Tirage au sort de la Coupe du monde 2022 : comme un air de déjà vu

Publié le 1er avril 2022 - Bruno Colombari - 1

Danemark, Tunisie, et sans doute Pérou ou Australie pour les Bleus : le sort n’a pas fait dans l’originalité à Doha le 1er avril pour le tirage de la Coupe du monde. Mais il est très favorables aux champions du monde en titre. Attention aux précédents fâcheux quand même.

4 minutes de lecture

On prend (presque) les mêmes et on recommence : le tirage au sort de la Coupe du monde 2022 a donné à l’équipe de France quasiment le même groupe que celui du premier tour en Russie : on y retrouvera le Danemark, décidément une mascotte pour les Bleus en phase finale. Mais aussi probablement un des deux autres protagonistes de 2018, à savoir le Pérou ou l’Australie, sauf si cette dernière est battue par les Emirats Arabes Unis en barrages de la zone Asie en juin prochain. Enfin, la Tunisie, adversaire jamais rencontré en compétition, apporte une touche originale au tableau. Ce sera la sixième fois que l’équipe de France affrontera une équipe africaine en Coupe du monde, après le Nigéria en 2014, l’Afrique du Sud en 2010 et 1998, le Togo en 2006 et le Sénégal en 2002.

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Il faudra donc attendre le mois de juin pour connaître le troisième adversaire, qui sera en fait le premier, et que les Bleus rencontreront le 22 novembre à Al-Wakrah à 20h (heure française). Le Danemark sera le deuxième pour un match potentiellement qualificatif pour les huitièmes de finale le 26 novembre à Doha, dans le stade 974 constitué de conteneurs (17h). Et la Tunisie sera la dernière, le 30 novembre à Al-Rayyan (16h).

Tableau complet du tirage au sort 2022 (source : FIFA)

Le Danemark a déjà été rencontré en Coupe du monde en 1998 (victoire 2-1 à Lyon), en 2002 (défaite 0-2 à Suwon) et en 2018 (nul 0-0 à Moscou). Ce sera l’adversaire le plus fréquent avec l’Uruguay (croisé 4 fois). Et d’ici-là, les Bleus le rencontreront deux fois en Ligue des Nations, en juin et en septembre. Par ailleurs, c’est aussi un grand classique à l’Euro : en 1984 (1-0), en 1992 (1-2) et en 2000 (3-0). Le bilan général est légèrement favorable (8 victoires pour 6 défaites et 2 nuls), mais il est plombé à la différence de buts par deux énormes claques encaissées aux JO de 1908 (0-9 et 1-17, plus large défaite de l’histoire de l’équipe de France).

L’historique des matchs contre la Tunisie est beaucoup plus bref. Quatre rencontres, dont celle de mai 1978, la première de l’histoire contre une sélection nationale africaine (2-0). Trente ans plus tard, les Bleus s’imposaient à nouveau à Saint-Denis (3-1), mais ne faisaient pas mieux que deux nuls à Radès, dans la banlieue de Tunis, en 2002 et en 2010 (1-1). Ces quatre rencontres étaient toutes amicales. Ce sera donc une première en compétition.

Enfin, si les Emirats Arabes Unis pourraient être le 88ème pays rencontré (et le 91ème adversaire, en comptant les trois sélections hybrides), le Pérou a été croisé deux fois, en 1982 en amical (0-1 au Parc) et en 2018 à Iékaterinbourg (1-0). L’Australie, elle, a perdu trois fois sur cinq contre la France, dont en 2018 à Kazan (2-1), mais elle a gagné une fois (en 2001 à Taegu en Coupe des Confédérations) et a fait un nul à Melbourne en 2000 (1-1).

Mexique, Angleterre, Belgique et Brésil jusqu’en finale ?

C’est un tirage intéressant puisqu’il permet aux Bleus d’éviter les épouvantails du chapeau 2 qu’étaient l’Allemagne, le Sénégal ou les Pays-Bas, ou les équipes piégeuses des chapeaux 3 et 4 comme le Sénégal, la Pologne, le Cameroun ou le Canada.

Au-delà du premier tour, voyons quels seraient les adversaires possibles lors des matchs à élimination directe. Si la logique est respectée, la France finira première du groupe D et l’Argentine première du groupe C. C’est donc le deuxième du groupe C qui serait son adversaire, à savoir le Mexique ou la Pologne. En quart, l’Angleterre (1ère du groupe B) ou le Sénégal (2ème du groupe A) pourraient croiser la route du champion du monde en titre. En demi, on pourrait retrouver la Belgique (comme en 2018 et comme en Ligue des Nations 2021) ou le Portugal (comme en 2006). Et en finale, le meilleur de la partie basse du tableau, à savoir le Brésil, les Pays-Bas, l’Argentine ou l’Allemagne.

Déjà, il faut sortir du premier tour...

Pour autant, avant de tirer des plans sur la comète, il est prudent de rappeler ce qu’il est advenu de quatre des cinq derniers champions du monde en titre. En 2002, une équipe de France championne du monde, d’Europe et tenante de la Coupe des Confédérations s’est faite sortir comme une malpropre par le Sénégal (0-1), l’Uruguay (0-0) et le Danemark (0-2). Quatre ans plus tard, le Brésil s’en sort mieux mais tombe en quart de finale contre les Bleus d’un Zidane impérial (0-1). En 2010, l’Italie ne sort pas du premier tour et hérite d’une improbable quatrième place derrière le Paraguay, la Slovaquie et la Nouvelle-Zélande, rien que des terreurs donc. En 2014, l’Espagne double championne d’Europe et championne du monde dérouille d’entrée contre les Pays-Bas de Robben et Van Persie (1-5) et sort dès le premier tour, derrière le Chili et les Néerlandais. Enfin, en 2018, l’Allemagne chute face à la Corée du Sud lors du troisième match et finit dernière après la Suède et le Mexique.

Cet enchaînement catastrophique de quatre éliminations au premier tour des cinq derniers champions du monde en titre est d’autant plus étonnant qu’auparavant, c’était l’exception plus que la règle : les deux seuls précédents (en 16 éditions) étaient l’Italie en 1950 (deuxième derrière la Suède, un seul qualifié par groupe) et le Brésil de Pelé en 1966 (troisième derrière le Portugal et la Hongrie).

Un doublé inédit depuis 1962

Autre stat qui doit inciter les Bleus à la modestie et à la prudence : il n’est arrivé que deux fois qu’un champion du monde en titre conserve le trophée, et ce sont les mêmes protagonistes que précédemment. L’Italie, titrée à domicile en 1934, n’a pas eu beaucoup de chemin à faire pour garder la Coupe du monde en 1938 en France. Et le Brésil, couronné en 1958 en Suède, a doublé la mise quatre ans plus tard au Chili. Depuis, jamais plus le tenant n’a gardé son titre, même si c’est passé tout près pour l’Argentine en 1990 (battue en finale par l’Allemagne, 0-1) et en 1998 pour le Brésil (dominé par la France, 0-3).

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