs nouvelles têtes au vu de l’absence ou du déclin des internationaux d’avant-guerre.

Toutefois, les rencontres virent au désastre. Le premier match contre la Suisse a lieu à Marseille où le public s’en prend vertement au sélectionneur, « coupable » de n’avoir pas sélectionné les marseillais Bastien et Aznar (alors que celui-ci est blessé). Quant au second match face à l’Espagne (4-0), ils voient les Français recevoir une leçon de football. Contrairement à 1940, l’aspect symbolique est cette fois peu mis en avant. Dans la presse sportive, ces rencontres sont analysées comme étant la preuve des conséquences de la politique de Vichy sur le football français.

  • L’Auto du 16 mars 1942 (BNF, Gallica)

« L’équipe de France a fait son retour le 30 septembre 1944 »

Alors que le conflit armé a repris et que les nazis refluent, la France joue deux nouvelles rencontres avant la fin de la guerre (Belgique en décembre 1944, Suisse en avril 1945). Saurais-tu expliquer quel état d’esprit pouvait habiter les joueurs et spectateurs, alors que la guerre faisait encore des ravages à quelques centaines de kilomètres de là ?

En réalité, la dimension symbolique de ces deux rencontres est un peu atténuée car, pour la presse, l’équipe de France a fait son retour le 30 septembre 1944 pour une rencontre France Libérée – Grande Bretagne au Parc des Princes. Plus que le France – Belgique ou le Suisse – France, c’est bien cette rencontre qui a revêtu toute la symbolique de la France libérée et de l’alliance retrouvée avec la Grande-Bretagne. Ainsi, le match est présidé par Duff Cooper, premier ambassadeur britannique en France depuis 1940 et par le Général Koenig, héros français de Bir-Hakheim.

En ce qui concerne les joueurs, je ne suis pas certain qu’ils aient eu un état d’esprit particulier pour les matchs contre la Belgique et la Suisse. Il faut se rendre compte que la plupart d’entre eux n’ont pas interrompu leur carrière depuis 1940, qu’ils jouent tous les week-ends en 1944-1945 et qu’à ce titre, cette rencontre internationale s’inscrit dans leur quotidien de sportif.

  • L’Humanité du 1er octobre 1944 (BNF, Gallica)
Dans ta conclusion, tu expliques que la seconde guerre mondiale a été un moment charnière aussi bien pour la FFF que pour les clubs. Qu’est ce qui a changé ?

Pour la Fédération, la Seconde Guerre mondiale marque un affaiblissement assez net par rapport à l’avant-guerre. Devenue vassale du CGEGS sous l’Occupation, la FFF est contestée par les clubs à la Libération qui l’accusent de les avoir délaissés. Pour éviter d’être trop sévèrement remise en cause, elle est obligée de lâcher du leste et de concéder aux clubs la création de la LFP à laquelle elle s’était toujours opposée.

Pour les clubs, la période est marquée par une profonde recomposition de la hiérarchie sportive. Sochaux, grand club d’avant-guerre fait par exemple face à de nombreuses difficultés sous l’Occupation et est relégué en D2 dès la fin de la saison 1945-1946. A l’inverse, le Stade de Reims, en D2 avant-guerre, est intégré directement à la D1 en 1945 grâce aux bons résultats obtenus entre 1940 et 1945. Après-guerre, le club champenois deviendra le plus grand club français atteignant à deux reprises la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions.

Cette thèse représente le fruit de plusieurs années de travail. Tu as pour objectif de la publier. As-tu une idée de quand elle sera accessible en librairie ? As-tu aussi d’autres perspectives de recherche ?

Pour l’instant, je n’ai pas encore de date à donner mais je croise les doigts pour que cela se fasse. Quant aux perspectives, j’aimerais dans le futur interroger la question du rapport qu’entretient le football français avec cette période de Vichy car, bien que charnière dans son histoire, elle semble avoir été largement effacée de celle-ci.

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Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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