Le tout premier match de l’équipe de France avec des maillots numérotés de 1 à 11 dans le dos remonte au 26 mai 1945 à Wembley contre l’Angleterre. Il est d’ailleurs probable que ce soit les Anglais qui aient fourni aux Français les numéros, puisqu’ils sont noirs et de taille équivalente. Les Bleus n’en porteront plus jusqu’au 4 avril 1948 contre l’Italie à Colombes (où ils évoluaient d’ailleurs en rouge), date qui a longtemps été donnée à tort comme la première pour des maillots numérotés.

Alfred Aston est donc le premier porteur du numéro 7 en équipe de France, et Oscar Heisserer le deuxième. Mais c’est Jean Baratte qui l’a porté plusieurs fois (deux en 1948). C’est d’ailleurs lui qui marque le premier avec ce numéro, contre l’Ecosse. Le Messin Henri Baillot le porte sept fois jusqu’en 1950, en alternance avec le Parisien Roger Gabet et le Lillois Marius Walter.

Le 7 passe successivement, et sans se fixer durablement, sur les épaules du Lillois André Strappe (4 fois), du Stéphanois René Alpsteg (6 fois) et le Nîmois Joseph Ujlaki (5). C’est aussi le numéro que porte Raymond Kopa à ses débuts, jusqu’en mars 1955, puis lors de ses derniers matchs de l’automne 1962 (10 fois). Mais ce n’est pas son numéro préférentiel : il a en effet porté le 9 à 24 reprises, et huit fois le 18 (lors de ses deux Coupes du monde, en 1954 et 1958) et seulement deux fois le 10, en avril et octobre 1961 contre l’Espagne et la Belgique.

Sur cette période, c’est Maryan Wisnieski le porteur le plus fréquent du numéro 7. Il le porte 23 fois en 33 sélections. C’est-à-dire presque tout le temps sauf lors de la Coupe du monde 1958 où il porte le 22 (en tant qu’attaquant ayant l’initiale la plus reculée de l’alphabet) et et en 1960 où il arbore le 9. A noter que le Lyonnais Robert Mouynet, qui portait le 7 en 1958 en Suède, n’a pas joué le moindre match en sélection.

Quand Wisnieski ne jouait pas, c’est le Parisien Pierre Grillet qui héritait du 7 ou encore François Heutte lors de la première Coupe d’Europe des Nations (Wisniewski ayant le 9). Le Bordelais Laurent Robuschi le récupère brièvement en 1962 et c’est le Monégasque Théo Skudlapski qui est le dernier porteur sur cette période, en septembre 1963 à Sofia.

Trente internationaux se sont donc succédé en 111 rencontres dans ces années 1950 élargies, celles de Kopa, Fontaine et Piantoni.