[879] France-Kazakhstan (8-0) : dans les grandes largeurs

Publié le 13 novembre 2021 - Bruno Colombari

Auteurs d’une victoire d’une ampleur inédite en compétition depuis 1995, les Bleus se sont donc qualifiés pour la Coupe du monde 2022. Kylian Mbappé a soigné ses stats en signant un quadruplé au Parc.

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Le résultat était-il prévisible ?

Contre un adversaire classé 47e sélection européenne (sur 55) et n’ayant remporté que 50 matchs sur 218, l’équipe de France n’avait a priori pas de souci à se faire. Même si le Kazakhstan n’était pas le genre à prendre des cartons (deux matchs avec plus de deux buts encaissés sur les dix précédentes sorties avant le Parc) et si l’aller, en mars dernier, n’avait pas été une franche partie de rigolade (2-0). La qualification étant assurée en cas de victoire, cette dernière ne faisait aucun doute. On ne s’attendait certes pas à une avalanche de buts, mais à un succès tranquille avec deux ou trois buts d’avance. Mais le triplé rapide de Mbappé (6e, 12e, 32e) a ouvert les vannes, et avec un Griezmann dans un meilleur jour et un Benzema un peu plus concerné avant la pause, le record de France-Azerbaïdjan d’octobre 1995 (10-0) aurait peut-être pu tomber.

L’équipe est-elle en progrès ?

L’opposition n’ayant évidemment rien à voir avec la Belgique et l’Espagne en octobre dernier, et l’enjeu non plus, il est impossible de comparer ces performances. Le plus judicieux est de mettre le match face au Kazakhstan en regard avec ceux de septembre. Et là, évidemment, le gain de confiance est flagrant. Là où l’équipe de France suait sang et eau pour accrocher un nul contre la Bosnie ou l’Ukraine, et qui prenait un 2-0 contre la Finlande pour une belle performance, on a eu samedi soir une équipe à l’allemande ou à l’espagnole, capable de concasser un adversaire faible mais qui peut, si vous êtes dans un mauvais soir, de vous rendre la vie pénible. C’est là où on mesure comment des matchs gagnés à la renverse contre des grosses équipes peu ramener de la sérénité, gage des succès faciles. Mais ça ne marche pas toujours, comme l’a montré l’échec à l’Euro après pourtant une entame encourageante contre l’Allemagne. L’équipe de France est lancée sur une dynamique incontestable (quatre victoires consécutives, 15 buts marqués, 3 encaissés) et il lui reste un an pour peaufiner les réglages. Preuve aussi que l’intégration de dernière minute de Benzema en juin dernier, sans aucune préparation, a contribué à déséquilibrer le groupe.

Quels sont les joueurs en vue ?

Jules Koundé, N’Golo Kanté, Kingsley Coman et évidemment Kylian Mbappé se sont mis particulièrement en évidence. Seul le dernier a marqué, mais les deux premiers ont touché énormément de ballons, surtout en première période, et le troisième a déstabilisé le côté gauche des jaunes, même s’il a parfois péché dans le dernier geste, comme à son habitude.

Après une première mi-temps décevante, Karim Benzema, comme souvent, a jailli dans le premier quart d’heure de la seconde période, là où il est décisif. Deux buts en trois minutes pour couper des centres au premier poteau, du gauche qui plus est. Enfin, Théo Hernandez a encore fait un match plein devant, avec deux nouvelles passes décisives : il en est déjà à trois (et un but marqué) en quatre sélections. en voilà un qui s’est rendu indispensable en un temps record.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Adrien Rabiot a marqué son premier but en sélection, de la tête sur un corner de Griezmann, mais son apport dans l’entrejeu a manqué de vitesse, de prise de risque et de créativité. On l’a vu plusieurs fois se gêner avec un partenaire à la tombée du ballon. Lucas Hernandez n’a pas eu grand chose à faire, mais il a trouvé moyen, en deuxième mi-temps, de s’emmêler les pinceaux dans une zone dangereuse. Dayot Upamecano n’a pas toujours été propre dans ses interventions.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Maintenant que la qualification est acquise, le Finlande-France d’Helsinki mardi perd tout intérêt d’un point de vue compétitif, sauf bien sûr pour le pays hôte qui aura besoin d’un point pour assurer sa deuxième place devant l’Ukraine. Mais il entre directement dans la catégorie des matchs de préparation pour la Coupe du monde, d’autant que ces derniers seront rares : après la probable tournée au Qatar en mars, les Bleus enchaîneront avec six rencontres qualificatives pour la Ligue des Nations 2023 en juin et septembre, et... c’est tout. Autrement dit, les opportunités pour Didier Deschamps de tester des joueurs, des organisations ou les deux vont être très restreintes. Autant profiter du match en Finlande pour avancer sur ces chantiers, tenter de porter la série d’invincibilité à 18 unités et enchaîner avec une cinquième victoire consécutive.

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