La Coupe du monde idéale : et si on changeait la répartition des continents ?

Publié le 20 octobre 2022 - Matthieu Delahais

En gardant la formule actuelle à 32 participants, il serait possible de faire quelques ajustement : une répartition continentale différente et un cahier des charges beaucoup plus strict pour le pays organisateur.

Cet article fait partie de la série La Coupe du monde idéale
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Que la Coupe du monde ait lieu au Qatar m’a toujours semblé une hérésie, avant même que l’on entende parler des problèmes de droits de l’homme vis-à-vis des travailleurs émigrés ou des femmes et des questions écologiques. Le Qatar n’est pas un pays de football. Que la Coupe du monde aille dans un pays du monde arabe me parait tout à fait normal, mais il faut que ce soit un pays qui ait une culture football comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie ou l’Egypte par exemple.

Le Qatar a une superficie de 11.000 kilomètres carrés pour une population d’un peu moins de 3 millions d’habitants. Quel peut être l’intérêt pour un pays de ces dimensions de se doter huit stades dont la taille varie entre 40.000 et 80.000 places (capacité cumulée totale de 380.000 places) ? Quel pays au monde a une telle concentration de stades, qui plus est un pays sans culture foot ? Je pense qu’une Coupe du monde doit permettre au pays organisateur d’améliorer ou de remettre à neuf ses infrastructures. La prochaine édition sera une organisation commune regroupant les trois pays nord-américains. On va donc se trouver dans une situation inverse à l’édition 2022 avec une compétition, certes élargie à 48 équipes, qui se déroulera sur un territoire immense (4700 kilomètres séparent Vancouver de Mexico, les deux villes les plus éloignées).

Face à ces choix difficilement compréhensibles, à cet élargissement du nombre de participants, il est légitime de se poser la question de ce que serait une Coupe du monde idéale. Voici mes propositions.

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Fréquence

Le rythme d’une Coupe du monde tous les quatre ans, en alternance avec l’Euro me semble très bien. Il faudrait peut-être que les autres confédérations alignent aussi la fréquence de leur compétition continentale sur ce cycle. Cela laisse aussi les années impaires pour les compétitions féminines qui sont de plus en plus mises en valeur et ne demandent qu’à accroître leur visibilité.

Choix du pays organisateur

Il me semble important de faire une rotation entre les continents (Amérique, Afrique, Europe, Asie+Océanie), mais de limiter le nombre de pays organisateur à deux maximum et de garder une cohérence géographique. Pour ne pas les citer, éviter des organisations type Portugal+Espagne+Ukraine ou Grèce+Egypte+Arabie Saoudite. Pour cela, je mettrai une contrainte toute simple : dans un souci de respect de l’environnement, les déplacements des équipes, ainsi que ceux des pontes de la FIFA et de l’organisation, doivent tous se faire en train ou en bus pendant toute la durée de la compétition. Cela évitera d’avoir des stades à toutes les extrémités d’un continent comme ce sera le cas en 2026.

Pour prétendre à l’organisation d’une coupe du monde, les candidats à l’organisation devront répondre entre autres aux critères suivants :
 Existence d’un championnat national professionnel depuis au moins 20 ans
 Participation de l’équipe nationale aux phases éliminatoires des compétitions continentales et mondiales depuis au moins 40 ans
 Présence d’au moins cinq stades de 30.000 places ou plus et d’un de 50.000 places minimum dans le pays avant le lancement des travaux en vue de la coupe du monde. Ces stades devront aussi justifier un taux de remplissage d’au moins 70% dans les cinq années précédant la désignation du pays hôte de la Coupe du monde

Ces contraintes ont pour objectif de donner l’organisation à un pays dans lequel le football est bien installé aussi bien d’un point de vue financier, historique que populaire. De cette manière, les retombées dues à la modernisation des stades bénéficieront au football local et à son développement.

Le pays organisateur devra fournir a minima 8 stades : six avec une taille minimale de 35.000 places, un de 50.000 places minimum et un de 60.000 places minimum.

Nombre de participants

La formule actuelle à 32 équipes me parait très bien. S’il n’y a que 16 équipes, c’est sans doute trop élitiste. La formule à 24 est bancale, tout comme celle à 48 où le nombre de participants est excessif.

Je pense d’ailleurs que si on est passé à 48 participants, c’est pour ne pas avoir à répondre à une question qui me parait essentielle : la Coupe du monde doit-elle regrouper les X meilleures équipes du monde (formule qui serait sans doute en faveur des Européens et des Sud-Américains) ou regrouper les meilleures équipes de chacune des confédérations ? Pour ma part, je couperai la poire en deux.

 Les nations sont réparties en cinq zones géographiques : Afrique, Amérique du nord, Amérique du sud, Asie-Océanie et Europe. Chacune de ces zones a droit à trois qualifiés
 Chacune des nations qualifiées pour les huitièmes de finales de la Coupe du monde précédente donne droit à une place supplémentaire à sa zone géographique
 Le pays organisateur est qualifié d’office. S’il s’agit d’une candidature de deux pays, la place du deuxième candidat est prise sur l’une des trois places réservées à la zone géographique.

Je mets toutefois une restriction : aucune zone n’a droit à plus de 15 qualifiés. L’Amérique du Sud, qui ne compte que dix pays, ne peut aller au-delà de cinq pays qualifiés. Ces règles entraîneront donc quelques ajustements sur la répartition finale. En effet, si on se base sur la coupe du monde 2018, l’Amérique du sud avait quatre qualifiés pour les huitièmes de finale, l’Asie un et l’Europe 11.

Cela donnerait la répartition suivante pour l’édition 2022 :
 Afrique : 3 qualifiés
 Asie+Océanie : 5 qualifiés (dont un grâce à l’édition précédente et le pays organisateur)
 Amérique du nord : 3 qualifiés
 Amérique du sud : 7 qualifiés (dont quatre grâce à l’édition précédente)
 Europe : 14 qualifiés (dont onze grâce à l’édition précédente)

Comme l’Amérique du Sud est limitée à 5 qualifiés, l’Afrique et l’Amérique du Nord récupèrent une place. Par rapport à la réalité, l’Europe et l’Amérique du Sud gagneraient une place, l’Asie+Océanie et l’Afrique en perdraient une.

L’avantage de cette solution est que les places qualificatives se joueraient sur base des résultats obtenus lors de l’édition précédente, tout en laissant une porte ouverte à toutes les zones géographiques grâce aux trois places forcément acquises. Charge ensuite à chaque continent de montrer sa valeur sur le terrain pour augmenter son quota de places.

Chaque zone géographique est libre d’organiser ses éliminatoires comme elle le souhaite. Concernant la zone Europe, je préfère garder le principe actuel plutôt que de se baser sur les résultats de la Ligue des Nations. En effet, cette compétition est élitiste, et le principe d’un groupe éliminatoire permet aux petites nations de continuer à se confronter aux meilleures équipes du continent.

Formule

La formule actuelle à 32 équipes, avec phase de groupe puis phase éliminatoire commençant aux huitièmes de finale, me semble la meilleure. La phase de groupe permet à toutes les équipes de jouer au moins trois matchs. Et s’il y a toujours un peu de calcul dans cette formule de championnat avec deux qualifiés, les matchs à élimination directe garantissent le spectacle à partir des huitièmes de finale.

S’il devient impératif d’alléger le calendrier, on pourrait supprimer les huitièmes de finale et ne qualifier que les premiers de groupe pour les quarts de finale, mais je ne suis pas trop favorable à cette idée.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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