Pays-Bas, Irlande, Grèce et Gibraltar sur la route de l’Euro 2024

Publié le 9 octobre 2022 - Bruno Colombari

L’équipe de France a hérité d’un groupe acceptable pour la phase qualificative de l’Euro 2024, dont les matchs auront lieu de mars à novembre 2023. Les Bleus devront prendre le maximum de points contre l’Irlande, la Grèce et Gibraltar pour accompagner les Pays-Bas en Allemagne.

4 minutes de lecture

Le tirage au sort de la phase qualificative de l’Euro 2024 aurait pu être meilleur, mais il aurait aussi pu être pire. Placée dans le deuxième chapeau et donc privée du statut de tête de série, l’équipe de France avait de grandes chances de tirer du lourd comme l’Espagne, la Belgique, l’Italie ou les Pays-Bas. Avec un peu de chances, elle aurait hérité de la Hongrie ou de la Pologne, mais ça ne marche pas à tous les coups.

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Sachant qu’il y aura deux qualifiés directs dans chacun des dix groupes qualificatifs, à la limite le nom de la tête de série importe moins que ceux des équipes théoriquement inférieures. Car ce sont contre elles qu’il va s’agir de perdre le moins de points possible, voire pas de point du tout. A ce compte-là, si les deux matchs face aux Pays-Bas (qui accueilleront en juin 2023 le carré final de la Ligue des Nations) promettent beaucoup, ne serait-ce que parce que les coéquipiers de Depay avaient été les premiers à faire tomber les champions du monde, en novembre 2018 à Rotterdam, que penser des trois autres adversaires ?

La République d’Irlande, un grand classique

La République d’Irlande est un habitué des phases qualificatives avec l’équipe de France. Les deux équipes se sont croisées à six reprises, donc douze fois depuis 1953, pour accéder à la Coupe du monde. A l’automne 1953, Vignal, Marche, Kopa et Piantoni avaient donné une leçon aux Irtlandais à Dublin en menant 5-1 à un quart d’heure de la fin avant de laisser un peu filer le score (5-3). Le retour à Paris avait été plus serré, mais s’était aussi terminé par une victoire française (1-0). Les Irlandais avaient pris leur revanche en 1972 et 1973 (2-1 à Dublin, 1-1 à Paris), contribuant à barrer aux Bleus la route de la Coupe du monde... en Allemagne. C’est la seule fois que la France a été éliminée en tombant dans le groupe des Irlandais.

Ce ne sera pas le cas quatre ans plus tard, mais la bande à Platini a souffert pour battre l’Irlande de Liam Brady (2-0) avant de s’incliner à Dublin, encore (0-1). Idem en 1980 et 1981 avec une victoire chanceuse au Parc (2-0) et une défaite logique à Dublin (2-3) qui aurait pu coûter très cher pour la qualification en Espagne. En 2004-2005, Raymond Domenech avait calé au Stade de France à l’aller (0-0) avant de trouver la formule gagnante à Dublin l’année suivante (1-0). Et à l’automne 2009, en barrages pour l’Afrique du Sud, les Bleus croyaient avoir fait le plus dur à Dublin (1-0, but d’Anelka) mais les Irlandais les poussaient à la prolongation au retour et c’est au cours de celle-ci que le but égalisateur, et qualificatif, de William Gallas était entaché d’une double faute du bras et de la main de Thierry Henry permettant son centre en retrait (1-1).

En phase finale, la seule confrontation franco-irlandaise est très récente, puisque c’était en huitième de finale de l’Euro 2016 à Lyon. Les Bleus, menés d’entrée par un penalty de Brady, on souffert avant de s’imposer sur un doublé express de Griezmann à l’heure de jeu (2-1).


 

La Grèce, mauvais souvenir de Lisbonne

Trois des huit France-Grèce joués depuis 1958 sont des matchs de compétition. Le dernier, le quart de finale de l’Euro 2004 au Portugal, est un souvenir très cuisant pour Bixente Lizarazu (dont c’était la dernière sélection), Fabien Barthez, Zinédine Zidane ou Thierry Henry. Donnés favoris du tournoi en tant que tenants du titre et après une incroyable renversement de score dans le temps additionnel contre l’Angleterre (coup franc et pénalty de Zidane), les Bleus ne s’inquiètent pas plus que ça au moment de rencontrer la Grèce d’Otto Rehhagel en quart de finale. Grosse erreur. Parfaitement organisés défensivement, et cliniques en contre, les coéquipiers de Zagorakis frapppent par Charisteas et l’emportent (1-0) une semaine avant de battre le Portugal en finale.

Le précédent avait été beaucoup plus facile. En octobre 1958, l’équipe de France de retour de Suède avait plié en sept de faibles Grecs avec des doublés de Vincent, Fontaine et Cisowski, Kopa ayant ouvert la marque (7-1). Le retour à Athènes en décembre est plus difficile, mais les Français ont une marge confortable (1-1). La France a remporté les cinq rencontres amicales disputées depuis, la dernière remontant à novembre 2006.


 

Gibraltar, un rocher aux allures de caillou

C’est l’une des six sélections européennes qui n’a jamais joué contre l’équipe de France, avec le Monténégro, la Macédoine du Nord, le Kosovo, le Liechtenstein et Saint-Marin. Gibraltar a rejoint la FIFA en 2013 et est actuellement entraîné par un Uruguayen, Julio César Ribas. Récemment, il a tenu en échec la Bulgarie (1-1) et a donné du fil à retordre à l’Irlande (deux défaites 0-1). Il évolue à domicile au stade de l’Algarve à Faro, dans le sud du Portugal. Son profil est assez similaire à Andorre, que les Bleus avaient battue deux fois en 2019 (4-0 à l’extérieur, 3-0 à domicile).

Les Pays-Bas, en mode 1981 ou 2018 ?

Les plus jeunes ne le savent sans doute pas, mais la grande équipe des Pays-Bas finaliste des Coupes du monde 1974 (avec Cruyff) et 1978 (sans) avait manqué l’édition 1982 à cause de l’équipe de France. Battus à l’aller à Rotterdam en mars 1981 (0-1), les Bleus s’étaient imposés au retour en novembre (2-0) avec un milieu très offensif composé de Genghini, Giresse et Platini, lequel avait été remplacé en fin de match par Tigana. Rebelote en 2016-2017, où la bande à Griezmann, Pogba, Lloris et Varane, renforcée par Mbappé, Kanté et Dembélé, avait puni les Orange à l’aller (1-0) comme au retour (4-0) et les avaient éjectés de la Coupe du monde en Russie. Mais, on l’a dit plus haut, les Pays-Bas se sont rattrapés un an plus tard en qualifications de la première Ligue des Nations. Battus à Saint-Denis en septembre 2018 (1-2), les Néerlandais surclassent les champions du monde en novembre et il faut un très grand Lloris pour empêcher un carton historique (0-2). Pour l’anecdote, les Pays-Bas ont aussi infligé aux Bleus une rouste mémorable à l’Euro 2008 en Suisse (1-4) pour la dernière sélection de Thuram.


 

Le calendrier 2023

Les Bleus commenceront par le plus difficile, fin mars, avec la réception des Pays-Bas et un déplacement en Irlande trois jours plus tard. Comme le mois de juin est toujours une période à risque hors phase finale européenne ou mondiale, c’est Gibraltar (à l’extérieur) et la Grèce (à domicile) qui seront calés, très tard dans la saison (16 et 19 juin). Deux matchs amicaux seront placés dans des créneaux vacants en septembre et octobre, en deuxième position après la réception de l’Irlande et le déplacement aux Pays-Bas. Enfin, les qualifications se termineront en novembre par la réception de Gibraltar et le retour en Grèce. Au cas où...

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