L’équipe de France gagne plus souvent qu’elle ne perd. Intuitivement, vous répondrez oui, et vous aurez raison : au 21e siècle, les Bleus remportent environ six matchs sur dix (61%), et en perdent un sur six (17%), donc la différence est nettement positive.
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Mais ça n’a pas toujours été le cas depuis 1904, loin de là, et même dans les années récentes, il y a eu des creux. Si on représente ce différentiel victoires moins défaites sous forme d’un graphe en rayons de soleil, avec en vert les années où les victoires sont plus nombreuses que les défaites, et en rouge le cas contraire (les matchs nuls ne sont pas pris en compte), le changement de statut de l’équipe de France à partir de 1976 est flagrant.
De 1904 à 1945, c’est le rouge qui prédomine, avec seulement 8 années en positif, et toujours de très peu. L’équipe de France est alors une sélection de seconde zone en Europe, où elle multiplie les défaites contre la Belgique, l’Angleterre, l’Italie ou l’Espagne et se fait sortir rapidement lors des trois premières Coupes du monde.
Une première embellie apparaît entre 1946 et 1959, avec l’émergence de Baratte, Marche, Kopa, Piantoni, Fontaine et Vincent. Mais elle ne dure pas, et les années 1960 repassent dans le rouge avec une sélection qui finit même les années 1962 et 1968 avec un zéro pointé côté victoires.
Tout change à partir de 1976 et le début des années Hidalgo, emmenées par une génération dorée (Platini, Bossis, Rocheteau, Giresse, Tigana…). Sur les cinquante dernières années, il n’y en a plus que quatre en rouge, avec plus de défaites que de victoires : 1981 (5 matchs perdus pour 3 gagnés), 1987 (une seule victoire pour trois défaites), 1992 (5 défaites pour seulement 2 victoires, dont aucune à l’Euro) et la toute dernière en 2010 (5 défaites pour 4 victoires).
C’est l’hégémonie du vert, avec plusieurs années très prolifiques, comme 1984 (12 victoires en 12 matchs), 2003 (13 victoires, une défaite), 2006 (+10), 2016 (+12), 2018 ou 2021 (+10). Ça n’empêche pas quelques périodes creuses, comme 2013 (5 défaites pour 5 victoires), 2015 (5 matchs gagnés pour 3 perdus) ou l’année 2025 en cours (2 victoires et 2 défaites). Mais globalement, désormais, l’équipe de France gagne beaucoup plus souvent qu’elle ne perd.