Des débuts en sélection de jeunes

L’histoire entre ces deux géants, né à neuf mois d’intervalle (le 27 mars 1986 pour l’Allemand, le 26 décembre 1986 pour le Français, autant dire que Hugo a peut-être été conçu le jour où Manuel a été mis au monde), commence fin juillet 2005 en Irlande du Nord, à Ballymena, dans le cadre bucolique du petit Showgrounds et ses quelques 4000 places. En demi-finale de l’Euro u19, les Bleuets de Jean Gallice s’imposent avec dans les buts Hugo Lloris, 18 ans, et devant lui quatre futurs internationaux A : Younès Kaboul, Yohan Cabaye, Abou Diaby et Yoann Gourcuff. Le gardien allemand, Manuel Neuer (19 ans), s’incline trois fois et l’équipe de France s’impose (3-2).

Deux ans plus tard, c’est en Espoirs que ces deux-là se retrouvent, à Metz. Les Français ont belle allure sur le papier avec N’Zogbia, Kaboul, un millieu Sissoko-Matuidi-Cabaye et Ménez et Rémy en attaque. Mais l’Allemagne s’impose 1-0 sur un but de Höwedes à la dernière minute.

Sur dix confrontations, Lloris et Neuer ne se sont croisés que trois fois en club. Les deux premières ont lieu à l’automne 2010, alors que le Français évolue à Lyon et l’Allemand à Schalke 04. A l’aller à Gerland, Lloris préserve sa cage et Lyon l’emporte 1-0 grâce à Michel Bastos, alors que Neuer est capitaine. Le retour, fin novembre, est nettement moins bon puisque Schalke s’impose 3-0, dont deux buts de Klaas-Jan Huntelaar. Les deux clubs se qualifieront tout de même pour le tour suivant.

Le cauchemar de Tottenham-Bayern

La troisième rencontre interclubs hante sans doute les nuits de Lloris : le 1er octobre 2019, Tottenham accueille le Bayern en Ligue des Champions. Il y a trois internationaux français côté Bayern (Pavard, Tolisso et Coman), et si aucun ne lui marque un but, les deux premiers s’illustrent par trois passes décisives. Car ce soir-là, et pour la seule fois de sa carrière professionnelle, Lloris a encaissé sept buts, dont quatre de Serge Gnabry et deux de Robert Lewandowski (2-7).

Après Rio, le triomphe de Marseille

En sélection, le bilan a été bien meilleur. Même si, pour leur premier face-à-face en A, dans le cadre prestigieux du Maracana de Rio en quart de finale 2014, c’est Neuer qui l’emporte (1-0). Lloris a sauvé la mise plusieurs fois, mais c’est l’Allemand qui a repoussé d’une main de titane la frappe lourde de Benzema dans la dernière minute du match. Et c’est lui qui sera champion du monde une semaine plus tard, au même endroit. La revanche arrive le funeste soir du 13 novembre 2015 au Stade de France (2-0), mais c’est un amical, et Lloris savoure bien plus la suivante, en demi-finale de l’Euro 2016 à Marseille. Le Niçois fait un match parfait, alors que Neuer s’incline deux fois devant Griezmann (2-0).

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Deux victoires en Bleu pour finir

Quand ils se retrouvent, un peu plus de deux ans après, Lloris a mis une deuxième étoile sur son maillot. Et c’est lui qui remporte le match, en octobre 2018, même s’il a encaissé le premier but du match, sur un pénalty de Toni Kroos pourtant très mal tiré. Heureusement que Griezmann est passé par là, avec un nouveau doublé (tête et pénalty) dans la dernière demi-heure (2-1).

Symboliquement, c’est à Munich que Lloris et Neuer se sont croisés pour la dernière fois (à ce jour, car ils sont toujours actifs, à 39 ans). Le 15 juin 2021, en ouverture de l’Euro repoussé d’un an pour cause de covid, l’Allemand s’incline sur un csc de son coéquipier Mats Hummels, le même qui avait battu Lloris en 2014. Suffisant pour perdre le match (1-0 pour les Bleus), mais pas pour gagner l’Euro : les deux se feront sortir quelques jours plus tard.

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En dix confrontations, Lloris l’emporte aux victoires (6 contre 4, aucun match nul), mais Neuer a encaissé moins de buts (13 contre 15). Lloris a signé quatre clean sheets, Neuer trois. Entre ces deux-là, il y a bien eu match.