Une géométrie variable et des choix peu clairs : en 2024, le milieu de terrain a beaucoup flotté, ce qui peu expliquer l’impression de discontinuité dans les résultats et les performances. Deux joueurs seulement ont dépassé les 50% de temps de jeu, et encore, pas de beaucoup : N’Golo Kanté (63%) et Aurélien Tchouaméni (54%). Les 8 autres sont nettement en dessous. Kanté est celui qui compte le plus de titularisations (11 sur 14 possibles à partir de juin) devant Tchouaméni (9) et Griezmann (8). Sur 16 matchs, c’est quand même peu.

Retour de Kanté, départ de Griezmann, débuts de Koné

Et encore, le statut de Griezmann est-il ambigu, puisqu’il a joué plus souvent comme troisième attaquant que comme milieu offensif. Adrien Rabiot arrive ensuite avec 7 titularisations, devant Eduardo Camavinga (5) et le trio Youssouf Fofana, Mattéo Guendouzi et Manu Koné (3). Même Warren Zaïre-Emery, utilisé à dose homéopathique, a été titularisé deux fois cette année.

Difficile donc de dresser un tableau d’ensemble clair. Griezmann n’est plus là, Kanté est revenu et parmi les habitués depuis la Coupe du monde 2022, Rabiot et Tchouaméni ont conservé leur avance alors que Fofana et Camavinga peinent à se faire une place au soleil et que Zaïre-Emery, toujours dans le groupe, semble très loin d’un statut de titulaire potentiel. Il a été dépassé par le retour inattendu de Guendouzi et l’arrivée de Koné : ces deux-là ont été titulaires trois fois sur six à l’automne, et sont rentrés une fois chacun.

• Les cases pleines représentent les titularisations, les chiffres en couleur les entrées en jeu, les lignes noires continues le capitanat au coup d’envoi et les les lignes noires pointillées le capitanat en cours de match.

Un trio de titulaires solide mais pas créatif

Le milieu-type que se dégage est donc un trio Tchouaméni-Rabiot-Kanté certes solide (ils ont débuté quatre fois sur six à l’Euro) et qui a pris des responsabilités avec le brassard de capitaine partagé entre les deux premiers en l’absence de Mbappé à l’automne. Mais c’est un milieu manquant de créativité et surtout évoluant trop loin de la ligne d’attaque, ce qui peut expliquer le manque d’efficacité de cette dernière.

Et encore, cette combinaison prioritaire en phase finale en cache six autres : Tchouaméni-Rabiot-Zaïre Emery contre l’Allemagne, Tchouaméni-Camavinga-Fofana face au Chili, Kanté-Fofana-Griezmann face au Luxembourg, Kanté-Camavinga-Griezmann contre le Canada, Kanté-Rabiot-Griezmann devant l’Autriche et Tchouaméni-Kanté-Camavinga contre le Portugal.

Comme l’avait annoncé le sélectionneur, les six matchs de Ligue des Champions à l’automne ont été l’occasion de tester des combinaisons différentes à chaque fois, en tenant compte des absences (forfait de Kanté sur blessure en octobre, et de Tchouaméni en novembre, absences de Rabiot en septembre et octobre).

Une rotation permanente en Ligue des Nations

Aucune combinaison de titulaires n’a été tentée deux fois. On a eu droit à Kanté-Fofana-Griezmann contre l’Italie en septembre (la seule déjà utilisée en 2024, contre le Luxembourg), puis Kanté-Koné-Guendouzi face à la Belgique, puis Tchouaméni-Camavinga-Olise contre Israël en octobre, puis Tchouaméni-Koné-Guendouzi en Belgique, puis un très surprenant Kanté-Camavinga-Zaïre Emery contre Israël en novembre et pour finir par un Koné-Rabiot-Guendouzi tout aussi inédit en Italie.

La solution pourrait venir en 2025 d’une position plus reculée de Michael Olise ou de Christopher Nkunku (voire d’Ousmane Dembélé) en meneur de jeu derrière deux attaquants. C’était la tendance observée à l’automne, mais elle n’a pas vraiment donné satisfaction.