Après chaque match de l’équipe de France, et avant de publier les tableaux de bord, je ferai une petite liste des enseignements à en tirer, en cinq questions.
Le résultat était-il prévisible ?
Non. Après la calamiteuse sortie face à la Biélorussie, le pessimisme était de mise. La Bosnie de Pjanic était décrite comme une nation montante du foot européen, on louait la facilité avec laquelle elle a maté le Luxembourg en un quart d’heure, et on se faisait beaucoup de souci. A tel point que l’objectif annoncé était un match nul, avec le secret espoir d’éviter avant tout une nouvelle déconvenue. Laurent Blanc avait même annoncé son intention de blinder l’équipe, quitte à sacrifier le beau jeu. Ce n’est pas du tout ce qu’on a vu. On ne s’en plaindra pas ! Une défaite à domicile face à la Biélorussie puis une victoire à l’extérieur contre la Bosnie : les pronostics vont finir par rapporter gros.
L’équipe est-elle en progrès ?
Sur la première mi-temps, c’était déjà incontestable. Très fébrile derrière dans les dix premières minutes, les Bleus se sont enhardis, ont étouffé la Bosnie par un pressing féroce au milieu qui leur a permis de contrôler le jeu et de camper devant les buts de Hasagic et sa coupe de samouraï. On pouvait juste regretter le manque de réalisme devant au vu des nombreuses occasions : tir de Benzema sur le poteau (12e), grosse occasion de Benzema sauvée par Spahic (17e), percée de Diaby en pleine surface (29e) et pour finir deux corners obtenus par Benzema (42e et 44e). Soit quasiment plus d’occasions qu’en trois matches de coupe du monde !
La deuxième période a confirmé cette première impression, avec cette fois deux buts en six minutes à l’entame du dernier quart d’heure. La maîtrise tricolore aurait même pu donner un score plus large avec une dernière énorme occasion de Benzema servi par Matuidi (90e). Autrement dit, les Bleus ont su garder leur calme jusqu’à l’ouverture du score et ont réussi à tuer le match juste après. Ce qu’ils n’avaient plus fait depuis au moins un an et le France-Autriche d’octobre 2009 (3-1).
Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?
Si la défense Mexès-Rami semble gagner en confiance (après un début de match crispant), c’est le milieu qui a largement survolé les débats, coupant la liaison entre la défense bosnienne (très faible, hormis Spahic) et l’attaque (plus dangereuse, mais très vite sevrée de ballons). Mvila a probablement déjà gagné une place de titulaire, et Alou Diarra l’a retrouvée. Si le jeu de Valbuena comporte encore beaucoup de déchet, il a provoqué sans cesse. Diaby, qui alterne le médiocre et le remarquable, était dans un bon jour, de même que Malouda, qui est monté en puissance après une première mi-temps à éclipses. Enfin, Benzema a réussi un match plein, même si son jeu en première mi-temps manquait de spontanéité. Il aurait pu marquer au moins trois buts avec un peu plus de réalisme et de réussite. Quant à Blaise Matuidi, il a montré de belles choses en dix minutes et mérite d’être revu.
Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?
Clichy et Sagna ne rassurent toujours pas. Moyens en défense, ils ont peu participé au jeu offensif, sauf en toute fin de match. Il y a des places à prendre sur les côtés, où on aimerait voir Debuchy et Trémoulinas.
Quelles sont les attentes pour la prochaine rencontre ?
Forcément, elles remontent en flèche après un match aussi réussi. La réception de la Roumanie le 9 octobre sera un test de première importance : face à une équipe dont le niveau se situe entre la Biélorussie et la Bosnie, il s’agira de s’imposer pour prouver que Sarajevo n’était pas un feu de paille. D’autant plus que la suite du calendrier est prometteuse, avec deux matches contre le Luxembourg (à Metz le 12 octobre, à Luxembourg en mars) qui encadrent deux amicaux de prestige en Angleterre en novembre et face au Brésil en février. Les retours de Gourcuff, Nasri et Ribéry (après la Roumanie pour ce dernier), voire Ben Arfa, ouvriront d’autres possibilités à Laurent Blanc.