La désillusion de Milan, où la Bulgarie, en décembre 1961, a barré la route du mondial chilien aux Tricolores, a pour conséquence de rabattre les cartes au sein de l’encadrement français. Georges Verriest n’est plus seul aux commandes. On lui a adjoint les services de l’ancien international et capitaine Marcel Langiller. Et qui dit nouveau cycle dit nouveaux joueurs. Ils sont cinq à découvrir les Bleus contre la Pologne en avril 1962, dont quatre dans la seule escouade offensive : les deux oriundis nés en Argentine Angel Rambert et Hector de Bourgoing, et deux Polonais d’origine, Théo Szkudlapski et Casimir Koza.

Extraordinairement culotté
Autre nouveau capé ce jour-là, partageant ainsi le titre de 489e joueur de l’histoire des Tricolores, l’arrière central niçois Alain Cornu, vingt-cinq ans, fils de boulanger et champion de France avec le Gym trois ans plus tôt. Né le 12 décembre 1936 au Cannet (Alpes-Maritimes), on le croit timide tant il paraît discret et effacé mais sur un terrain, selon L’Équipe, « c’est un footballeur extraordinairement culotté qui sait prendre des risques comme peu d’arrières centraux sont capables de le faire ». Son jeu s’appuie sur des qualités athlétiques très prononcées et sa technique de mouvement et sa vision du jeu lui permettent de récupérer un maximum de balles.
L’Azuréen a fait ses premières armes avec la réserve tricolore. Il dispute trois rencontres avec l’équipe de France B entre 1958 et 1960. Impatient d’en découdre, Cornu est le premier à arriver au rassemblement de l’équipe de France, rue de Londres, à Paris. Il a été choisi pour suppléer André Lerond mais ce choix interpelle la critique : « Le remplacement de Lerond par Cornu est plus discutable. Lerond, qui n’a jamais démérité en équipe de France, a l’expérience, Cornu la jeunesse ». Faites vos jeux !
Malgré sa bonne volonté
Peut-être un peu trop sûr de lui, Cornu ne parvient pas à trouver la bonne carburation face aux Polonais. Le Niçois se désunit sur le premier but inscrit par l’inter Ernest Pohl, dont l’origine est à trouver dans une mésentente avec Herbin. Pire, en fin de match, il se fait subtiliser le ballon en position d’arrière gauche par Faber et sur l’action qui suit, Lucjan Brychezy clôt la marque (1-3). « Cornu, malgré sa bonne volonté et son application, n’est pas parvenu à faire oublier totalement Lerond, juge L’Équipe. Dommage pour lui car il a d’indéniables qualités ».
« Il sera un grand joueur et son efficacité sera accrue quand il lui sera adjoint de bons arrières latéraux », prédit-on. Il ne sera toutefois jamais rappelé en sélection. Après sept saisons passées à Nice, il tente en 1964 l’aventure au Stade Français avant de revenir au bercail au bout d’une saison. Il endossera ensuite les maillots de Bastia et Toulon en deuxième division.
Alain Cornu est décédé le 16 novembre 2025 à l’âge de 88 ans.
Une sélection A, trois matchs en B
| Sel. | Match | Date | Lieu | Adversaire | Score | Notes |
|---|---|---|---|---|---|---|
| B | Amical | 26/10/1958 | Esch-sur-Alzette | Luxembourg | 3-1 | |
| B | Amical | 16/03/1960 | Annecy | Irlande du Nord B | 5-0 | |
| B | Amical | 10/12/1961 | Saragosse | Espagne B | 2-3 | |
| 1 | Amical | 11/04/1962 | Paris (Parc) | Pologne | 1-3 |









