Ils ont commencé contre les Bleus

Publié le 3 octobre 2025 - Richard Coudrais

Antonio Cabrini, Dragan Stojković, Alan Shearer, Uwe Seeler... Ces joueurs de renom ont pour point commun d’avoir rencontré la France lors de leur première sélection internationale. Il y en a d’autres.

7 minutes de lecture

Lorsqu’un joueur connait sa première sélection en équipe nationale, sa notoriété ne dépasse pas encore les frontières de son pays. S’il « perce », selon l’expression consacrée, ce n’est qu’après plusieurs années que son nom résonne au firmament du football international. Il est nécessaire alors de consulter les archives pour se rappeler de sa première sélection.

Il est fréquent, notamment lors des matchs amicaux, qu’un ou plusieurs joueurs fassent leur débuts internationaux dans l’équipe qu’affronte l’équipe de France. Beaucoup sont oubliés, mais certains ont obtenu par la suite une certaine notoriété. C’est à ces joueurs que cet article est consacré.

Robert De Veen, 22 avril 1906

Quand les équipes de France et de Belgique se retrouvent pour la troisième fois le 22 avril 1906 au Stade de la Faisanderie à Saint-Cloud, la Belgique s’impose nettement (5-0) avec cinq nouveaux joueurs dans ses rangs, parmi lesquels René Feye et Robert De Veen, qui réussissent chacun un doublé. Le second nommé est alors à l’aube d’une belle carrière qui le verra connaitre vingt-trois sélections où il inscrira vingt-six buts. Dont la moitié contre l’équipe de France qu’il croise en sept occasions jusqu’en 1912. L’attaquant du Club Bruges, décédé en 1939, reste à ce jour l’homme qui a inscrit le plus de buts contre l’équipe de France.

Sophus Nielsen, 19 octobre 1908

L’équipe nationale du Danemark a pour point commun avec celles de Belgique, d’Italie et du Luxembourg d’avoir officiellement débuté son histoire contre l’équipe de France. Le premier France-Danemark a pour cadre des Jeux olympiques de Londres en 1908, et les Danois s’imposent (9-0) à White City. L’avant-centre Sophus Nielsen n’inscrit alors qu’un but. Il améliore considérablement son total trois jours plus tard contre l’autre équipe de France à qui il inscrit onze des dix-sept buts de son équipe (score final 17-1). L’attaquant du BK Frem connaitra vingt sélections jusqu’en 1919 pour un total de seize buts, les trois quarts contre la France.

Uwe Seeler, 16 octobre 1954

Trois mois après son titre mondial conquis à Berne aux dépens de la grande Hongrie, l’équipe de RFA reçoit la France à Hanovre. Après vingt-deux minutes de jeu, l’attaquant Bernhard Termath est remplacé par un jeune attaquant provenant de Hambourg, Uwe Seeler. Celui-ci n’a que dix-huit ans et ne joue avec les pros que depuis un an. L’équipe allemande sera battue (3-1) par les Tricolores. Le Hambourgeois connaitra quatre Coupes du monde et soixante-douze sélections, dont trois nouvelles rencontres contre la France : A Paris en octobre 1958 (2-2, un but de l’intéressé), à Stuttgart en octobre 1962 (2-2) et à Berlin en 1967 (5-1).

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Ron Flowers, 15 mai 1955

Sacré champion du monde en 1966 (sans n’avoir joué le moindre match du tournoi), le défenseur anglais Ronald Flowers avait fait ses débuts onze ans plus tôt à Colombes pour une rencontre amicale face à l’équipe de France, remportée (1-0) par les Tricolores. En quarante-neuf sélections, le joueur de Wolverhampton a rencontré trois fois les Français... sans jamais les battre. Après sa première sélection, il retrouve les Tricolores en 1963, à l’occasion du huitième de finale aller-retour de la Coupe d’Europe des nations. C’est lui qui inscrit le pénalty égalisateur lors du match aller à Sheffield (1-1). Mais comme tous ses camarades, il sombre lors du match retour remporté (5-2) par les Français.

Bobby Robson, 27 novembre 1957

Avant d’être un grand manager et un grand sélectionneur, Bobby Robson fut un remarquable attaquant qui a connu vingt sélections entre 1957 et 1962 en équipe d’Angleterre. Le joueur de West Bromwich Albion connait sa première cape face à la France le 27 novembre 1957 lors d’un match amical à Wembley où il inscrit deux buts à Claude Abbes. Il dispute ensuite les Coupes du monde 1958 et 1962 mais sa carrière internationale prend fin au retour du Chili, sans qu’il ait eu l’occasion de jouer à nouveau les Tricolores.

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Antonio Cabrini, 2 juin 1978

Il est peu courant de connaitre sa première sélection à l’occasion d’une phase finale de la Coupe du monde. Pourtant, le 2 juin 1978, quand l’équipe d’Italie doit affronter la France à Mar Del Plata, Enzo Bearzot n’hésite pas à confier le poste d’arrière gauche à Antonio Cabrini, alors âgé de vingt ans et demi. Les Italiens s’imposent (2-1) malgré une ouverture du score rapide de Bernard Lacombe. Ce sera la seule victoire du bel Antonio contre les Bleus, qu’il rencontrera deux fois encore, en 1982 au Parc des Princes puis en 1986 à Mexico pour deux victoires 2-0 de Michel Platini et les siens.

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Alex Czerniatynski, 9 septembre 1981

La Belgique n’a plus besoin que d’une victoire pour valider son ticket pour la Coupe du monde 1982. Au Heysel, alors que son équipe reçoit l’équipe de France, Guy Thys sélectionne l’attaquant Alex Czerniatynski, vingt-et-un ans, aux côtés d’Erwin Vandenbergh. Le jeune attaquant du Royal Antwerp ouvre le score à la 25e minute et lance son équipe vers une victoire décisive (2-0). L’attaquant d’origine polonaise connaîtra trente-et-une sélections au cours d’une carrière fragmentée jusqu’à la Coupe du monde 1994. Durant cette période, France et Belgique se rencontreront quatre fois, mais jamais Czernia ne sera présent.

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Dragan Stojković, 12 novembre 1983

C’est à dix-huit ans et demi que Dragan Stojković connaît sa première sélection en équipe de Yougoslavie. C’était le 12 novembre 1983 à Zagreb à l’occasion d’un match amical contre la France, ponctué sur un score vierge (0-0). Avant qu’il ne pose ses valises à Marseille en 1990, Pixie dispute quatre autres rencontres contre les Bleus : en juin 1984 à Saint-Etienne à l’occasion de l’Euro, où il inscrit le deuxième but des siens sur le penalty à retirer, puis en novembre 1985 au Parc des Princes, pour la rencontre qualificative pour la Coupe du monde mexicaine, remportée (2-0) par les Français. Il retrouve les Tricolores trois ans plus tard à Belgrade, où il inscrit le but vainqueur (3-2) et enfin en avril 1989 au Parc des Princes pour un match retour sans but (0-0). Il rejoindra l’OM en 1990 pour quatre saisons faites de hauts et de bas.

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Ljubomir Radanović, 23 avril 1983

Ljubomir Radanović est le défenseur yougoslave qui se fit expulser du décisif France-Yougoslavie de novembre 1985, remporté (2-0) par les Bleus sur un doublé de Platini. Le Monténégrin avait été rejoint quelques minutes après par Yvon Le Roux, lui aussi expulsé. Or les deux hommes avaient connu leur première sélection le 23 avril 1983 dans ce même Parc des Princes à l’occasion d’un France-Yougoslavie amical, remporté 4-0 par les Français. Yvon Le Roux avait ouvert le score, et José Touré, dont c’était également la première sélection, l’avait conclu. Par la suite, Ljubomir Radanović sera souvent confronté au football français contre qui il connaîtra bien des déboires.

Alan Shearer, 19 février 1992

L’Anglais Alan Shearer connaît sa première sélection le 19 février 1992 alors que l’équipe d’Angleterre reçoit l’équipe de France à Wembley. L’attaquant de Southampton ouvre le score à la 45e minute. Il s’agit du premier de ses trente buts qu’il inscrira pour l’équipe d’Angleterre. Il croisera la route de l’équipe de France en trois occasions, à Malmoe lors de l’Euro 1992 (0-0), à Montpellier lors du Tournoi de France 1997 (1-0, c’est lui qui marque) et à Wembley pour son unique défaite (0-2) contre les Tricolores en 1999.

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Andy Carroll, 17 novembre 2010

Bien avant de jouer les terreurs sur les pelouses des sous-divisions françaises et anglaises, Andy Carroll était un international anglais. A vingt-et-un ans, l’attaquant de Newcastle connait sa première cape à Wembley contre l’équipe de France, comme Bobby Robson et Alan Shearer avant lui. Mais contrairement à ses prestigieux aînés, il ne marque pas. Un an et demi plus tard, sélectionné à l’Euro 2012, il aurait pu jouer une nouvelle fois contre la France à Donetsk, mais il n’est pas entré en jeu. Il disputera en revanche les autres rencontres de l’Euro, inscrivant même un but contre la Suède. Il sera appelé chez les Three Lions jusqu’en 2014 mais entrera de moins en moins souvent en jeu, sa neuvième et dernière apparition datant en fait d’un Angleterre-Saint-Marin en octobre 2012.

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Thibaut Courtois, 15 novembre 2011

Le portier belge Thibaut Courtois, reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de son époque, connaît sa première sélection le 15 novembre 2011 au Stade de France à l’occasion d’une rencontre amicale contre les Bleus. Le gardien de l’Atlético de Madrid, où il est prêté par Chelsea, parvient à garder sa cage inviolée (0-0). Il retrouvera la France en plusieurs occasions, en 2013 à Bruxelles pour un nouveau 0-0, en 2015 à Saint-Denis pour une victoire 4-3, en 2018 à Saint-Pétersbourg en demi-finale de la Coupe du monde (1-0 pour les Bleus) et en 2021 à Turin en demi-finale de la Ligue des Nations (3-2), les deux dernières oppositions se soldant par une défaite. De quoi avoir le seum.

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Gianluigi Donnarumma, 1er septembre 2016

Quand l’équipe de France affronte l’Italie le 1er septembre 2016 à Bari, les buts sont gardés par le grand Gianluigi Buffon. Le gardien de la Juventus prend deux buts, signés Martial et Giroud puis est remplacé à la mi-temps par le jeune gardien de l’AC Milan, Gianluigi Donnarumma. Celui-ci, à dix-sept ans, six mois et treize jours, est le plus jeune joueur jamais sélectionné en équipe nationale italienne. Il conserve sa cage inviolée jusqu’à la 81e minute où il se fait surprendre par un tir de Layvin Kurzawa, un futur coéquipier de club. La Squadra s’incline 3-1 mais elle a trouvé un successeur à Buffon. Le Paris Saint-Germain aussi, mais plus tard.

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Ayoub El Hmidi, 16 juin 2023

L’attaquant Ayoub El Hmidi honore en juin 2023 sa première sélection avec l’équipe de Gibraltar à l’occasion d’une rencontre éliminatoire de l’Euro 2024 contre la France, à Faro (Portugal). L’attaquant du Deportivo Torrijos, club de troisième division espagnole, fut bien près de sortir de son relatif anonymat lorsqu’il tenta une frappe du milieu du terrain qui faillit lober le gardien français Brice Samba, lequel honorait lui aussi sa première sélection.

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