A l’Est, rien de nouveau

Publié le 3 juin 2011 - Bruno Colombari

Décidément, le maillot Jean-Paul Gaultier ne porte pas chance à l’équipe de France : encore un match nul (1-1) plutôt raté à Minsk, après celui contre la Croatie en mars. Pour le spectacle, il faudra repasser, même si les Bleus gardent quatre points d’avance au classement du groupe D.

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Après chaque match de l’équipe de France, et avant de publier les tableaux de bord, une petite liste des enseignements à en tirer, en cinq questions.

Le résultat était-il prévisible ?

Neuf mois après la défaite surprise à Saint-Denis, les Bleus avaient à cœur de confirmer les progrès entrevus depuis, notamment à l’automne contre la Bosnie et l’Angleterre, puis cet hiver face au Brésil. D’autant que la sélection biélorusse se présentait affaiblie par quelques forfaits importants. C’est pourtant elle qui ouvrait le score et qui gérait tranquillement la première mi-temps. Sans être catastrophique sur le plan comptable (grâce à la défaite de la Bosnie en Roumanie), ce nul à Minsk ne met pas les Bleus à l’abri d’un match-piège à Tirana en septembre : en effet, l’Albanie compte huit points en cinq matches et pourrait jouer les trouble-fête dans un groupe D décidément pas brillant.

L’équipe est-elle en progrès ?

Pour la première fois depuis le mois de septembre, les Bleus ont été menés au score. On était curieux de voir comment ils allaient réagir, et on a vu, au bout de deux minutes à peine : combinaison à droite Sagna-Benzema-Malouda terminée par un but de ce dernier. Il restait alors 70 minutes pour faire la différence, mais de différence il n’y a pas eu, malgré une nette domination territoriale en deuxième période. Les lacunes offensives sont toujours là, avec un manque de précision dans les frappes, des corners tirés sans grande précision, un jeu trop souvent orienté vers l’arrière et beaucoup trop lent pour sauter la première ligne défensive adverse.

La confiance enmagasinée contre l’Angleterre et le Brésil commence à s’estomper, personne ne prenant la responsabilité du jeu. Difficile de mettre en cause le calendrier, car les lacunes étaient les mêmes en mars. Ce sera sans doute suffisant pour sortir des qualifications, mais certainement pas pour faire mieux que de la figuration dans un an.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Benzema, et à un degré moindre Malouda, ont été les seules satisfactions de la première période. Le premier grâce à ses remises judicieuses dans un rôle inhabituel de pivot, le second plutôt convainquant côté droit, ce qui lui a permis de se retrouver en position favorable sur le but égalisateur. En revanche, le Madrilène aura encore été maladroit dans ses frappes, en se déchirant sur une volée pourtant intéressante en première période, en mettant au dessus ou en écrasant son tir en seconde.

En deuxième mi-temps, Nasri a enfin touché le ballon et tenté de combiner avec Benzema (beaucoup moins avec Ribéry), mais sans grand succès. On pourrait lui reprocher de ne pas avoir su accélérer le jeu pour mettre en difficulté une défense biélorusse disciplinée mais pas impressionnante.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

La première mi-temps du flanc gauche de la défense, Abidal-Sakho, a été pour le moins inquiétante. Le premier marque contre son camp (mais Lloris, attentiste sur le coup-franc bélarus, est au moins aussi fautif) et paraît emprunté dans la relance, le second rate à peu près tout ce qu’il entreprend. Ce n’est pas mieux côté Rami, alors que le milieu récupérateur Diaby-Diarra a mis du temps avant de commencer à récupérer des ballons dans l’axe. Franck Ribéry, qui a débuté à gauche avant de permuter avec Malouda puis de revenir à gauche à l’entrée de Rémy, est apparu lent, brouillon et globalement hors du coup.

Quelles sont les attentes pour la prochaine rencontre ?

Maintenant que l’obstacle biélorusse est passé, commence une mini-tournée amicale qui peut servir de repérage pour l’an prochain. On se souvient que les Bleus avaient déjà fait ça en juin 1977 face à l’Argentine (0-0) et au Brésil (2-2) un an avant le Mundial, et en juin 2001 dans le cadre de la coupe des confédérations en Corée et au Japon. Compte- tenu de l’état de fraîcheur général et d’un niveau de motivation plutôt aléatoire, on ne tirera pas de conclusion hâtive après les rencontres de Donetsk et de Cracovie. Il reste toutefois une série d’invincibilité à prolonger, si possible jusqu’en septembre, de la confiance à retrouver ainsi qu’un peu plus d’efficacité devant. Ça peut toujours servir.

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