[857] Suède-France (0-1) : sur un coup de billard

Publié le 5 septembre 2020 - Bruno Colombari

Victorieux à Solna sur un écart minimum, les Bleus qui étrennaient leur nouveau maillot blanc peuvent remercier Mbappé pour son but éclair, Lloris pour ses arrêts et Kanté pour son abattage légendaire. Le reste est largement améliorable.

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Le résultat était-il prévisible ?

Un match nul était probable compte tenu de l’état de fraîcheur très variable entre les 20 joueurs de champ. Finalement, la victoire est une bonne chose, surtout pour le moral. Pour le reste, il ne fallait sans doute pas en demander beaucoup plus à des joueurs dans un brouillard complet au niveau des repères, du calendrier, des conditions sanitaires…

L’équipe est-elle en progrès ?

En renouvelant sa mise en place en 3-5-2 essayée l’an dernier en Albanie, Didier Deschamps a fait preuve de suite dans les idées. Mais autant la première fois le résultat avait été convainquant, autant à Solna le dispositif est loin d’avoir fourni les munitions offensives attendues. La faute sans doute à un Antoine Griezmann largement en dessous de son niveau réel, et à un manque flagrant de liant entre les trois joueurs offensifs. Il manquait sans doute quelqu’un au milieu, alors que les latéraux défendaient bas, reconstituant une ligne de 5 derrière sans doute efficace pour contrer les offensives suédoises, mais à qui il ne fallait pas demander des miracles devant.

Quels sont les joueurs en vue ?

Le meilleur français de la soirée est évidemment N’Golo Kanté, que l’on a retrouvé pas loin de son niveau en Russie, où non seulement il récupérait un nombre phénoménal de ballons, mais où il se projetait et se retrouvait même, plusieurs fois, à hauteur de ses attaquants, en particulier en première mi-temps.

Hugo Lloris a été très rassurant derrière, sauvant même une occasion brûlante devant Markus Berg deux minutes avant le but de Mbappé et ne faisant pas d’erreur le reste du temps. Dommage que son jeu au pied, sur les balles longues, soit toujours aussi peu précis.

Lucas Digne a fait une meilleure deuxième mi-temps, avec un apport offensif important. Son centre sur la tête de Giroud à la 54e était parfait et aurait mérité mieux.

Enfin, Kylian Mbappé n’a pas montré grand chose avant son but, sur lequel il a bénéficié d’un double contre favorable, mais il se l’est créé tout seul par un passement de jambes à haute vélocité et un tir du gauche dans un angle très fermé.

Quels sont les joueurs en retrait ?

La grosse déception de la soirée vient d’Antoine Griezmann, qui est clairement passé à travers. Brouillon dans ses coups de pied arrêtés, coups francs comme pénalty (son troisième raté, et pas de peu), il n’a pas assez pesé dans le jeu et n’a pas souvent trouvé Giroud et Mbappé. Il est vrai qu’il n’a pas été suffisamment trouvé par les milieux de terrain.

Adrien Rabiot avait une belle carte à jouer, compte tenu du forfait de Paul Pogba et en attendant l’arrivée de Eduardo Camavinga. Il n’aura pas marqué les esprits à Solna. On ne lui fera aucun reproche en terme de combativité, notamment en fin de match quand beaucoup piochaient physiquement. Mais il n’a pas fait de différences dans un système où le milieu français manquait de soutien.

Léo Dubois n’a pas fait oublier Benjamin Pavard, loin de là.Placé en position d’ailier droit en première mi-temps, ses centres n’ont trouvé personne et ses combinaisons avec Kanté ont manqué de variété et de vitesse.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Elles seront collectives tout d’abord. On peut espérer qu’avec trois jours de plus (sachant que les séances entre deux matchs aussi rapprochés ne peuvent pas être intenses), il y aura plus de liant dans le jeu, notamment devant. Individuelles ensuite : on a hâte de voir ce qu’Eduardo Camavinga peut faire dans cette équipe, surtout dans la forme qui est la sienne en ce moment. Historiques enfin : France-Croatie, c’est la revanche de la finale de la Coupe du monde, et même si l’enjeu et le contexte n’ont strictement rien en commun avec le 15 juillet 2018, il y aura toujours un peu d’excitation, de nostalgie et de revanche (côté adverse). Rappelons que la Croatie n’a jamais battu les Bleus en six matchs. Autant continuer la série.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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