Le résultat était-il prévisible ?
Contre la 124e nation au classement FIFA (et la 44e sur 55 en Europe), normalement il n’y a pas de débat, même si le 1-1 contre l’Ukraine le mois dernier a permis de se souvenir qu’en football, on n’est jamais à l’abri d’une (mauvaise) surprise. S’il était peu probable que le 10-0 de 1995 soit approché, une large victoire était quand même quasi certaine. C’est d’ailleurs ce qu’on a cru quand Mbappé a intercepté une passe ratée à la dixième seconde pour frapper à seize mètres, mais juste au-dessus de la barre. Et comme toujours, dans ce genre de match face à un adversaire massé devant sa surface, c’est le premier but qui débloque la situation. Le fait qu’il soit arrivé juste avant la mi-temps a suffi aux Bleus pour l’emporter, mais dans des proportions plutôt modestes (3-0), qui ont fait de ce match le petit frère du France-Andorre d’octobre 1998, quand les tout nouveaux champions du monde avaient écrabouillé leur adversaire… 2-0.
L’équipe est-elle en progrès ?
Elle est plutôt dans la continuité du match contre l’Islande en septembre, c’est-à-dire en manque de fluidité devant, même si l’adversité était évidemment bien plus faible. Les grandes difficultés pour prendre en défaut un bloc très bas, avec une prise de risques insuffisante et trop peu de vivacité dans le jeu (ou alors, avec un déchet technique inhabituel) ont rendu compliqué un match qui aurait pu être beaucoup plus simple, même si le bloc défensif adverse a été très vaillant pendant une bonne heure. Contre l’Islande à Reykjavik, il faudra en faire beaucoup plus pour s’imposer, comme l’a fait l’Ukraine (5-3).
Quels sont les joueurs en vue ?
Kylian Mbappé a gâché beaucoup de ballons, en particulier le premier qu’il a touché, après dix secondes de jeu, et qui aurait débloqué le match s’il l’avait cadré. Mais il ouvre le score sur un rallye dans la surface adverse juste avant la mi-temps, et il trouve la tête de Rabiot pour le deuxième but. S’il ne joue pas lundi, il va beaucoup manquer. A part lui, difficile de trouver des satisfactions parmi les titulaires, qui ont tous joué avec le frein à main, ou avec un déchet technique trop important à ce niveau. Ce sont plutôt les remplaçants (entrés bien tard, à partir de la 70e) qui ont fait des différences, comme Eduardo Camavinga ou Florian Thauvin, auteur de son deuxième but en sélection et qui aurait même pu signer un doublé s’il avait réussi son ciseau dans le temps additionnel.
L’histoire n’aurait pas pu être plus belle 🥲 @FlorianThauvin #FRAAZE pic.twitter.com/yseweve66v
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) October 10, 2025
Quels sont les joueurs en retrait ?
A peu près tous les autres, sauf ceux qui n’ont rien eu à faire, à savoir Maignan, Saliba et Upamecano, qui auraient pu apporter des déséquilibres en montant plus souvent. Les deux latéraux Gusto et Hernandez ont beaucoup tentés en position d’ailiers de débordement, sans aucune réussite. Au milieu, Khéphren Thuram a touché un grand nombre de ballons, mais sans trouver de brèches, alors que Rabiot a sauvé son match par son but de la tête, juste avant de sortir. Michael Olise est passé complètement à côté dans le couloir droit, alors que Coman, placé à gauche et Ekitiké, qui a trouvé le poteau, n’ont pas été complémentaires. Autrement dit, les absents vendredi soir (Doué, Barcola, Dembélé, Koné, Digne ou Koundé) n’ont pas de raison de s’inquiéter de la concurrence.
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Mathématiquement, une victoire française à Reykjavik, combinée avec un succès de l’Ukraine face à l’Azerbaïdjan, laisserait les deux équipes à cinq points d’écart avant les matchs du mois prochain (12 pour les Bleus, 7 pour l’Ukraine). Dans ce cas, le France-Ukraine du 13 novembre serait la finale du groupe, et un nul suffirait aux Bleus pour terminer premiers. Mais ils ne peuvent plus se qualifier directement en octobre, sauf si bien sûr les Ukrainiens perdent à nouveau un point contre l’Azerbaïdjan lundi, comme en septembre (1-1 à Bakou). Raison de plus pour l’emporter en Islande, afin de ne pas prendre le risque d’une mauvaise surprise comme en 1993…