Pour sa deuxième participation au carré final de la Ligue des Nations, l’équipe de France va jouer deux matchs. Tout d’abord, sa demi-finale contre l’Espagne (jeudi 5 juin à 21h à Stuttgart) puis la finale ou le match pour la troisième place (dimanche 8 juin à Munich à 21h ou à Stuttgart à 15h). Si l’Espagne semble aujourd’hui au sommet de son art (la Roja est championne d’Europe en titre et détentrice de la Ligue des Nations), cette équipe a longtemps été un porte-bonheur pour l’équipe de France. Le bilan est certes négatif, avec 13 victoires, sept nuls pour 17 défaites mais aussi une différence de buts de -26 (40 buts marqués pour 66 encaissés), mais ce sont les rencontres amicales qui pénalisent l’ensemble. C’est à partir des années 1980 que les Bleus vont commencer à donner du fil à retordre à leurs voisins du sud des Pyrénées.
La France est invaincue contre cet adversaire entre 1983 et 2000 (six victoires et deux nuls). Mais elle s’impose dans toutes les rencontres de compétitions, avec tout d’abord le succès en finale de l’Euro 1984 (2-0), suivi de deux victoires en phase qualificative de l’Euro 1992 (3-1 à Paris puis 2-1 au retour à Séville) puis d’une autre en quart de finale de l’Euro 2000 (2-1), les Espagnols ne parvenant qu’à grappiller un partage des points au premier tour de l’Euro 1996 (1-1). Le succès (1-0) de la bande à Jacquet en amical lors de l’inauguration du stade de France en janvier 1998 stoppe même une série de 31 matchs d’invincibilité des Espagnols. Si en 2001, la France est défaite en amical à Valence (1-2), les Bleus reprennent leurs bonnes habitudes en phase finale lors de la Coupe du monde 2006 (victoire 3-1 en huitième de finale).
L’Espagne, statut changeant
Les choses changent cependant au début des années 2010, alors que l’Espagne règne sur l’Europe et le monde. Elle bat tout d’abord la France en quart de finale de l’Euro (2-0) et prend aussi le dessus en phase qualificative de la Coupe du monde 2014 (nul 1-1 à Madrid, puis victoire 1-0 à Paris), obligeant les Bleus à passer par les barrages pour accéder à la phase finale. Si la France s’impose en finale de la Ligue des Nations 2021 (2-1), les Espagnols prennent leur revanche trois ans plus tard en dominant l’équipe de Mbappé en demi-finale de l’Euro 2024 (2-1 également).
La France était donc encore il y a une dizaine d’année la bête noire des Espagnols, mais la tendance s’est inversée depuis sauf en finale. Les Français restent en effet à ce jour la seule nation à avoir battu l’Espagne à ce niveau de la compétition (Euro 1984 et Ligue des Nations 2021), les Espagnols remportant les cinq autres finales qu’ils ont disputées en 1964, 2008, 2010, 2012 et 2024). Malheureusement, les Bleus défient l’Espagne en demi-finale...
L’Allemagne, meilleure au siècle dernier
Le second match que disputeront les Bleus sera une finale, soit de classement, soit pour le titre. Et l’adversaire sera soit l’Allemagne, soit le Portugal. Nos voisins d’Outre-Rhin présentent un profil inverse à celui de l’Espagne. Alors que ces derniers se sont imposés comme une grande nation au cours des vingt dernières années (trois Euros et une Coupe du monde), c’est au cours de la seconde moitié du XXe siècle que l’Allemagne a remporté six (Coupes du monde 1954, 1974 et 1990, Euros 1972, 1980 et 1996) de ses sept titres (seule la coupe du monde 2014 est venue compléter le palmarès allemand depuis le changement de millénaire).
Son rapport à la France suit la courbe exacte inverse de celle de l’Espagne. Tout d’abord, le bilan est positif pour nos couleurs avec 15 victoires pour seulement 11 défaites et 8 nuls, 51 marqués contre 50 concédés. Cependant, les Allemands, en dehors d’un match pour la troisième place perdue 6-3 face aux Tricolores en 1958, ont longtemps fait souffrir les Bleus, avec les victoires en demi-finale des Coupes du monde 1982 et 1986, ainsi qu’en quart de finale en 2014.
Mais depuis tout a changé. Les Bleus de Deschamps ont battu la Mannschaft en demi-finale de l’Euro 2016 (2-0), lui ont fait mordre la poussière lors de la phase de poule de la Ligue des Nations 2019 (0-0 à Munich puis 2-1 à Saint-Denis) et ont gagné lors du premier tour de l’Euro 2021 (1-0). Les Allemands ont quand même fait subir quelques misères à la France dernièrement, puisqu’ils ont gagné les deux rencontres les plus récentes (2-1 à Dortmund en 2023, puis 2-0 à Lyon en 2024, à chaque fois en amical) réussissant même à inscrire le but le plus rapidement concédé par un portier tricolore lors de la dernière opposition (œuvre de Florian Wirtz, face à Brice Samba après 7 secondes de jeu).
Le Portugal, porte-bonheur à une exception près
Quant au Portugal, il présente tous les traits du (presque) parfait porte-bonheur. Le bilan est largement positif avec 19 victoires pour seulement 6 défaites en 28 oppositions (52 buts marqués, 31 encaissés). Les Bleus ont battu les Portugais en demi-finale trois fois (Euro 1984 et 2000, Coupe du monde 2006) et une fois en quart (Euro 2024). Ils les ont écartés au premier tour de la Ligue des nations en 2020 (nul 0-0 à Paris, victoire 1-0 à Lisbonne) et remporté la compétition dans les mois qui ont suivis. Enfin, au premier tour de l’Euro 2020, les deux nations se sont séparées bons amis (score de parité 2-2), mais ce sont les Bleus qui ont fini en tête de la poule.
Une, voire deux stats, viennent toutefois ternir les oppositions face à cet adversaire. En 2016, le Portugal bat la France en finale de l’Euro (1-0) et devient champion d’Europe. Ce succès met fin à une série de 10 victoires des Bleus face aux Lusitaniens, ainsi qu’à trois compétitions remportées de suite à domicile pour la France (Euro 1984, Coupe du monde 1998 et Coupe des Confédérations 2003). Enfin, lors de l’Euro 2020, Ronaldo marque sur penalty face aux Bleus ses 108e et 109e buts internationaux qui lui permettent d’égaler puis de battre le record mondial de buts inscrits en sélection, détenu jusqu’alors par l’Iranien Ali Daei (108 buts entre 148 sélections entre 1993 et 2006). Il s’agissait d’ailleurs de ses premiers buts marqués à l’équipe de France.
Pour terminer, on notera qu’une finale France-Allemagne serait une grande première, tout comme d’ailleurs un Espagne-Portugal. L’Allemagne et l’Espagne se sont déjà rencontrés en finale de l’Euro 2008, alors que la France a déjà croisé les deux sélections ibériques.
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