Après avoir détaillé la moyenne d’âge des titulaires depuis 2012, et le cumul des sélections, il semblait intéressant de croiser ces deux données, qui misent ensemble déterminent l’expérience d’un onze de départ. Intuitivement, on pourrait penser que dans la dataviz ci-dessous, découpée en quatre zones par la moyenne des deux valeurs sur l’ensemble des compositions depuis 2012, les effectifs situés en haut à droite (âge moyen et cumul de sélections supérieurs à la moyenne) sont plus forts que ceux situés en bas à gauche (plus jeunes, et moins de sélections).
Lire l’article Dataviz : l’expérience des titulaires depuis 1904
Un cumul de sélections élevée n’est pas synonyme de performance
Ce n’est pas aussi simple. La dataviz montre bien que les dix effectifs comptant le plus haut cumul de sélections (plus de 625) n’ont gagné que cinq fois, pour quatre nuls et une défaite. Il y a d’ailleurs huit matchs de phases finales d’Euro, de Coupe du monde ou de Ligue des Nations, pour un seul amical et un match qualificatif (vous pouvez trier les matchs par catégorie).
A l’inverse, les matchs situés le plus en bas à gauche (moins de 26 ans et demi de moyenne d’âge, et moins de 230 sélections cumulées) sont très majoritairement des amicaux (8 sur 10) et un seul de phase finale (Tunisie 2022, sans enjeu). Et là, comme attendu, les résultats sont médiocres avec quatre défaites, trois nuls et seulement deux victoires.
Quand la moyenne d’âge est inférieure à 27 ans, les résultats sont meilleurs
Le quart le plus riche est celui en haut à droite, quand l’équipe à un cumul de sélections supérieur à la moyenne mais un âge moyen inférieur. C’est d’ailleurs là qu’on trouve cinq des sept matchs du titre mondial de 2018, dont la finale contre la Croatie (26,25 ans d’âge moyen et 518 sélections cumulées), visible en filtrant les matchs via le choix CM.
Enfin, on peut jouer aux quatre coins en regardant quels sont les matchs avec des valeurs extrêmes. L’équipe la plus jeune est celle alignée contre l’Angleterre en juin 2017 (24,30 ans), la plus vieille, un an plus tôt contre l’Irlande en juin 2016 à l’Euro (29,21 ans). La moins capée est celle contre l’Uruguay en juin 2013 (146 sélections cumulées) et la plus capée est celle contre l’Argentine en décembre 2022 (664 sélections cumulées). Sans les absences de Pogba, Lucas Hernandez, Benzema, Kanté et Pavard (sur le banc), elle aurait pu approcher les 800. Enfin, la plus moyenne est celle contre l’Autriche en septembre 2022, pile à l’intersection des deux médianes.
Et année par année, ça donne quoi ?
Il est aussi intéressant de voir l’évolution des équipes de départ année par année. Cette chronologie dynamique montre à quel point les compositions de départ avant 2016 étaient jeunes et inexpérimentées, cantonnées dans la moitié basse du graphe, voire même dans le quart inférieur droit. 2016 marque un tournant avec une équipe beaucoup plus âgée que la moyenne mais dont le cumul de sélections n’a rien de remarquable. Puis les points marquent un nouveau recul en 2017-2018, avant les sommets de 2021 où l’équipe est beaucoup plus expérimentée que les précédentes. Et depuis 2022, on assiste à un nouveau rajeunissement, toujours en cours.