Voici un face-à-face qui n’avait rien d’évident. Quels points communs y a-t-il entre le redoutable défenseur napolitain et l’un des meilleurs joueurs français de l’histoire (certains diront le meilleur, mais Platini…) ? Il y en a beaucoup. Tout d’abord, ces deux-là se sont souvent affrontés au cours de leur carrière, pas moins de 17 fois, dont cinq en sélection. Ensuite, ils ont joué dans les mêmes clubs, mais pas en même temps : Cannavaro arrive à la Juventus trois ans après que Zidane l’ait quittée, et débarque au Real dix jours après la fin de carrière de Zizou (et la finale de Berlin). Enfin, alors que le Français aurait été à coup sûr Ballon d’or 2006 en cas de victoire des Bleus lors de la Coupe du monde en Allemagne, c’est l’Italien qui a été titré les deux fois, fait rarissime (et plus jamais arrivé depuis) pour un défenseur.

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En 1994 à Nîmes, Zidane, Makélélé, Domenech et Cannavaro, déjà

Mais commençons par le commencement. La première fois que ces deux-là se croisent, c’est au championnat d’Europe Espoirs de 1994. Zidane a alors 21 ans (il est né le 23 juin 1972) et Cannavaro 20 (né le 13 septembre 1973). Les Espoirs français sont dirigés par Raymond Domenech, et parmi les Bleuets, outre Zidane, on trouve Claude Makélélé, donc trois protagonistes de la finale de 2006. Makélélé manquera le troisième tir au but français et l’Italie s’imposera au terme de la séance (5-3), comme en 2006.

Il y aura quatre confrontations en sélection A. La première est la moins importante, puisqu’elle a lieu dans le cadre (amical) du Tournoi de France 1997. Les deux équipes se séparent sur un nul (2-2), avec un but de Zizou qui a ouvert le score à la 12e minute.

La deuxième arrive un an plus tard. Ce n’est plus au Parc, mais à Saint-Denis, en quart de finale de la Coupe du monde 1998. Avec seulement trois joueurs offensifs de chaque côté, et une défense italienne à cinq, le match est verrouillé (0-0) et se termine aux tirs au but, comme en 1994. Mais cette fois les Bleus, qui jouent en blanc, l’emportent (4-3), et Zidane a tiré le premier.

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En 2000, Cannavaro aux premières loges contre Wiltord et Trezeguet

La revanche a lieu deux ans plus tard, et cette fois, c’est en finale de l’Euro 2000, à Rotterdam. En première période, Cannavaro s’illustre en séchant Henry puis prend en retour un coup de coude de Desailly en plein visage, qui aurait pu valoir un rouge au défenseur français. L’Italie domine la deuxième mi-temps, ouvre le score et a deux occasions nettes de faire le break, mais les Bleus renversent la table et l’emportent au but en or (2-1). Cannavaro a été pris deux fois : il est trop court sur la déviation de Trezeguet pour Wiltord sur le but de l’égalisation, et Pirès le fixe avant de déborder et de centrer sur Trezeguet pour le but en or. Zidane, lui, a été bloqué dans la tenaille du milieu.

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En 2006, Cannavaro au contact sur Henry et Zidane

Autant dire que les Bleus sont confiants, sans doute un peu trop, au soir de la finale de Berlin, le 9 juillet 2006. Les deux hommes sont capitaines, et l’un d’eux brandira le trophée. D’entrée, Cannavaro met un énorme tampon à Thierry Henry, KO et qui passera la première mi-temps dans le cirage. Puis c’’est Zidane qui, comme à son habitude, est le plus rapide, en marquant sur pénalty dès la 7e minute. L’Italie égalise vite, et le match s’équilibre. A dix minutes de la fin du temps réglementaire, sur un duel aérien entre Cannavaro et Zidane, ce dernier retombe mal et se déboîte l’épaule, que le docteur Paclet lui remettra en place. Mais en prolongations, après avoir vu sa reprise de la tête claquée par Buffon, Zizou craque et prend un carton rouge à dix minutes de la fin. La séance de tirs au but se passe sans lui (qui a marqué deux fois dans cet exercice au cours du tournoi), et c’est Cannavaro qui est champion du monde. Cinq mois plus tard, l’Italien remportera le Ballon d’or.

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En 2020, en revenant sur cette finale, Cannavaro déclarera, à propos de l’expulsion de Zidane : « Est-ce que c’était douloureux ? Au-delà de ça, [Marco Materazzi] a fait ce qu’il avait à faire. Il s’est jeté à terre. Au revoir et merci. C’était un bon coup de tête. » Auparavant, en 2014, les deux protagonistes s’étaient retrouvés dans un clip publicitaire pour une carte bancaire, dans une scène située au sein d’un restaurant pendant la diffusion d’un match France-Italie à la télévision. Sans rancune.

Avec la Juve, six matchs sans victoire contre le Parma de Cannavaro

En club, le bilan est très serré et il a mis du temps à sourire à Zidane. En Série A, la Juventus et Parme (où Cannavaro a signé en 1995 après avoir débuté à Naples) se croisent six fois entre janvier 1997 et janvier 2000 pour deux victoires parmesanes et quatre nuls. Même si la Juve est championne d’Italie en 1997 et 1998, Parme lui oppose une résistance farouche, du moins la première saison (2e à 2 points).

Il faut attendre le septième match en club, en mai 2000, pour voir enfin une victoire turinoise (1-0). Les toutes dernières oppositions (hors sélection) des deux hommes auront lieu à l’hiver 2005, en huitièmes de finale de Ligue des Champions. Si Cannavaro est désormais à la Juve, Zidane vit sa quatrième et avant-dernière saison au Real. A l’aller, les Galactiques (avec Casillas, Roberto Carlos, Beckham, Figo, Ronaldo et Raul) s’imposent 1-0. Mais deux semaines plus tard, la Juve retourne la situation au terme d’une prolongation houleuse, où Tacchinardi et Ronaldo sont expulsés juste avant le deuxième but italien signé Zalayeta (2-0). L’effectif de la Juve est moins glamour, mais c’est du solide, avec Buffon, Thuram, Del Piero ou Ibrahimovic. Pas suffisant toutefois pour remporter la Ligue des Champions que le club piémontais attend depuis dix ans (et l’attend encore, d’ailleurs).

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Les 17 matchs de Zidane face à Cannavaro