Cette quatorzième et dernière saison de Didier Deschamps à la tête de l’équipe de France sera celle de sa quatrième participation à une Coupe du monde (si les Bleus se qualifient, bien sûr). Mais aussi, et accessoirement, elle sera l’occasion pour DD d’améliorer les records qu’il détient déjà, et d’en battre de nouveaux. Essayons de les lister ici.
272 matchs cumulés comme joueur et sélectionneur
Le premier qu’il détient dans l’histoire de l’équipe de France, c’est celui du cumul de sélections en tant que joueur et que sélectionneur. Au terme de la saison 2024-25, il compte 169 rencontres sur le banc depuis 2012, et 103 sur le terrain entre 1989 et 2000, quand il est devenu le tout premier centenaire des Bleus. Soit 272 en tout. Sachant qu’il reste à coup sûr huit matchs (les six des qualifications jusqu’en novembre, et deux autres en mars en cas de barrages), et potentiellement 18 (en y ajoutant deux amicaux en juin 2026, et un maximum de huit en phase finale), ce total pourrait monter à 290. Soit bien plus que le cumul de Franz Beckenbauer, légende du football allemand et lui aussi champion du monde sur le terrain et sur le banc (en 1974 et 1990), qui en totalise 169 : 103 comme joueur, comme Deschamps, et 66 comme sélectionneur.
L’autre double vainqueur mondial (même triple, puisqu’il a remporté deux fois la Coupe du monde comme joueur), le Brésilien Mario Zagallo, cumule 139 matchs comme sélectionneur et 33 en tant que joueur. Soit un cumul de 172, bien loin là aussi du total de Deschamps.
En revanche, le record de matchs dirigés pour un sélectionneur, détenu par l’Allemand Joachim Löw (198) est inaccessible à Deschamps, qui s’arrêtera au maximum à 187. A moins, évidemment, qu’il prolonge son mandat au-delà de l’été 2026, mais ce n’est pas ce qu’il a affirmé en janvier dernier.
107 victoires comme sélectionneur
En tant que coach des Bleus, il a remporté 107 matchs (sur 169, soit 63% du total). Il fera certainement mieux, mais jusqu’à quel niveau portera-t-il ce record ? Au maximum, on l’a vu, à 125 victoires, dans le cas où l’équipe de France irait au moins en demi-finale mondiale en 2026 (ce qui est tout à fait possible) et remporterait tous ses matchs (ce qui l’est beaucoup moins. A ce propos, le record de victoires consécutives est de 14, entre mars 2003 et février 2004, à l’époque de Jacques Santini.
Mais ces deux chiffres, 107 et 125, sont intéressants, car parmi les sélectionneurs des équipes championnes du monde, Oscar Tabarez compte justement 107 victoires avec l’Uruguay (sur 225 matchs dirigés), alors que Joachim Löw a fait mieux, avec… 125 rencontres gagnées (sur 198 seulement).
Autrement dit, si Deschamps ne peut plus dépasser son homologue de la Mannschaft, il peut faire mieux en valeur relative, puisqu’il dirigera moins de matchs. En attendant, Deschamps est le quatrième sélectionneur des huit équipes championnes du monde à avoir atteint les cent victoires (le quatrième étant le Brésilien Mario Zagallo, 100 sur 139 matchs).
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22 victoires en phases finales
Si on se restreint aux matchs de phases finales européennes et mondiales, Didier Deschamps en a remporté 22 (sur 36 joués). C’est évidemment le record en France, puisque Deschamps a participé en tant que sélectionneur à trois Coupes du monde (2014, 2018 et 2022) et autant d’Euros (2016, 2020 et 2024). Mais il est en retard sur Tabarez (25 sur 51, en comptant bien sûr les Copa América), sur Zagallo (25 sur 39), sur Löw (24 sur 38) et sur l’Argentin Guillermo Stabile entre 1939 et 1960 (40 sur 57, mais avec seulement trois matchs joués en Coupe du monde).
Et si on resserre la focale sur les victoires en Coupe du monde, Deschamps en compte 14 (sur 19 matchs), moins que l’Allemand Helmut Schön (16 sur 25), autant que Zagallo (14 sur 20) et plus que Löw (12 sur 17) ou Beckenbauer (10 sur 14). Il peut donc légitimement envisager de battre ce record-là, dès le premier tour de la prochaine compétition, en juin 2026. Et s’il atteint les demi-finales, il fera tomber le record de matchs en Coupe du monde détenu par Schön, puisqu’il en comptera alors 27 (19+8).
Deux titres mondiaux
Déjà vainqueur en 1998 comme joueur et 2018 en tant que sélectionneur, Didier Deschamps ne fera pas mieux que Zagallo en cas de victoire en 2026 (le Brésilien a gagné trois Coupes du monde comme joueur en 1958 et 1962, et une comme coach principal en 1970). Mais il pourrait devenir le deuxième sélectionneur double vainqueur mondial, après l’Italien Vittorio Pozzo (1934 et 1938).
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Six finales dirigées et jouées
En tant que joueur des Bleus, Didier Deschamps a disputé deux finales, qu’il a gagnées (Brésil 3-0 en 1998, Italie 2-1 en 2000). Comme sélectionneur, il en a dirigé quatre, avec un bilan plus mitigé, puisqu’il en a remporté deux (Croatie 4-2 en 2018 et Espagne 2-1 en 2021) et perdu deux autres (Portugal 0-1 en 2016, Argentine 3-3 en 2022). Ce qui en fait six en tout, plus que l’ensemble des autres sélectionneurs français réunis (Hidalgo en 1984, Jacquet en 1998, Lemerre en 2000 et 2001 et Santini en 2003).
Spécifiquement en Coupe du monde, il a participé à trois finales, dont deux gagnées. C’est une de moins que Mario Zagallo (quatre, dont trois gagnées et une perdue… face aux Bleus de Deschamps en 1998). Il pourrait donc égaler ce record en 2026.
Trois centenaires dirigés
On l’a dit, Deschamps est le premier joueur à avoir franchi le cap des 100 sélections en équipe de France, en juillet 2000 contre le Portugal à l’Euro, et l’a porté à 103 deux mois plus tard. Il a joué avec les cinq suivants, à savoir Marcel Desailly (2002), Lilian Thuram (2004), Zinédine Zidane et Patrick Vieira (2006) et Thierry Henry (2008). Depuis qu’il est sélectionneur, il en a dirigé trois autres : Hugo Lloris (2018), Olivier Giroud (2020) et Antoine Griezmann (2021). Le quatrième sera certainement Kylian Mbappé (il compte 90 sélections), et si Paul Pogba revient en 2026, il pourrait être le cinquième (91). Deschamps ferait ainsi mieux que Domenech, qui avait vu trois de ses joueurs devenir centenaires.
70 adversaires rencontrés
Sur les 90 sélections adverses que l’équipe de France a croisées depuis 1904, Didier Deschamps en a rencontré pas moins de 59 comme sélectionneur, soit quasiment les deux tiers ! En tant que joueur, il en avait affronté 45. En croisant les deux listes, on obtient 67 adversaires différents (33 rencontrés comme joueur et sélectionneur, et 34 dans une seule catégorie). 67 adversaires sur 90 en tout, ça représente quasiment les trois quarts du total. Les plus fréquents sont l’Allemagne (13 fois), les Pays-Bas et l’Espagne (12), le Portugal, la Croatie, la Suède et la Belgique (10).
Parmi celles déjà croisées par les Bleus et qu’il n’a rencontré ni comme joueur ni comme sélectionneur et qui existent encore, il y a quatre nations africaines (Algérie, Egypte, Sénégal et Togo), deux asiatiques (Corée du Sud et Iran), une océanienne (Nouvelle-Zélande), une américaine (Costa Rica) et quatre européennes (Estonie, Lituanie, Lettonie et Féroé). Parmi ces dernières, trois au moins sont déjà qualifiées pour la prochaine Coupe du monde : l’Iran, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud.
