2014, un bilan en bleu (6/6) : et quoi d’neuf docteur ?

Publié le 26 décembre 2014 - Bruno Colombari

Quatre nouveaux joueurs, trois nouveaux buteurs, deux nouveaux adversaires, une nouvelle ville d’accueil et zéro vice-champions du monde 2006 : ce qui a changé ou pas en 2014 chez les Bleus.

4 minutes de lecture

Les nouveaux joueurs

Six nouveaux en 2012, sept en 2013 : logiquement, 2014 — avec sa phase finale de coupe du monde au milieu et un sélectionneur prolongé de deux ans — ne devait pas être propice aux essais. En effet : quatre nouveaux internationaux seulement ont fait leurs débuts cette année : Antoine Griezmann en mars contre les Pays-Bas, Rémy Cabella fin mai face à la Norvège, Morgan Schneiderlin début juin contre la Jamaïque et Layvin Kurzawa en novembre face à l’Albanie.

Le premier a profité de la disparition de Franck Ribéry pour devenir titulaire sur le flanc gauche de l’attaque, le deuxième est devenu un remplaçant évident au milieu de terrain et le dernier semble taillé pour concurrencer Lucas Digne comme numéro deux à gauche derrière Evra. Seul Rémy Cabella, avec une seule titularisation et trois bouts de matches aucours desquels on l’a assez peu vu ne semble pas avoir fait sa place dans le groupe.

Deux autres joueurs ont été appelés pour la première fois mais n’ont pas joué : le gardien rennais Benoît Costil (qui peut désormais revendiquer un statut de quatrième gardien) et le défenseur stéphanois Loïc Perrin.

Les nouveaux buteurs

Antoine Griezmann est le seul nouveau joueur à se retrouver aussi dans cette catégorie. L’attaquant de l’Atletico a joué quatorze fois, dont huit comme titulaire (aucun but) et six comme remplaçant (cinq buts face au Paraguay, à la Jamaïque, à la Bosnie et à l’Albanie).

Le but de Moussa Sissoko contre la Suisse n’était certes pas décisif, mais marquer pour la première fois en sélection lors d’une coupe du monde est quelque chose de spécial : demandez à Tigana en 1986 ou à Thuram en 1998 !

Raphaël Varane a fait encore mieux, puisque c’est le jour où il a porté le brassard de capitaine pour la première fois en tant que titulaire qu’il a marqué le seul but du match, d’une splendide tête décroisée. Parions qu’il en réussira d’autres.

Les nouveaux adversaires

L’équipe de France n’avait jamais rencontré la Jamaïque. C’est chose faite désormais, avec un score historique (8-0) acquis face à un gardien improbable nommé Jacomeno Barrett. Les Bleus ont aussi découvert l’équipe du Honduras qu’ils n’ont vraiment dominés qu’à onze contre dix (3-0).

Les nouvelles villes d’accueil

Brasilia est la seule nouvelle ville à avoir accueilli les Bleus cette année, la 169e depuis 1904. Elle leur a porté chance, puisqu’ils y ont battu le Nigéria en huitièmes de finale de coupe du monde. En revanche, Rio ne réussit décidément pas à l’équipe de France : après y avoir fait un nul en 1977 (Brésil, 2-2), elle y a été tenue en échec cette année (Equateur, 0-0) avant de s’y incliner contre l’Allemagne (0-1).

Les nouvelles technologies

En coupe du monde, les Bleus aiment bien tester les nouveautés : introduction des tirs au but en 1982 (contre la RFA), du but en or en 1998 (face au Paraguay) et de la Goal Line Technology en 2014 (contre le Honduras). Bon, ça a un peu bugué (ce que la vidéo promotionnelle ci-dessous ne mentionne pas, par pudeur sûrement), mais au final le but sur la frappe de Benzema déviée par le poteau et rabattue par le gardien hondurien derrière sa ligne a été validé.

 


 

Fins de séries

L’invincibilité des Bleus n’aura pas duré très longtemps : commencée lors du retour contre l’Ukraine en novembre 1993, la série s’est arrêtée au Maracana contre l’Allemagne début juillet, après sept victoires et deux nuls et un joli cumul de 28 buts pour et 3 contre. Mais comme la défaite face aux Allemands aura été la seule de l’année, une nouvelle série est en cours : quatre victoires et deux nuls depuis septembre.

La malédiction du numéro 9 en phase finale [1] a été rompue par Olivier Giroud contre la Suisse. Mais l’attaquant d’Arsenal n’aura été titularisé que deux fois en cinq matches.

Pour la première fois, les Bleus sont sortis au cinquième match d’une phase finale mondiale. A chaque fois qu’ils avaient atteint ce niveau auparavant, ils avaient rejoué après.

Après cinq matches sans victoire contre l’Espagne depuis 2008, l’équipe de France a enfin pris le dessus en septembre dernier.

Avec le départ (définitif ?) de Franck Ribéry, qui aura disputé son dernier match avec les Bleus en mars contre les Pays-Bas, c’est l’ultime représentant des finalistes de 2006 qui quitte la scène. L’avant-dernier était Eric Abidal en 2013. Avant eux, Florent Malouda avait mis un terme à sa carrière internationale après l’Euro 2012, Thierry Henry et William Gallas après la coupe du monde en Afrique du Sud de 2010, Patrick Vieira en 2009, Claude Makelele, Willy Sagnol et Lilian Thuram après l’Euro 2008.

Les seuls à ne plus avoir joué en Bleu (ou plus joué du tout) après la finale de Berlin sont Fabien Barthez et Zinedine Zidane. Quant aux trois remplaçants, ils ont joué leur dernier match en Bleu en 2006 pour Sylvain Wiltord, en 2008 pour David Trezeguet et en 2012 pour Alou Diarra.

Records (presque) battus

Huit buts marqués lors des deux premiers buts de coupe du monde : c’est mieux qu’en 1998 (sept) mais moins qu’en 1958 (neuf). A l’époque, les Bleus avaient corrigé le Paraguay (7-3) avant de s’incliner contre la Yougoslavie (2-3).

Raphaël Varane est devenu le deuxième plus jeune capitaine de l’histoire [2] à 21 ans et 6 mois à Erevan, contre l’Arménie en octobre.

Un record battu pour de bon cette fois : celui de précocité pour Karim Benzema, le premier joueur de l’histoire à atteindre 72 sélections (le total de Platini) avant ses 27 ans. C’était en septembre contre l’Espagne.

Ce qui ne change pas

Les Bleus ont toujours autant de mal contre les sélections d’Amérique du sud : deux nuls contre le Paraguay et l’Equateur, pourtant pas des foudres de guerre, auront été enregistrées cette année. Elles s’ajoutent aux défaites contre l’Uruguay et le Brésil en 2013 et au nul contre l’Uruguay encore en 2012. Didier Deschamps n’a jamais battu une sélection sud-américaine depuis qu’il est sélectionneur. Et le prochain match, c’est contre le Brésil à Saint-Denis...

Toujours pas de but marqué sur coup franc direct, une mauvaise habitude qui dure depuis 2007. Et toujours pas de triplé (le dernier date de 2000), alors que les occasions ont été nombreuses : quatre buts contre la Norvège (doublé de Giroud), huit face à la Jamaïque (doublés de Benzema, Griezmann et Matuidi), trois contre le Honduras (doublé de Benzema), cinq contre la Suisse (pas de doublé) et trois contre l’Arménie (pas de doublé).

Et Rio Mavuba est toujours invaincu en treize sélections. Sur les quatre matches de 2014 qu’il a joué, il en a gagné trois et fait un nul. C’est lui qui aurait dû rentrer à la fin de France-Allemagne !

[1Lire l’article La malédiction du numéro 9

[2 Lire l’article Une bande de tissu au bras gauche

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