Le 31 octobre 2016, Silvio Gazzaniga, l’artiste qui a créé le deuxième trophée de la Coupe du monde en 1973, est décédé à 95 ans. Le sculpteur italien expliquait qu’il rêvait « d’une représentation plastique de l’effort exprimant simultanément l’harmonie, la sobriété et la paix. » Il décrivait son œuvre comme « des lignes jaillissant de la base, se hissant en formant des spirales et se déployant pour accueillir le monde. A partir des tensions dynamiques apparentes du corps compact s’élève la silhouette de deux athlètes au moment crucial de la victoire. Les joueurs en spirale soutiennent le globe, ce qui représente le moment émotionnel où l’on gagne un match. La silhouette devait être linéaire afin d’attirer l’attention sur le footballeur, un homme transformé en géant par la victoire sans rien n’avoir pourtant de surhumain. »
- 
Lire l’article Coupe du monde sur le site Trophées du foot
Avant la finale, la regarder ou pas ?
La France a eu le bonheur (mais aussi le talent) de remporter deux fois ce trophée. Si Didier Deschamps, capitaine en 1998 et sélectionneur 20 ans plus tard, fait le lien entre ces deux générations, les joueurs vouaient un rapport diamétralement opposé vis-vis de l’objet de leurs désirs les plus fous avant la finale. En 1998, Lilian Thuram motivait ses partenaires en les incitant à le regarder (« On la regarde ! Elle est pour nous ! »), alors que deux décennies plus tard, Antoine Griezmann, refusait de poser les yeux dessus (« Je ne voulais pas regarder le trophée du Mondial, parce qu’on l’avait fait à l’Euro et en C1, et on avait perdu. Du coup, je ne l’avais pas regardé en C3, et ça avait marché... »)
Prendre son temps et savourer l’instant
Le président Jacques Chirac (1995-2007), qui a eu l’honneur et le plaisir de remettre la coupe aux joueurs français en 1998, garde un excellent souvenir de ce moment : « Ce 12 juillet 1998, j’étais évidemment heureux d’être le Président chargé de remettre à l’équipe de son pays le plus prestigieux des trophées. » Il avait même confié à Didier Deschamps s’y préparer après le succès des Bleus en quart de finale : « M. Deschamps, je vous rappelle que je m´entraîne ferme pour vous remettre la Coupe du monde. Encore deux matchs ! Je suis prêt pour la finale. » A l’instant fatidique, c’est un ancien capitaine des Bleus, Michel Platini, qui a fait signe à son successeur, Didier Deschamps, de bien profiter de ce moment. « Michel m’a dit de prendre mon temps, et de savourer ces instants de bonheur. »










