Ce que l’équipe de France doit au FC Nantes

Publié le 4 février 2020 - Richard Coudrais - 4

Du canari au coq, ce n’est pas qu’une question de plumes et de bec. De 1966 à 1996, l’équipe de France a beaucoup pioché dans le vivier nantais, de Gondet à Pedros en passant par Michel, Bossis ou Touré. Et les Bleus ont souvent brillé à la Beaujoire.

(mis à jour le 19/12/2022)

16 minutes de lecture
14 minutes de lecture

Fondé en 1943 et monté dans l’élite du foot français vingt ans plus tard, le FC Nantes a bâti sa réputation sur un football léché qui lui a permit de conquérir huit titres de champion de France. Il est aussi un centre de formation très performant qui longtemps a fourni l’ossature de l’équipe première. Beaucoup de joueurs passés à l’école nantaise ont accédé un jour à l’équipe de France.

La marque jaune

C’est au milieu des années 1960 qu’une empreinte jaune et verte marque vraiment l’équipe de France. Le FCN remporte deux championnats consécutifs (1965, 1966) et l’équipe nationale cherche à capter ce qui fait le secret de la réussite nantaise. Ainsi quatre Canaris figurent dans la liste des 22 Français qui participent à la Coupe du monde 1966 : Robert Budzynski, Gaby De Michèle, Jacky Simon et Philippe Gondet. Cela aurait dû faire cinq si le gardien Daniel Éon ne s’était bêtement blessé juste avant le tournoi (rupture du tendon d’Achille après avoir sauté de joie lors du dernier match de championnat), voire six si Bernard Blanchet ne s’était pas fait une entorse la veille de l’annonce de la liste des 22. Mais en Angleterre, les sélectionneurs font jouer les Nantais à contre-emploi, ce qui aboutit à une élimination précoce et une petite mutinerie des joueurs concernés.

Un duo vert-jaune à la tête des Bleus

A la suite de cette World Cup ratée, la Fédération demande à l’entraîneur José Arribas de venir faire le sélectionneur, en duo avec le Stéphanois Jean Snella, les jours de matches de l’équipe de France, tout en restant entraîneurs de leur club. L’opération tourne court au bout de deux mois. Lorsque Just Fontaine reprend l’équipe, il convoque 6 Nantais pour un match amical contre l’URSS au Parc des Princes, mais la défaite (2-4) lui commande de voir les choses autrement.

A la fin des années 1970, l’équipe de France connaît une nouvelle vague jaune et verte. Michel Hidalgo, grand amateur de la philosophie du club nantais, convoque fréquemment des joueurs (6 titulaires contre l’Argentine en 1977 et autant contre le Brésil en 1978). Pour le Mundial argentin de 1978, ce sont quatre Nantais à nouveau qui figurent dans la liste des 22 : Jean-Paul Bertrand-Demanes, Maxime Bossis, Patrice Rio et Henri Michel. Les quatre sont alignés lors du premier match contre l’Italie (1-2). Seul Patrice Rio n’est pas reconduit pour la rencontre suivante contre l’Argentine, perdue sur le même score.

Par la suite, la présence nantaise en équipe de France sera moins prégnante. Henri Michel met fin à sa carrière après 58 sélections et seul Maxime Bossis est présent parmi les 22 du Mondial 1982. Le FC Nantes fait pourtant toujours partie des tous meilleurs clubs français, mais il est reproché à ses joueurs un certain manque de caractère. On le voit en Coupe d’Europe où ils sont rarement performants. On le voit aussi chez les Bleus où ils semblent un peu perdus hors de leur cadre nanto-nantais.

Trois canaris champions du monde

Un autre phénomène apparaît en outre dans les années 1980 : les joueurs du FC Nantes ne restent plus dans leur club formateur. L’herbe est désormais plus verte ailleurs, et c’est sous l’étiquette d’un autre club qu’ils figurent sur la liste des convoqués. C’est le cas de Thierry Tusseau, déjà Bordelais lorsqu’il dispute l’Euro 1984. La liste des 22 de la Coupe du monde 1986 compte quand à elle également Tusseau (Bordeaux) mais aussi Bossis (RC Paris) et Bibard (Paris SG). Les seuls Nantais sous contrat de la campagne mexicaine étaient William Ayache (qui rejoint le PSG la saison suivante) et une pièce rapportée, Yvon Le Roux.

Quelques années plus tard, lorsque l’équipe de France remporte la Coupe du monde en 1998, aucun de ses joueurs n’est sous contrat à Nantes. Le club peut toutefois se vanter d’être celui qui a formé le plus de joueurs composant l’équipe d’Aimé Jacquet : Marcel Desailly, Didier Deschamps et Christian Karembeu. Il peut aussi regretter l’absence de Patrice Loko ou Raynald Pedros, voire Nicolas Ouédec, les fers de lance de la formidable génération championne de France 1995, mais qui ont raté la marche des Bleus. Claude Makelele, lui, attendra son heure, devenant un pilier bleu bien après avoir quitté les bords de Loire pour des aventures galactiques. Il faudra attendre la Coupe du monde 2006 pour lire le nom d’un titulaire du FC Nantes dans la liste des 22. En l’occurrence Mickaël Landreau, en tant que troisième gardien.

Tableau des internationaux nantais

Classement décroissant en fonction du nombre de sélections en tant que joueur nantais. L’astérisque indique que le joueur a connu sa première sélection ailleurs qu’au FC Nantes.

joueursel.
Nantes
total
sel.
% sel.
Nantes
GNPdébut
Nantes
fin
Nantes
Maxime Bossis 64 76 84% 36 12 16 27/03/1976 02/05/1985
Henri Michel 58 58 100% 27 14 17 17/09/1967 11/10/1980
Reynald Pedros 22 25 88% 12 9 1 28/07/1993 26/06/1996
Bernard Blanchet 17 17 100% 5 3 9 20/04/1966 25/06/1972
Patrice Rio 17 17 100% 8 6 3 27/03/1976 01/09/1978
Philippe Gondet 14 14 100% 3 3 8 09/10/1965 07/10/1970
Jacques Simon 13 15 87% 1 3 9 24/03/1965 06/04/1968
William Ayache 13 20 65% 6 4 3 05/10/1983 25/06/1986
Loïc Amisse 12 12 100% 8 2 2 23/02/1977 23/03/1983
Robert Budzynski 11 11 100% 3 3 5 09/10/1965 26/03/1967
Jean-Paul Bertrand-Demanes 11 11 100% 6 3 2 21/11/1973 06/06/1978
José Touré 10 16 63% 6 2 2 23/04/1983 16/11/1985
Thierry Tusseau 9 22 41% 5 3 1 30/03/1977 23/04/1983
Yvon Le Roux 8 28 29% 5 2 1 21/08/1985 19/11/1986
Christian Karembeu 8 53 15% 6 2 0 14/11/1992 18/01/1995
Patrice Loko 8 26 31% 5 3 0 17/02/1993 26/04/1995
Omar Sahnoun 6 6 100% 4 2 0 23/02/1977 11/05/1978
Bruno Baronchelli 6 6 100% 4 1 1 23/04/1977 18/02/1981
Éric Pécout 5 5 100% 3 1 1 25/02/1979 23/05/1980
Didier Deschamps 5 103 5% 3 2 0 29/04/1989 18/11/1989
Jean-Michel Ferri 5 5 100% 4 1 0 22/03/1994 18/01/1995
Nicolas Ouédec 5 7 71% 2 3 0 29/05/1994 29/03/1995
Jean-Claude Suaudeau 4 4 100% 1 0 3 28/09/1966 26/03/1967
Claude Robin 4 4 100% 1 0 3 28/09/1966 27/09/1967
Eric Carrière 4 10 40% 4 0 0 30/05/2001 10/06/2001
Daniel Éon 3 3 100% 0 1 2 05/06/1966 03/06/1967
Gilles Rampillon 3 3 100% 1 2 0 27/03/1976 26/03/1980
Michel Bibard 3 6 50% 3 0 0 13/10/1984 08/12/1984
Mickaël Landreau 3 11 27% 2 1 0 03/06/2001 17/11/2004
Gabriel De Michèle 2 2 100% 0 1 1 13/07/1966 03/06/1967
Claude Makelele 2 71 3% 1 1 0 22/07/1995 02/04/1997
Gilbert Le Chenadec 1 1 100% 0 0 1 03/06/1967 03/06/1967
Vincent Estève 1 1 100% 0 0 1 24/04/1968 24/04/1968
Roger Lemerre 1 6 17% 1 0 0 15/11/1970 15/11/1970
Bernard Gardon 1 1 100% 0 0 1 26/05/1973 26/05/1973
Jean-Claude Osman 1 1 100% 1 0 0 08/09/1973 08/09/1973
Philippe Anziani 1 5 20% 0 1 0 14/10/1987 14/10/1987
Nicolas Gillet 1 1 100% 0 0 1 01/06/2001 01/06/2001

38 internationaux pendant leur carrière nantaise

60 internationaux français sont passés par le FC Nantes au cours de leur carrière. 38 d’entre eux ont été sélectionnés au moins une fois en tant que joueur du FC Nantes. 35 ont connu leur première sélection en tant que joueur du FC Nantes. 21 ont joué l’ensemble de leurs matches en Bleu durant leur passage au FC Nantes.

34 buts de l’équipe de France ont été inscrit par un joueur du FC Nantes : Un seul en Coupe du monde (Bossis en 1982 contre le Koweit), 12 en éliminatoires (6 pour la Coupe du monde et autant pour l’Euro), 18 en amical, 1 en Coupe des Confédérations, 1 en Coupe Intercontinentale et 1 en Coupe de l’Indépendance (Brésil 1972). Philippe Gondet est le meilleur buteur nantais en équipe de France avec 7 réalisations, devant Bernard Blanchet (5 buts), Henri Michel, José Touré et Reynald Pedros (4 buts), Loïc Amisse, Didier Deschamps et Patrice Loko (2 buts) et enfin Jacky Simon, Gilles Rampillon, Éric Pécout, Bruno Baronchelli, Maxime Bossis et Éric Carrière (1 but). L’URSS a concédé 4 buts de Nantais lorsqu’elle affrontait la France, la Tchécoslovaquie et le Luxembourg 3 buts, l’Azerbaïdjan, la Bulgarie, les Etats Unis, la Hongrie, le Portugal et la Yougoslavie 2 buts. Les autres victimes de buteurs nantais sont Chypre, l’Ecosse, l’Espagne, la Finlande, la Grèce, le Koweït, le Mexique, la Norvège, les Pays Bas, la Roumanie, l’Uruguay et la sélection d’Afrique.

Internationaux formés au club

On entend par joueurs formés au club les joueurs qui sont passés au centre de la Jonelière, mais aussi ceux, tels Dimitri Payet ou Eric Carrière, qui ont connu leur premier match professionnel en équipe première du FC Nantes. Chaque joueur est présenté par son nom suivi, entre parenthèses de son nombre de sélections en tant que joueur du FCN puis son nombre total de sélections (en gras les joueurs en activité).

Marcel Desailly (0/116) ; Didier Deschamps (5/102) ; Maxime Bossis (64/76) ; Claude Makélélé (2/71) ; Henri Michel (58/58) ; Christian Karembeu (8/53) ; Dimitri Payet (0/38) ; Jérémy Toulalan (0/36) ; Patrice Loko (8/26) ; Reynald Pedros (22/25) ; Thierry Tusseau (9/22) ; William Ayache (13/20) ; Bernard Blanchet (17/17) ; José Touré (10/16) ; Philippe Gondet (14/14) ; Léo Dubois (0/13*) ; Loïc Amisse (12/12) ; Jean-Paul Bertrand-Demanes (11/11) ; Mickaël Landreau (3/11) ; Éric Carrière (4/10) ; Nicolas Ouédec (5/7) ; Omar Sahnoun (6/6) ; Bruno Baronchelli (6/6) ; Michel Bibard (3/6) ; Éric Pécout (5/5) ; Jean-Michel Ferri (5/5) ; Jordan Veretout (0/6*) ; Randal Kolo Muani (0/13*) ; Claude Robin (4/4) ; Jean-Claude Suaudeau (4/4) ; Daniel Éon (3/3) ; Gilles Rampillon (3/3) ; Gaby De Michèle (2/2) ; Gilbert Le Chenadec (1/1) ; Bernard Gardon (1/1) ; Jean-Claude Osman (1/1) ; Nicolas Gillet (1/1).

Les cas particuliers :
Claude Robin (4/4) a joué dans les équipes de jeunes du FC Nantes avant de débuter en pro au Stade de Reims, puis revenir cinq ans plus tard au FC Nantes. Xavier Gravelaine (0/4) n’a jamais joué un seul match pro avec le FC Nantes mais a fait toute sa formation au club. Lassana Diarra (0/34) a passé deux ans (1999-2001) au centre de formation du FC Nantes avant de rejoindre celui du Havre.

Les autres internationaux français :
Ils sont passés par Nantes au cours de leur carrière (en gras les joueurs en activité) :
Patrice Rio (17/17) ; Jacky Simon (13/15) ; Robert Budzynski (11/11) ; Yvon Le Roux (8/28) ; Roger Lemerre (1/6) ; Philippe Anziani (1/5) ; Vincent Estève (1/1) ; Sylvain Wiltord (0/92) ; Fabien Barthez (0/87) ; Moussa Sissoko (0/71) ; André Strappe (0/23) ; Paul Le Guen (0/17) ; Thadée Cisowski (0/13) ; René Dereuddre (0/6) ; Pierre Grillet (0/6) ; Roger Gabet (0/3) ; Patrice Lecornu (0/3) ; Gérard Buscher (0/2) ; Stéphane Dakowski (0/2) ; Aimé Nuic (0/2) ; Pierre Sinibaldi (0/2) ; Daniel Carpentier (0/1) ; Sébastien Corchia (0/1) ; Didier Couécou (0/1) ; Paul Courtin (0/1) ; Jean Desgranges (0/1) ; Patrice Garande (0/1) ; Robert Siatka (0/1) ; Yves Triantafilos (0/1) ;

Les cas particuliers :
Jean-Pierre Tempet (0/5) a passé trois mois au FC Nantes en 1978 sans disputer le moindre match pro. Thierry Bonalair (0/0) n’a joué en Bleu qu’une seule fois, à l’occasion d’un match contre le club d’Arsenal en 1989. Son compteur sélections est resté bloqué à zéro.

L’équipe-type des Bleus du FC Nantes

Notre équipe type des Bleus du FC Nantes est un 4-4-2 principalement composé de joueurs formés au club, dans la grande tradition nantaise. Ce onze-type a aussi la particularité d’aligner un grand nombre de joueurs capables de coulisser d’un poste à l’autre, rendant ainsi hommage à la polyvalence qui a caractérisé la formation nantaise.

Le poste de gardien est très disputé. Trois Nantais ont dans l’histoire gardé les buts de l’équipe de France : Daniel Éon, Jean-Paul Bertrand-Demanes et Mickaël Landreau (on évitera le cas Fabien Barthez). Aucun des trois n’a connu une pleine carrière en bleu, et ce pour diverses raisons. Nous avons finalement choisi le plus récent, dernière figure iconique du club et intrinsèquement le meilleur des trois.

En défense, Maxime Bossis s’impose avec son record de sélections et sa présence ininterrompue dans la glorieuse équipe des années 1976-1986. Nous le préférons en arrière latéral car il fut souvent considéré comme le meilleur joueur du monde à ce poste, à gauche comme à droite. De l’autre côté nous plaçons William Ayache, capable lui aussi de jouer sur les deux côtés.

Au centre, nous avons constitué une étonnante charnière centrale en associant Robert Budzynski à Marcel Desailly. Musclé, certes, mais ça aurait pu être pire avec Patrice Rio ou Yvon Le Roux.

On aurait aussi pu mettre dans cette charnière Christian Karembeu ou Didier Deschamps, qui ont souvent joué en défense centrale à Nantes, sans oublier bien entendu Henri Michel qui termina sa carrière comme libéro. Mais c’est dans l’entre-jeu que ces trois hommes ont le plus apporté aux Bleus.

Le quatrième milieu de terrain sera Eric Carrière, un numéro 10 qui a eu la malchance d’être contemporain de Zinédine Zidane, mais qui fut souvent très bon la dizaine de fois où il fut appelé en bleu. On aurait pu mettre Jacky Simon, le maître à jouer buteur des années soixante, ou Dimitri Payet, histoire de donner un peu d’actualité à notre groupe.

La ligne d’attaque sera composée de Philippe Gondet, meilleur buteur nantais en équipe de France, et de José Touré, le malchanceux des années 1980, qui a toujours brillé aux côtés d’un avant-centre de métier. Car dans notre sélection, les aspects tactiques sont également importants. On regrettera que deux trios mémorables, le Baronchelli-Pécout-Amisse de la fin des années 1970 et le Pedros-Ouédec-Loko des années 1990, n’aient jamais flambé en bleu.

En blanc, le nombre de sélections obtenues sous le maillot du FC Nantes, en gris le total de sélections.

PNG - 79.4 kio

Remplaçants : Jean-Paul Bertrand-Demanes (Gardien), Patrice Rio, Claude Makelele, Dimitri Payet, Patrice Loko. Sélectionneur : José Arribas

Cinq joueurs emblématiques

Maxime Bossis
De tous les joueurs du FC Nantes sélectionnés en équipe de France, Maxime Bossis est de loin le plus emblématique. Sur les 76 sélections qu’il compte à la fin de sa carrière internationale en 1986, 64 ont été honorées durant ses années nantaises. Le Grand Max est une figure de l’équipe de France des années Platini, championne d’Europe 1984 et deux fois demi-finaliste de la Coupe du Monde. Il est aussi un visage du FC Nantes des années 1977-1985, la meilleure période du club : trois titres de champion de France (1977, 1980, 1983), une Coupe de France (1979) et une demi-finale de Coupe d’Europe (C2 1980). Arrière latéral de formation, il a été considéré comme le meilleur spécialiste au niveau mondial, figurant fréquemment dans la plupart des équipes-type de fin d’année. En 1982, il se transforme en libéro et assure la succession de Marius Trésor. En 1985, à la surprise générale, il quitte son club de toujours pour le RC Paris, alors en deuxième division. Il reste toutefois très performant et son association avec Patrick Battiston lors du Mondial 1986 fait merveille. Joueur de constance plus que de coups d’éclats, on retient deux images de Max Bossis en bleu : son but contre le Koweït lors de la Coupe du Monde 1982, son seul en équipe de France, tout à la fin d’un match particulièrement houleux. Et puis quelques semaines plus tard, son regard un peu perdu après avoir raté l’ultime tir au but des Bleus à l’issue de la dramatique demi-finale de Séville contre l’Allemagne. Une image douloureuse tellement elle est injuste.


 

Henri Michel
Henri Michel est arrivé au FC Nantes en 1966 et a débuté en équipe de France un an plus tard. Un long bail marqué par de nombreuses désillusions, mais qui a été récompensé en fin de carrière par une participation à la Coupe du monde et la naissance d’une équipe de France prometteuse. Henri Michel est malheureusement né trop tôt pour poursuivre l’aventure aux côtés de Platini and Co.

Il met initialement fin à sa carrière internationale en février 1979 après 57 sélections (il sera toutefois rappelé en octobre 1980 pour pallier une cascade de forfaits à l’occasion d’un match à Chypre). Très attaché à l’équipe de France, le capitaine nantais en deviendra le sélectionneur dès 1984, à peine sa carrière de joueur terminée. Après avoir fait ses preuves en conduisant une équipe de France B au titre olympique aux Jeux de Los Angeles, il dirige l’équipe de France A qu’il emmène à la troisième place du Mondial mexicain.

La suite sera un peu plus compliquée, les Bleus baissant brutalement de niveau après le départ de ses principaux cadres. Henri Michel sera viré sans ménagement le 1er novembre 1988 au cours d’un putsch où il devra céder sa place à Michel Platini.


 

Didier Deschamps
Il est celui qui a soulevé la première Coupe d’Europe remportée par un club français puis qui a brandit de la même manière la Coupe du Monde 1998, puis celle de l’Euro 2000. Vingt ans plus tard, l’homme aux 103 sélections devient le sélectionneur d’une nouvelle génération qu’il emmène sur le toit du monde. Didier Deschamps est le visage de la France du foot qui gagne. Et il est Nantais ! Intégré au centre de formation du FC Nantes à l’âge de 15 ans, le Bayonnais étonne par son autorité et sa détermination. Il intègre l’équipe professionnelle à 17 ans et en devient le capitaine à 19.

A 21, il connaît ses premières sélections en équipe de France. A Nantes, on lui promet un destin à la Henri Michel, mais son ambition lui commande de ne pas rester trop longtemps dans un club tombé dans le ventre mou. Il rejoint dès 1989 l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie, lancée à la conquête de l’Europe. En équipe de France, il subit la tempête du France-Bulgarie de 1993, mais revient encore plus fort à tel point qu’Aimé Jacquet lui donne le brassard tricolore.

Plus que capitaine, il est quasiment sélectionneur adjoint, doté d’un sens tactique très pointu. Sa réussite en tant qu’entraîneur et sélectionneur n’étonne personne tant le bonhomme est animé par la gagne. Qui sait si un jour il ne reviendra pas entraîner le club qui l’a lancé dans le grand bain ?


 

Philippe Gondet
Il demeure dans l’histoire de l’équipe de France pour avoir été l’auteur, le 9 octobre 1965, du but qui qualifia les Tricolores pour la Coupe du monde 1966 en Angleterre. Le Nantais de 23 ans marque ainsi pour sa première sélection lors d’une saison 1965-66 où il deviendra la grande vedette du football français et un successeur potentiel à Just Fontaine. Champion de France avec Nantes cinq mois plus tôt, il récidive la saison suivante, contribuant à ce second titre en inscrivant pas moins de 36 buts, le record. Il participe à la Coupe du monde en Angleterre où il ne peut éviter le naufrage. Gondet alignera une douzaine de sélections avant d’être diminué par deux graves blessures aux genoux fin 1967.

Eloigné des pelouses pendant deux saisons, Gondet réapparaîtra au premier plan en 1970, glanant même deux sélections supplémentaires au début de la saison 1970-71. Mais cette embellie ne sera qu’un chant du cygne. Il quitte Nantes lors de l’été 1971, effectue quelques piges dans des clubs secondaires avant de raccrocher. Il demeure le meilleur buteur nantais en équipe de France avec 7 buts pour 14 sélections.


 

Robert Budzynski
Formé au Racing Club de Lens, Robert Budzynski est devenu le patron de la défense du FC Nantes lorsque le club découvrit la première division. Champion de France 1965 et 1966, “Bud” est appelé en équipe de France pour la première fois le 9 octobre 1965 à l’occasion d’un match capital contre la Yougoslavie. C’est son coéquipier Philippe Gondet, tout aussi novice, qui marque le but de la victoire qui qualifie la France pour la World Cup 1966.

Les deux hommes font partie du contingent de Nantais qui disputent la Coupe du monde en terre anglaise, mais qui seront confrontés aux choix inadaptés du sélectionneur. A l’aube du troisième match, Budzynski est à la tête d’une fronde des joueurs qui imposeront leur point de vue.

L’élimination sera consommée mais le sélectionneur sera aussitôt congédié. Robert Budzynski aurait pu faire une longue carrière en défense centrale des Bleus mais une double fracture tibia-péroné à la jambe droite interrompt prématurément sa carrière, alors qu’il n’a que 28 ans. Son compteur reste bloqué à 11 sélections (dont trois comme capitaine), un chiffre bien maigre comparé à son talent et l’influence positive qu’il avait sur ses coéquipiers.

Sélectionneurs ou staff venus du club

Si le FC Nantes a formé de nombreux joueurs, on ne compte plus ceux qui sont devenus de grands entraîneurs. Quelques uns ont même dirigé l’équipe de France (et d’autres sélections nationales). Et non des moindres.

Au lendemain de la Coupe du monde 1966, la FFF fait appel à José Arribas, l’entraîneur nantais, pour diriger l’équipe de France, en duo avec son alter-ego stéphanois Jean Snella. L’expérience n’a duré que quatre rencontres (2 victoires, 2 défaites), les deux coachs ne pouvant à la fois travailler pour leur club et pour la sélection.

En 1984, Michel Hidalgo cède sa place à Henri Michel qui connaîtra des débuts de sélectionneurs en trombe avant de s’incliner brutalement, faute d’avoir su assurer la transition après le départ de la génération Platini. Il sera viré sans ménagement en novembre 1988 après avoir dirigé 36 rencontres (16 victoires, 12 matches nuls, 8 défaites).

Roger Lemerre, qui a succédé à Aimé Jacquet en 1998, a joué deux saisons au FC Nantes entre 1969 et 1971. Il dirige 53 matches de l’équipe de France (34 victoires, 11 matches nuls, 8 défaites) et remporte l’Euro 2000 et la Coupe des Confédérations 2001 avant de sombrer lors de la Coupe du monde 2002.

Didier Deschamps est nommé sélectionneur de l’équipe de France en 2012. Après avoir remporté la Coupe du monde comme joueur (1998), il la remporte vingt ans plus tard comme sélectionneur, devenant l’égal de Franz Beckenbauer et Mario Zagallo. Il compte désormais plus de cent matches à la tête de l’équipe de France.

Dans les différents staffs qui ont accompagné les sélectionneurs, signalons la présence de Philippe Daguillon (1961-2018) kinésithérapeute des Bleus (A et espoirs) entre 1984 et 1994, puis du FC Nantes à partir de 1985 jusqu’à sa mort à l’âge de 59 ans.

Matchs avec le plus de Nantais

En trois occasions, l’équipe de France a débuté une rencontre avec six Nantais dans ses rangs : En 1967 contre l’URSS, en 1977 en Argentine et en 1978 face au Brésil. Bilan : une victoire, un nul, une défaite.

Le samedi 3 juin 1967, pour un match amical au Parc des Princes contre l’URSS, le sélectionneur Just Fontaine aligne six nantais dans son équipe type : Daniel Eon (gardien), Gaby De Michèle et Gilbert Le Chenadec (Défenseurs), Jacky Simon (Meneur de jeu), Bernard Blanchet et Philippe Gondet (Attaquant). A la mi-temps, la France mène 2-1, buts des Canaris Gondet (11’) et Simon (45’). Le match est finalement remporté 4-2 par les Soviétiques.

Le 26 juin 1977, la France est à Buenos Aires dans le cadre de sa tournée en Amérique du Sud. Pour contrer les redoutables Argentins, Michel Hidalgo a aligné six joueurs tout juste sacrés champions de France : Patrice Rio et Maxime Bossis (défenseurs), Henri Michel et Omar Sahnoun (milieux de terrain), Bruno Baronchelli et Loïc Amisse (attaquants). Trois d’entre eux seront remplacés au cours de la deuxième mi-temps. Match nul (0-0).

Pour la réception du Brésil, le 1er avril 1978, Michel Hidalgo fait à nouveau appel à six Nantais : Jean-Paul Bertrand-Demanes (gardien), Patrice Rio et Maxime Bossis (défenseurs), Henri Michel (milieu de terrain), Bruno Baronchelli et Loïc Amisse (attaquants). Deux d’entre eux seront remplacés au cours de la deuxième mi-temps. Victoire 1-0 des Bleus, but de Michel Platini (86’).

Le 21 août 1985, à l’occasion de la Coupe Intercontinentale qui oppose les Bleus à l’Uruguay au Parc des Princes (2-0), le sélectionneur Henri Michel compose une équipe très “jaune” avec Maxime Bossis, Michel Bibard, Yvon Le Roux, William Ayache, Thierry Tusseau et José Touré l’auteur du deuxième but. Certes, trois seulement sont toujours Nantais au moment du match, mais les autres restent attachés au club malgré leurs départs.

Au début de la saison 1994-1995, celle où le FC Nantes dévaste tout sur son passage en championnat, le sélectionneur Aimé Jacquet ne reste pas indifférent au phénomène canari. Pour une rencontre à Saint-Etienne face à la Roumanie, le 8 octobre 1994, qualificative pour l’Euro 1996, il met une bonne poignée de jaune sur le bleu. Il dresse une attaque Loko-Ouédec-Pedros devant Eric Cantona qui ne doit sa place qu’au fait que N’Doram ne soit pas sélectionnable. Derrière le Mancunien sont alignés Karembeu et l’ex-Nantais Desailly. Le match est magnifique, les jaunes-bleus se créent de multiples occasions, mais le score reste désespérément nul (0-0). Aimé Jacquet est circonspect. Dans le dernier quart d’heure, Ouédec et Loko cèdent leur place à Dugarry et Zidane. Symbolique.

Quand l’équipe de France joue à Nantes

En dix occasions, l’équipe de France est venue jouer à Nantes : quatre fois au stade Marcel-Saupin, antre des Canaris jusqu’en 1984 puis six fois au stade Louis-Fonteneau, plus fréquemment appelé stade de la Beaujoire. Certains Nantais ont joué ces rencontres, mais aucun n’a marqué de but.

La première fois, c’était en 1957, le 2 juin. Le FC Nantes était encore en deuxième division. La France accueillait l’Islande dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 1958 et lui infligeait le plus gros score de son histoire : 8-0 (un tarif que seul jusqu’alors avait subit le Luxembourg en 1913 et 1953). Buts de Célestin Oliver (6e, 11e), Dereuddre (36e), Piantoni (45e, 81e), Brahimi (49e) et un certain Jean Vincent (29e, 83e) lequel ignorait sans doute encore qu’il jouait dans le stade de ses futurs succès d’entraîneur.

L’équipe de France revient à Marcel-Saupin dix ans après, le 28 octobre 1967 où elle reçoit la Belgique devant 14 591 spectateurs. Henri Michel, vingt ans, y dispute sa deuxième sélection. Les hommes de Louis Dugauguez concèdent le match nul 1-1 dans un match comptant pour les éliminatoires du championnat d’Europe.

Le 10 novembre 1971, c’est la Bulgarie qui débarque à Nantes pour y disputer là aussi un match éliminatoire du championnat d’Europe. Henri Michel n’est pas le seul Nantais parmi les Bleus, les 9 405 spectateurs ont également le plaisir de voir Bernard Blanchet. La France de Georges Boulogne s’impose 2-1.

Le 3 septembre 1975, l’Islande est de retour à Nantes pour un nouveau match éliminatoire du championnat d’Europe. Henri Michel est une nouvelle fois le seul Canari parmi les Bleus de Ștefan Kovács, lesquels s’imposent 3-0. C’est le dernier match de l’équipe de France à Marcel-Saupin.

France-Belgique, le 16 juin 1984, est le premier match officiel du flambant neuf stade de la Beaujoire. Qui a oublié cette magnifique rencontre du premier tour de l’Euro 1984 disputé devant 51 359 spectateurs, ce match magique remporté 5-0 par les hommes en blanc de Michel Hidalgo et où seul Maxime Bossis représentait le FCN ?

Le 26 avril 1995, la France reçoit la Slovaquie dans le cadre, une nouvelle fois des éliminatoires du championnat d’Europe. Le FC Nantes est représenté par l’attaquant Patrice Loko mais les 26 000 spectateurs sont ravis de retrouver aussi Didier Deschamps et Marcel Desailly, qui deviennent des hommes de base de la sélection d’Aimé Jacquet. Celle-ci s’impose 4-0.

Le 15 août 2001 est organisé au stade de la Beaujoire un France-Danemark qui permet au public champion de France de voir les champions d’Europe et du monde dirigés par un ancien joueur du FC Nantes, Roger Lemerre. Aucun Nantais sur la pelouse, sinon Marcel Desailly, mais les Français s’imposent sur la plus petite des marges (1-0) devant 36.548 spectateurs.

Le 17 octobre 2007, Nantes est de nouveau le théâtre d’un match qualificatif pour le Championnat d’Europe. Les hommes de Raymond Domenech y reçoivent la Lituanie, dont les joueurs portent les couleurs jaunes et vertes du club local. Aucun Nantais n’est sur la pelouse, il faut dire que le club vient de plonger en deuxième division. Le Lyonnais Jérémy Toulalan et le Parisien Mickaël Landreau, formés au FCN, recueillent les faveurs des 36 350 spectateurs. Une rencontre historique pour les statisticiens : Thierry Henry inscrit les deux buts de la victoire (2-0), ce qui lui permet de devenir le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France, et de battre Michel Platini qui avait lui-même conquis ce statut à la Beaujoire lors du fameux France-Belgique de l’Euro 1984.


 

Le Cameroun qui joue en amical le 30 mai 2016 est le premier adversaire non-européen que rencontre la France à Nantes. Et le premier adversaire des Bleus à inscrire un but sur la pelouse de la Beaujoire. Et même deux. Les hommes de Didier Deschamps s’imposent 3-2 grâce à une merveille de coup-franc de dernière minute signé Dimitri Payet, qui reste à ce jour le seul “Nantais” à avoir marqué pour les Bleus en terre nantaise.

Le premier match de l’équipe de France à Nantes était un 2 juin, le dernier à ce jour aussi. En 2019, les champions du monde de Didier Deschamps reçoivent la Bolivie, adversaire inédit, qu’ils dominent 2-0. Toujours aucun Nantais sur la pelouse, mais les 35 228 spectateurs assistent en deuxième mi-temps à la première sélection de Léo Dubois, pur produit de la Jonelière parti depuis un an à l’Olympique Lyonnais.

Portfolio

Vos commentaires

  • Le 19 mai 2020 à 23:22, par Nhi Tran Quang En réponse à : Ce que l’équipe de France doit au FC Nantes

    Parmi les autres bleus titrés & qui étaient canaris au moment du titre, avant ou après, il y a Touré, Ayache & Bibard (tous les 3 canaris à ce moment aux JO 84), Landreau (coupe de confédérations 2001 & 2003)Carrière & Gillet (tous les 2 canaris en 2001). Par contre il y a un autre futur canaris titrés en bleu en dehors de barthez, Wiltord qui a joué à Nantes pendant 1an1/2 (1/2010-12). N’oublions pas aussi les coupes de confédérations de desailly (2001 & 2003) & karembeu (2001) même si ils n’étaient plus canaris depuis longtemps

  • Le 22 décembre 2022 à 17:29, par Nhi Tran Quang En réponse à : Ce que l’équipe de France doit au FC Nantes

    Parmi les personnes importantes du FC Nantes je pense qu’il aurait été plus judicieux de parler Coco Suaudeau que DD, car si DD est emblématique pour tout le monde aussi bien par rapport à sa carrière de joueur que celle d’entraîneur en général, par rapport au FC Nantes, Suaudeau est plus emblématique que lui du fait que toute sa vie elle a été au club et qu’il a contribué à la notoriété et aux succès du club que ce soit en tant que joueur ou cadre (formateur/entraîneur) entre 1965-95. En tant que joueur & demi défensif comme DD, il a contribué aux titres de champion de 1965 & 66, cette contribution lui permet de devenir international(4sél) entre 66-67. Entre 1970-82, il est en charge de la formation & de l’équipe réserve (tout en étant joueur des fois) auquel passeront certains joueurs qui contribueront au titre de champion de 73,77 & 80 comme Bertrand Demanes, Rampillon, Gardon (1973), Bossis, Amisse, Sahnoun, Pécout, Baronchelli, Tusseau (1977) Bibard, Ayache & Touré (1980). En 82, Il devient coach de l’équipe première en devenant champion 83 avec un noyau composé de la plupart des joueurs issue du centre tout comme en 1995 malgré une interruption de carrière entre 88-91.

  • Le 22 décembre 2022 à 18:00, par Richard Coudrais En réponse à : Ce que l’équipe de France doit au FC Nantes

    Bonjour,

    En effet, Jean-Claude Suaudeau est un personnage central du FC Nantes, tout comme son prédécesseur José Arribas. Toutefois, Suaudeau n’a jamais été directement impliqué dans les performances de l’équipe de France. Le sujet de l’article est d’évoquer la contribution des hommes du club aux réussites de l’équipe nationale et Didier Deschamps nous semble plus important, sur ce point, que Suaudeau et Arribas.

  • Le 16 janvier à 22:03, par Nhi Tran Quang En réponse à : Ce que l’équipe de France doit au FC Nantes

    Concernant les nantais qui sont soi disant peu performants chez les Bleus où ils semblent un peu perdus hors de leur cadre nanto-nantais. Je pense que ça ne concerne que les joueurs de vocation offensive car il est vrai que très peu ont réussi à s’imposer durablement que ce soit les bleus ou dans un autre club que celui de Nantes. Par contre pour les joueurs de vocation defensive c’est le contraire, sinon comment expliquer bossis a été recordman de selection un moment, DD, Desailly (tous 2 recordman de selection un moment aussi comme bossis) Karembeu et Makélélé ont eu une carrière marquante dans un autre club que celui du FC Nantes notamment à l’étranger ainsi chez les bleus, on pourrait même citer tusseau pour sa contribution dans les titres à Bordeaux entre 83-86.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vos articles inédits