2019, meilleure année statistique depuis 2003

Publié le 21 novembre 2019 - Bruno Colombari

Avec ses neuf victoires, son nul et sa défaite, où se situe 2019 dans le tableau des années de l’équipe de France depuis 1904 ? Pourquoi les années titrées ne sont généralement pas les mieux classées ?

2 minutes de lecture

Le tableau des années les triant par le plus fort pourcentage de victoires, et en cas d’égalité par le plus faible pourcentage de défaites et le nombre de matchs joués, 2019 est la meilleure année des Bleus depuis 16 ans et la prolifique année 2003 (13 victoires consécutives après un défaite pour commencer, 40 buts marqués). Elle se classe à la septième place.

JPEG - 97.9 kio

Mieux qu’il y a vingt ans

2019 fait mieux que 2016 (8e), seule année récente à entrer dans le top 10. L’année de l’Euro, les Bleus avaient gagné 13 de leurs 17 matchs, mais avaient fait 3 nuls et perdu la rencontre qu’il ne fallait surtout pas perdre, en finale contre le Portugal. Elle dépasse aussi 1999 (9e), année post-titre mondial avec ses deux nuls contre l’Ukraine et sa défaite à domicile contre la Russie.

Ses 82% de victoires la placent juste derrière 1979 et 1947, deux années sans phase finale d’ailleurs, et même sans compétition du tout pour la deuxième, avec juste une défaite (0-3) à Londres contre l’Angleterre pour cinq victoires.

# année joués G % G N % N P % P BpBc
1 1984 12 12 100% 0 0% 0 0% 27 4
2 1991 6 6 100% 0 0% 0 0% 20 5
3 2003 14 13 93% 0 0% 1 7% 40 6
4 1990 8 7 88% 1 13% 0 0% 14 4
5 1979 6 5 83% 0 0% 1 17% 17 4
6 1947 6 5 83% 0 0% 1 17% 15 8
7 2019 11  9  82%  1  9% 1  9% 25  6
8 2016 17 13 76% 3 18% 1 6% 36 14
9 1999 11 8 73% 2 18% 1 9% 18 7
10 1996 14 10 71% 3 21% 1 7% 24 6
Voir le tableau complet des années

Les années victorieuses se font discrètes

Pour autant, il ne faut pas croire qu’une année statistiquement prolifique ajoute automatiquement une ligne au palmarès. C’est même le contraire, à l’exception (notable) de 1984, avec un extraordinaire 12/12, un Euro gagné, 27 buts marqués (dont 13 par Platini) et 10 clean-sheets pour Joël Bats. Mais 11 de ces matchs avaient été joués à domicile, le douzième au Luxembourg. Ça aide.

Les autres années titrées sont plutôt loin au classement : 2000 est 11e (défaite contre les Pays-Bas et 4 nuls, dont trois d’affilée après l’Euro), 2018 15e (deux défaites contre la Colombie et les Pays-Bas, ainsi que 4 nuls) et 1998 seulement 25e avec ses 61% de victoires, une seule défaite (en amical en Russie) mais 6 nuls qui plombent le total.

La raison en est simple : une année paire comportant une phase finale commence par une série de matchs sans enjeu pendant lesquels le sélectionneur teste différentes options avant la liste définitive. Ce qui peut entraîner des défaites sans importance, comme contre la Colombie (2018) ou la Russie (1998). Et outre qu’il est quasiment impossible d’enchaîner sept victoires en phase finale (six victoires et un nul en 1998 et 2018, cinq victoires et une défaite en 2000), un titre acquis en juillet entraîne toujours une décompression au début de la saison suivante, avec au mieux des nuls (comme en 1998 et 2000), voire une défaite, ou les deux (2018).

Au moins un match perdu par an depuis 2012

Si 2019 semblait, en janvier dernier, propice pour réaliser un carton plein compte tenu du niveau de l’adversité, il est très improbable que 2020 soit aussi favorable. Les Bleus de Didier Deschamps perdent au moins un match par an depuis 2012 (1 au deuxième semestre 2012, 5 en 2013, 4 en 2015, 2 en 2017 et 2018, 1 en 2014, 2016 et 2019) et ne sont pas fans des séries d’invincibilité (la plus longue date de 2018, 15 matchs).

Mais l’essentiel n’est pas là. Michel Platini (1991) et Jacques Santini (2003) avaient réussi des années parfaites (6/6) ou presque (13/14) avant d’échouer lourdement à l’Euro qui suivait. Idem pour Laurent Blanc et ses 23 matchs sans défaite entre octobre 2010 et juin 2012. Didier Deschamps, lui, se focalise sur la compétition, et plus encore sur les phases finales où il n’a perdu que deux fois en tant que joueur (Danemark 1992, Pays-Bas 2000) et deux fois encore comme sélectionneur (Allemagne 2014 et Portugal 2016). En 38 matchs joués (19) ou dirigés (19 aussi).

Vous êtes plusieurs milliers chaque jour à venir sur Chroniques bleues. Nous vous en sommes reconnaissants et nous aimerions en savoir plus sur vous. Avec, en cadeau, trois articles inédits au format pdf à télécharger !

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vos articles inédits