[868] France-pays de Galles (3-0) : premières mèches

Publié le 3 juin 2021 - Bruno Colombari

Facile vainqueurs d’une équipe galloise vite réduite à dix, les Bleus ont travaillé les automatismes dans une sorte d’attaque-défense au milieu des travées vides de l’Allianz Riviera. Vivement l’Euro !

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Le résultat était-il prévisible ?

A l’annonce que les Gallois allaient se présenter avec une équipe bis, alors que les Bleus finissaient une semaine de préparation foncière généralement peu propice à produire du jeu et de la vitesse, et le tout dans un stade vide, il n’était pas difficile de prévoir que le match n’allait pas être foudroyant. Tout juste si le retour de Karim Benzema et son intégration dans une ligne d’attaque XXL avec Mbappé et Griezmann pouvait-elle susciter de l’intérêt. Donc, victoire il y a eu, évidemment, surtout face à des adversaires réduits à dix et sanctionnés d’un pénalty après seulement 25 minutes, mais on est encore assez loin du niveau que les Bleus devront produire le 15 juin à Munich.

L’équipe est-elle en progrès ?

Avec une défense-type composée de cinq champions du monde et d’un milieu classique où Tolisso palliait l’absence de Kanté, la question portait donc sur le fait que Benzema parviendrait ou pas à s’intégrer dans le jeu d’attaque des Bleus. Le Madrilène avait certes un petit vécu avec Griezmann, mais c’était entre mars 2014 et octobre 2015, et les deux joueurs ont évidemment évolué depuis.

L’impression d’ensemble est plutôt correcte, mais largement perfectible. Benzema s’est créé plusieurs occasions franches qui ne se sont pas conclues, comme son pénalty, tiré un peu trop près du gardien, et sa frappe sur le poteau amenant le but de Dembélé. Mais face à des Gallois regroupés en deux lignes de quatre devant leur surface, il a manqué aux trois attaquants bleus de la spontanéité et de la justesse, et bien sûr des automatismes.

On peut regretter aussi la pléthore de centres aériens, venus essentiellement de la gauche (Rabiot et Hernandez) en première mi-temps, alors même qu’Olivier Giroud n’était pas à la réception. Plusieurs fois d’ailleurs il a semblé manquer un avant-centre dans cette équipe, ce qui était assez prévisible vu le profil des titulaires alignés à Nice. Mais c’est sans doute une question de réglage.

Quels sont les joueurs en vue ?

Antoine Griezmann a encore eu une grosse activité dans l’entrejeu et devant le but, et a amené du liant entre les lignes. Son but, sur une belle combinaison avec Mbappé, récompense son envie et rassure pour la suite. Mbappé, justement, a mis un moment avant d’entrer dans le match, mais c’est lui qui ouvre le score dans un jaillissement à la Trezeguet devant le gardien Ward et il aurait même pu doubler la mise à la suite d’une très belle combinaison à trois avec Griezmann et Benzema à la 41e.

Au milieu, Paul Pogba a été très présent, dans un match où son apport aura été plus offensif que défensif, vu le nombre très limité de Gallois dans son dos. De même, Corentin Tolisso a été rassurant après sa longue absence pour une blessure qui aurait pu le priver de l’Euro. Il n’a cependant pas fait oublier Kanté, qu’on attend avec impatience.

Enfin, Hugo Lloris a fait comme d’habitude, à savoir deux arrêts importants sur les deux grosses occasions galloises de James à la 5e et à la 65e.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Si l’on espère mieux de Benzema, et qu’un seul autre amical (qu’il ne jouera sans doute pas en entier) risque de ne pas suffire, il s’est montré collectif et impliqué, à défaut d’être efficace.

La défense a semblé un peu juste en début de match quand James et Bale ont fait souffrir Pavard et Hernandez, lesquels sont sortis à la pause. Varane aurait pu mieux faire dans ses relances, même s’il n’a pas été mis en danger.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Le 8 juin contre la Bulgarie à Saint-Denis, face à un adversaire encore plus faible que le pays de Galles (et absent à l’Euro), deux options s’offrent à Deschamps : la première est d’aligner une équipe bis pour évaluer le niveau de son banc, et sans doute définir une hiérarchie entre ceux qui seront sur la feuille de match à l’Euro et les trois qui resteront en tribune.

La deuxième est de travailler les automatismes des onze titulaires, sachant que ceux-ci peuvent changer au cours du tournoi, comme on l’a vu en 2018. Avec seulement deux matchs amicaux et une préparation courte sans quatre joueurs la première semaine, il est plus probable que Deschamps aligne une équipe la plus proche possible de celle qui jouera à Munich le 15 juin. Donc, en théorie, la même qu’à Nice avec Kanté à la place de Tolisso.

Dans ce cas, le score aura évidemment moins d’importance que la recherche de complémentarité dans le jeu, notamment avec ceux qui n’étaient pas en Russie en 2018, à savoir Adrien Rabiot et Karim Benzema. Le temps presse.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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