L’arroseur arrosé

Publié le 6 février 2013 - Bruno Colombari

Largement dominés en première mi-temps, les Bleus se sont inclinés logiquement contre une équipe d’Allemagne supérieure (1-2) alors que les attaques ont pris le pas sur les défenses.

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Le résultat était-il prévisible ?

Non, car les Allemands se présentaient à Paris diminués par des absences importantes (Schweinsteiger, Reus, Götze, Neuer, Klose) et avec une défense tout sauf rassurante. Les Bleus, qui restaient sur deux très bons résultats à l’automne, semblaient en mesure de l’emporter. Mais la première demi-heure, complètement à l’avantage des visiteurs, montrait que l’opposition était de taille : jamais les Bleus avaient été autant malmenés depuis l’Euro, même à Madrid.

C’est pourtant au moment où on ne s’y attendait plus que la France a ouvert le score, bénéficiant de la passivité de la défense allemande. Mais au retour des vestiaires, les Bleus ont joué trop facile, et des erreurs individuelles ont permis aux Blancs d’enlever une victoire somme toute méritée.

L’équipe est-elle en progrès ?

Menée au score à Madrid comme à Parme, l’équipe de France avait su à chaque fois faire preuve de suffisamment de caractère pour revenir à la marque, voire l’emporter. Là, c’est elle qui a marqué en premier, ce qui n’était pas arrivé depuis le match de septembre contre la Biélorussie. Mais elle n’a pas été assez solide mentalement pour réagir après le but de Khedira, souffrant d’un milieu de terrain trop désorganisé et incapable de mettre en place un pressing efficace. Il a manqué à cette équipe une ligne directrice au cours d’un match qu’elle n’aura jamais vraiment maîtrisé. Certes, elle ne croisera pas tous les matins une équipe du niveau de l’Allemagne, mais il faudra jouer bien mieux que ça pour ne serait-ce que tenir tête à l’Espagne fin mars.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Encore placé en meneur de jeu axial, Mathieu Valbuena a mis du temps avant de trouver sa place, mais c’est lui qui a eu le mérite de marquer (de la tête !) un but de renard juste avant la mi-temps, et il a régulièrement mis le feu dans la défense allemande en deuxième période.

A ses côtés, Franck Ribéry a une nouvelle fois démontré ses qualités d’accélérateur, même si ses combinaisons avec Benzema n’ont pas été couronnées de succès, comme ses rares tentatives de frappe. Derrière, Mamadou Sakho a fait une partie propre, de même que Bacary Sagna qui s’est toujours montré disponible côté droit, même s’il a parfois souffert face à son coéquipier d’Arsenal Podolski.

Enfin, Hugo Lloris semble un peu en retard sur le but de Müller, mais il est intervenu brillament à trois reprises en début de match, et ne peut rien sur la combinaison Ozil-Khedira qui amène le deuxième but allemand.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

Karim Benzema n’a encore pas marqué, mais ce n’est pas passé loin sur son beau coup-franc repoussé par la barre d’Adler. Avant ça, il avait été hors du coup, et sa deuxième mi-temps, un peu meilleure, ne sauve toutefois pas sa prestation d’ensemble.

Exilé côté droit, Moussa Sissoko a été aussi peu en vue qu’en Italie. C’est dommage compte tenu de ses prestations récentes avec Newcastle, mais c’était prévisible. Il aurait été plus utile dans l’axe, par exemple à la place d’un Cabaye transparent.

On va peut être croire que Evra a le profil idéal de la tête de Turc, mais force est de constater qu’il est encore une fois passé à côté de son match, délaissant son couloir gauche (où Ribéry est venu plusieurs fois le suppléer) et faisant systématiquement les mauvais choix en position offensive.

Dans l’axe, Koscielny n’a pas rassuré, surtout quand il a laissé poliment passer Ozil en début de match. Rentré à la mi-temps, Capoue a fait un peu n’importe quoi, perdant un ballon à l’origine de l’égalisation allemande. Enfin, Giroud est entré trop tard pour apporter quelque chose.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Décidément les matches amicaux n’inspirent pas Deschamps, surtout à domicile : nul contre l’Uruguay, défaites à domicile contre le Japon et l’Allemagne. Il est vrai que le prochain France-Géorgie, le 22 mars, sera autrement plus important : si les Bleus ne l’emportent pas, ils peuvent tirer un trait sur leurs espoirs de qualification directe. La configuration du match sera à coup sûr très différente avec un adversaire beaucoup plus regroupé derrière. Il faudra revoir l’animation offensive qui n’a pas fonctionné, et se poser sérieusement la question d’une titularisation d’un Benzema visiblement en plein doute.

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