France-Arménie (4-0) : en quatrième vitesse

Publié le 8 octobre 2015 - Bruno Colombari

Il aura fallu une demi-heure aux Bleus pour prendre la mesure d’une sélection arménienne volontaire mais limitée (4-0). Le retour de Lassana Diarra et le duo Benzema-Griezmann sont les satisfactions de la soirée.

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Le résultat était-il prévisible ?

Oui. Déjà battue 3-0 à l’aller, l’Arménie est l’équipe la plus faible du groupe. Hormis Mkhitaryan, le reste de l’effectif n’a rien de bien impressionnant, même si les Arméniens ont montré de belles choses en première période avant de plier complètement. La victoire française ne faisait guère de doute, mais il n’était pas certain qu’elle serait large.

L’équipe est-elle en progrès ?

Les Bleus sont sur la continuité de la première mi-temps très enlevée contre la Serbie en septembre dernier. Il leur a fallu une bonne demi-heure pour trouver la solution, mais une fois le but de Griezmann inscrit, tout a été beaucoup plus simple. A la maîtrise de la possession se sont ajoutées des occasions de plus en plus franches, le milieu arménien n’arrivant plus à freiner le jeu français. Dès lors, la technique en mouvement du trio d’attaque a fait la différence. Il reste maintenant à confirmer ces bonnes dispositions face à un adversaire de plus haut niveau. Peut-être pas le Danemark, mais l’Allemagne et l’Angleterre en novembre seront des tests autrement significatifs.

Quels sont les joueurs en vue ?

Lassana Diarra aura été remarquable, hormis sur un ballon perdu qui a donné un contre dangereux pour l’Arménie en début de match. Très sûr, calme, il joue juste et sécurise tout le monde. C’est le numéro 6 qui manquait aux Bleus.

Antoine Griezmann a été très vif et percutant. Marquer en tant que titulaire (près d’un an après son dernier but) lui a donné confiance, sa relation avec Benzema aura été intéressante. Il a même été à deux doigts d’en marquer un deuxième sur un lob astucieux qui finit juste à côté.

Karim Benzema aura été efficace et précieux dans le jeu comme passeur, mais curieusement mal placé en première période dans la surface sur les centres, toujours derrière son défenseur. Dans le dernier quart d’heure, il a enfin trouvé la brèche de la tête sur corner (ce qui n’est pas habituel chez lui) puis sur un ballon plein axe qu’il transforme facilement, avant de se blesser.

Mathieu Valbuena a longtemps été inhabituellement maladroit, avec une belle occasion doublement ratée avant la pause. Bien meilleur au retour des vestiaires où il est notamment passeur décisif pour Cabaye.

Yohan Cabaye aura été assez effacé alors qu’il joue beaucoup plus avancé que d’habitude, et a semblé manquer de repères devant, puis il a marqué un très joli but qui a débloqué le match.

Raphaël Varane, que l’on a peu vu en début de match, a jailli plusieurs fois pour couper les attaques arméniennes du côté d’Evra. Sa percée plein axe en deuxième période aurait mérité un meilleur sort, dommage qu’il ne tente pas ça plus souvent.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Patrice Evra sur son côté aura fait du Evra, très offensif, se permettant un double contact réussi, mais toujours bizarrement placé derrière, laisse des vides béants dans son couloir de moins en moins concerné au fil du match.

Blaise Matuidi est toujours très actif mais plutôt brouillon, on l’a connu meilleur. Tout comme Mamadou Sakho, pas toujours très sûr derrière et Bacary Sagna dont les centres auront trop souvent manqué leur cible.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

En quarante rencontres en tant que sélectionneur, Didier Deschamps n’a jamais réussi une série de quatre victoires consécutives. Ce sera peut-être le cas dimanche à Copenhague, au vu de la différence de niveau entre Français et Danois en mars dernier à Saint-Etienne. Une petite série dans ce genre ne serait pas de trop avant d’affronter successivement les champions du monde en titre et les Anglais en plein renouveau en novembre. En tout cas, il faut remonter au mois de juin 2014 pour retrouver une équipe de France aussi percutante devant, ce qui est assurément une bonne nouvelle.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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