Les feuilles de match les plus anciennes du 20e siècle ne sont pas toujours très précises : il est donc possible que ce nombre de 24 expulsés soit en dessous de la réalité, puisque dans le même temps, il y a eu 33 cartons rouges à destination des Bleus.

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Rappelons que le carton rouge, en tant qu’objet, existe (tout comme le jaune) depuis la Coupe du monde 1970. Auparavant, un joueur pouvait être exclu du terrain par l’arbitre, comme l’indique la loi XII du jeu, mais il n’y avait rien qui le signalait formellement au public.

Le plus ancien retrouvé est l’Algérien Miloud Hadefi, qui évoluait dans une sélection africaine lors de la Coupe de l’Indépendance (tournoi amical) au Brésil en juin 1972. Il est sorti par l’arbitre suisse Rudolf Scheurer à la 84e, pour insultes.

Cinq rouges en Coupe du monde, deux à l’Euro

Le suivant inaugure une série d’expulsions adverses en Coupe du monde. Il s’agit du Tchécoslovaque Ladislav Vizek, en juin 1982 à Valladolid lors du premier tour du tournoi espagnol. Le suivant est le Saoudien Mohammed Al-Khilaiwi en juin 1998 à Saint-Denis dès la 19e minute, pour une grosse faute sur Bixente Lizarazu. Sa sortie prématurée permettra aux Bleus de l’emporter largement (4-0), même si eux aussi finissent à dix après l’exclusion de Zidane.

Le troisième est l’Uruguayen Nicolas Lodeiro en 2010, lors du premier match des Bleus à la Coupe du monde sud-africaine. Son expulsion arrive en fin de match (81e) et ne donne pas un avantage décisif aux joueurs de Raymond Domenech.

Enfin, en 2014 au Brésil, l’équipe de France a terminé deux matchs du premier tour en supériorité numérique : face au Honduras avec le rouge de Wilson Palacios pour une faute sur Pogba ayant entraîné un pénalty en fin de première période (43e) et contre l’Equateur avec Antonio Valencia en début de deuxième mi-temps (50e), sans incidence sur le résultat final (0-0).

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Il y en a eu deux autres à l’Euro, en 2000 avec le Portugais Nuno Gomes (après le pénalty accordé à Zidane en prolongations, à la 117e, et alors que le match était terminé), et à l’Irlandais Shane Duffy en 2016 en huitième de finale pour une faute en position de dernier défenseur sur Antoine Griezmann (66e). Le score était acquis aux Bleus à ce moment-là (2-1) et ils n’ont pas profité de leur supériorité numérique pour l’emporter.

Doublé décisif de l’Ukraine en 2013

Une dizaine d’expulsions adverses concerne les matchs de qualifications à l’Euro et à la Coupe du monde, dont celle de novembre 2023 sur le défenseur de Gibraltar Ethan Santos dès la 18e minute (le carton rouge le plus précoce contre les Bleus donc) mais on retiendra en particulier la double confrontation contre l’Ukraine en barrages, en novembre 2013. L’Ukraine a en effet terminé les deux matchs à dix, sans conséquence directe à l’aller puisqu’une deuxième faute dans le temps additionnel a valu un rouge à Oleksander Kucher alors que le score était acquis (0-2), mais évidemment le défenseur ukrainien était suspendu au retour.

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Et au retour, justement, c’est son remplaçant Yevgen Khacheridi qui est sorti pour accumulation de jaunes juste avant la pause, et juste après (45e et 50e), laissant ses coéquipiers à dix pendant plus de quarante minutes. C’est pendant cette période que Mamadou Sakho a marqué le but qualificatif des Bleus (3-0). Donc ces deux rouges ont été décisifs.

On citera pour l’anecdote six rouges distribués en matchs amicaux, et qui ne l’étaient pas tant que ça en fait. En plus de Hadefi en 1972, il y a eu notamment l’Argentin au sang chaud Claudio Borghi en mars 1986, le Brésilien Hernanes en 2011 ou le Gallois Neco Williams en 2021, sorti très tôt (26e), ce qui a enlevé beaucoup d’intérêt à ce match de préparation à l’Euro, remporté finalement 3-0.