Le sport de haut niveau, contrairement à la politique et au monde des affaires, ne distribue pas de passe-droit aux fils à papa. Le géniteur peut bien avoir été champion du monde, recordman du nombre de sélections et héros national un 8 juillet, c’est dans l’adversité que ses rejetons devront s’imposer pour accéder, à leur tour, au plus haut niveau.

Thuram, Henry, Vieira, Deschamps… les bonnes fées de 1998

En plus d’être un “fils de”, Khéphren Thuram est également un “frère de”. Marcus, son aîné de quatre ans, compte déjà neuf sélections et une finale de Coupe du monde à son actif lorsque le cadet fait ses débuts en équipe de France, le 24 mars 2023.

Il est né le 26 mars 2001 à Reggio d’Emilie, à l’époque où son papa disputait sa dernière saison au Parme AC. Les deux garçons montrent d’évidentes dispositions pour le football. Marcus, attaquant, entre à l’INF Clairefontaine en 2010 et rejoint le centre de formation de Sochaux deux ans plus tard. En 2014, c’est Kephren, milieu de terrain, qui entre à l’INF avant de poursuivre sa formation au club où son défenseur de père avait débuté sa carrière professionnelle, l’AS Monaco.

C’est Thierry Henry, lors de son court passage à la tête de l’équipe monégasque en 2018, qui le fait débuter chez les pros, avec un match de Ligue des Champions à Madrid contre l’Atletico, perdu 0-2. Les champions du monde de 1998 veillent sur ses destinées. En 2019, c’est Patrick Vieira qui le dirige quand il rejoint l’OGC Nice.

Six minutes en Bleu

Khéphren Thuram est régulièrement appelé dans les sélections de jeunes, de U16 à U19 avant de connaître sa première sélection espoirs en 2021. Didier Deschamps fait pour la première fois appel à lui au lendemain de la Coupe du monde disputée au Qatar, en mars 2023.

Au Stade de France, contre les Pays-Bas (4-0), il entre à la 89e minute de la rencontre pour remplacer Adrien Rabiot. Dans le temps additionnel, le 932e joueur de l’histoire de l’équipe de France récupère un ballon au milieu de terrain, court jusqu’à l’entrée de la surface néerlandaise d’où il tente une frappe à ras de terre qu’arrête le gardien néerlandais Jasper Cillessen.

Grâce au temps additionnel, Khéphren Thuram peut compter six minutes de temps de jeu en équipe de France, d’autant plus précieuses qu’elles restent les seules à ce jour. Il reste sur le banc trois jours plus tard à Dublin. Le Niçois n’est pas rappelé lors des trois rassemblements suivants et ce n’est qu’en novembre que son nom réapparaît dans la liste de Didier Deschamps pour pallier le forfait d’Eduardo Camavinga. Sans qu’il n’entre toutefois en jeu.

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Le sélectionneur étant pourvu en milieux de terrain, il ne fait plus appel à Képhren Thuram, notamment pour l’Euro 2024 disputé en Allemagne. Le joueur est convoqué par Thierry Henry, l’entraîneur de ses débuts pro, pour participer au tournoi olympique des Jeux de Paris. Mais la Juventus de Turin, qui vient de le recruter, s’oppose à sa participation.

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