
C’est le code-barres de Espagne-France :
925e match depuis 1904 : 465 victoires, 194 nuls, 265 défaites, 1664 buts marqués, 1253 encaissés
407e match de compétition : 233 victoires, 88 nuls, 85 défaites, 789 buts marqués, 400 encaissés
28e match de Ligue des Nations : 15 victoires, 5 nuls, 7 défaites, 44 buts marqués, 32 encaissés
339e match à l’extérieur : 134 victoires, 75 nuls, 129 défaites, 507 buts marqués, 559 encaissés
35e match contre l’Allemagne : 15 victoires, 8 nuls, 11 défaites, 51 buts marqués, 50 buts encaissés
La question : Les Bleus ont-ils déjà joué des matchs pour la troisième place ?
Oui, ce sera même la cinquième fois. Mais ce n’était plus arrivé depuis 1986, et franchement, ça ne manquait à personne. Rappelons que ces « petites finales » existent en Coupe du monde et en Ligue des Nations, mais pas en Championnat d’Europe, ce qui explique que les Bleus, battus deux fois en demi-finale en 1996 et 2024, n’en aient pas disputé.
La toute première date du 28 juin 1958 et s’est disputée à Göteborg entre la France et la RFA, toutes deux battues quatre jours plus tôt par le Brésil et la Suède. Si les Français alignent leur équipe-type, avec seulement deux changements (Robert Jonquet, fracture du péroné, et Roger Piantoni, appendicite, sont remplacés par Maurice Lafont et Yvon Douis), les Allemands font tourner en laissant cinq titulaires au repos, dont Fritz Walter et Uwe Seeler. Le gardien Heinz Kwiatkowski est aligné, et il va souffrir le martyre face à un Just Fontaine déchaîné qui s’offre un quadruplé (15e, 36e, 77e, 89e), le seul des Bleus en Coupe du monde à ce jour. Kopa (27e sur pénalty) et Douis (36e) salent l’addition alors que les Allemands, qui avaient égalisé à 1-1 par Cieslarczyk, n’ont fait que courir après le score (6-3).
La deuxième a lieu deux ans plus tard, lors de la toute première Coupe d’Europe des Nations organisée en France, qui fait partie du carré final avec l’URSS, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. Après une défaite humiliante contre cette dernière en demi-finale (4-5, déjà), l’équipe de France retrouve la Tchécoslovaquie le 9 juillet 1960 à Marseille dans un Vélodrome indifférent (9438 spectateurs). Albert Batteux change six joueurs et titularise le gardien Taillandier, les défenseurs Jonquet et Chorda, les milieux Marcel et Siatka et l’attaquant Douis. Les Tchécoslovaques s’imposent sans difficultés 2-0 en seconde période.
La troisième arrive le 10 juillet 1982, moins de 48h après l’épuisante demi-finale de Séville contre la RFA, qui est allée jusqu’aux tirs au but. Les Bleus n’y sont clairement plus. Michel Hidalgo appelle Jean Castaneda, Philippe Mahut, René Girard, Jean-François Larios, et une attaque composée d’Alain Couriol, Gérard Soler et Bruno Bellone. Soit sept changements, seuls Amoros, Janvion, Trésor et Tigana étant conservés. Tout commence plutôt bien avec un but de Girard (14e), mais les Polonais vont marquer trois fois en cinq minutes, juste avant et juste après la mi-temps, par Szarmach, Majewski et Kupcewicz, alors qu’ils ont récupéré Zbigniew Boniek, suspendu en demi-finale contre l’Italie. Alain Couriol réduit le score à un quart d’heure de la fin (2-3) mais tout le monde en restera là, la perspective d’une nouvelle prolongation étant décourageante.
Quatre ans plus tard, le 28 juin 1986 à Puebla, on prend (presque) les mêmes et on recommence. Encore battus en demi-finale par la RFA, les Bleus croisent la Belgique, qui a été dominée par l’Argentine de Maradona. Henri Michel offre sa seule sélection à Albert Rust dans la cage, et ne garde que Battiston, Amoros et Tigana, ces deux-là étant décidément indestructibles. Les défenseurs Michel Bibard et Yvon Le Roux, les milieux Bernard Genghini, Philippe Vercruysse et Jean-Marc Ferreri et les attaquants Jean-Pierre Papin et Bruno Bellone complètent l’effectif, même si Maxime Bossis doit rapidement remplacer Le Roux, blessé. Le match, très décousu, est une course poursuite lancée par un but de Ceulemans (11e) auquel répondent en première mi-temps Ferreri (27e) et Papin 43e). Mais Claesen égalise à la 73e, et c’est reparti pour une prolongation, la deuxième pour les Bleus après celle contre le Brésil en quarts, les Belges en ayant disputé deux (URSS et Espagne). Ces derniers sont cuits et encaissent deux nouveaux buts par Genghini (104e) et Amoros (111e) sur pénalty, pour une victoire 4-2, et une médaille de bronze.
Jouer un 8 juin
Curieusement, c’est une date très peu fréquentée au 20e siècle, avec seulement deux matchs, contre la Suisse en 1947 et le premier de la Coupe du monde 1957, face au Paraguay en Suède, avec une avalanche de buts (7-3) qui reste à ce jour le record des Bleus en phase finale mondiale. Dans la période récente, il y en a eu trois autres, dont le folklorique match contre la Jamaïque qui a vu Antoine Griezmann inscrire un doublé, un amical devant la Bulgarie et une défaite, la seule de la série, en Turquie en 2019 avec deux buts encaissés en première mi-temps, comme face à l’Espagne.
– Suisse (1947) à Lausanne - 2-1 - Amical
– Paraguay (1958) à Norrköping - 7-3 - CM
– Jamaïque (2014) à Lille - 8-0 - Amical
– Turquie (2019) à Konya - 0-2 - qEuro
– Bulgarie (2021) à Saint-Denis - 3-0 - Amical
- Allemagne (2025) à Stuttgart - LN
Les stats à surveiller
– S’il joue contre l’Allemagne, Lucas Chevalier, désormais numéro 2 derrière Mike Maignan, sera le 81e gardien de l’histoire de l’équipe de France. Il deviendrait le cinquième portier lillois derrière Julien Darui en 1945, César Ruminski entre 1952 et 1954, Philippe Bergeroo en 1979-80 et... Mike Maignan en 2020.
– Loïc Badé est le seul joueur de champ restant à ne compter aucune sélection, en plus de Lucas Chevalier. S’il joue, il sera le 945e Bleu et le neuvième joueur du FC Séville. Un apport andalou récent, puisque six d’entre eux ont été lancés par Didier Deschamps depuis 2013 : Kondogbia, Trémoulinas, Rami, Ben Yedder et Koundé.
– Ce match de Stuttgart sera le 16e contre l’Allemagne en Allemagne. Et le bilan est curieusement plutôt bon, avec cinq victoires et quatre nuls pour six défaites. Pour rappel, les Bleus ont même enchaîné six matchs sans défaite outre-Rhin entre 1996 et 2021, série terminée en septembre 2023.
– Auteur de son onzième but sur pénalty, Kylian Mbappé n’a plus marqué sur une action de jeu depuis le match contre le Luxembourg il y a un peu plus d’un an, le 5 juin 2024 contre le Luxembourg.
– Attention à la différence particulière contre l’Allemagne : les Bleus n’ont qu’un seul but d’avance, 51 contre 50. Lors des deux derniers matchs, en 2023 et 2024, la France n’a marqué qu’une fois, pour quatre buts encaissés.
– Jamais l’Allemagne n’a enchaîné trois victoires consécutives contre la France. Il y a eu quatre séries de deux en 1933 (3-1) et 1935 (4-0), en 1986 (2-0) et 1987 (2-1), en 2013 (2-1) et 2014 (1-0) et donc en 2023 (2-1) et 2024 (2-0).
Joueurs et buteurs français et allemands en confrontations directes
On décompte 260 Bleus lors des 34 France-Allemagne de l’histoire. Les deux plus fréquents sont Antoine Griezmann et Olivier Giroud, avec 8 matchs entre 2011 et 2024. Hugo Lloris et Blaise Matuidi en comptent 7, devant Raphaël Varane, Paul Pogba et Benjamin Pavard (6). Le meilleur buteur français contre la Mannschaft est Antoine Griezmann (5) devant Just Fontaine (4) et 9 joueurs à deux buts dont Olivier Giroud et David Trezeguet. En revanche, en cinq matchs, Mbappé n’a jamais marqué contre l’Allemagne.
253 joueurs allemands ont croisé l’équipe de France depuis 1931. Thomas Müller et Toni Kroos ont disputé 9 matchs, Mats Hummels 8, Leroy Sané, Manuel Neuer, Antonio Rüdiger et Ilkay Gundogan 6. Côté buteurs, Rudi Völler et Gerd Müller ont score trois fois, devant Thomas Müller, Wolfgang Overath, Ernst Lehner, Helmut Rahn, Adolf Urban et Oskar Rohr (2).