Le 5 septembre prochain à Wroclaw, en Pologne, les Bleus débuteront la phase qualificative de la Coupe du monde 2026 contre l’Ukraine. Un format resserré avec six matchs à jouer en 72 jours (jusqu’au 16 novembre) et un enjeu tout relatif : si elle termine première, l’équipe de France aura son billet dès novembre. Dans tous les autres cas, y compris celui où elle terminerait quatrième d’un groupe composé également de l’Islande et de l’Azerbaïdjan, elle disputera des barrages en mars 2026 où se retrouveront les douze équipes deuxièmes de leur groupe et les quatre meilleures sélections de la Ligue des Nations 2025 (dont la France fait partie) qui auraient fini après le deuxième place. Bienvenu dans les règlements limpides de l’UEFA…
Retenez simplement qu’il sera impossible que les Bleus soient éliminés fin 2025, en revanche mieux vaudrait éviter des barrages aléatoires en mars 2026 : sur 16 participants, 4 seront qualifiés après avoir joué chacun une demi-finale et une finale sur un match (comme dans le carré final de Ligue des Nations). Rien n’empêche en effet de retrouver dans ces matchs couperet un client comme l’Italie, les Pays-Bas ou la Belgique, par exemple.
Giroud et Griezmann ont arrêté
Avant d’en arriver là, il est temps de faire un état des lieux des Bleus à un an de l’échéance américaine, même s’il est permis de se demander dans quelles conditions la 23e Coupe du monde de l’histoire va se dérouler. Mais c’est une autre histoire.
Au cours de cette saison post-Euro, les Bleus ont perdu deux éléments majeurs : Olivier Giroud, qui avait annoncé la fin de sa carrière internationale à l’été 2024, et Antoine Griezmann, qui a joué deux fois en septembre (77 minutes contre l’Italie et 10 face à la Belgique) avant de jeter l’éponge trois semaines plus tard. Définitivement ? Son refus de recevoir un hommage en mars dernier alors qu’il était en France, et sa prolongation de contrat avec l’Atlético laissent une porte entrouverte en mode Zidane 2005.
Dans l’autre sens, sont arrivés plusieurs nouveaux venus du groupe olympique : Michael Olise et Manu Koné en septembre, Désiré Doué en mars, Rayan Cherki et Loïc Badé en juin. A ces cinq-là, il faut ajouter Pierre Kalulu, Lucas Chevalier (qui n’a pas encore joué) et le retour de Lucas Digne, Clément Lenglet et Malo Gusto.
Coman, Fofana et Nkunku ont perdu du terrain
D’autres se sont éloignés des Bleus, même s’il est trop tôt pour savoir si c’est définitif ou pas. C’est le cas de N’Golo Kanté, absent des rassemblements d’octobre 2024 et de mars et juin 2025, d’Alphonse Aréola, supplanté par Lucas Chevalier, de Kingsley Coman, Christopher Nkunku ou Youssouf Fofana. D’autres enfin sont toujours là mais très peu ou pas du tout utilisés, comme Brice Samba, passé en juin au troisième rang de la hiérarchie des gardiens, Benjamin Pavard ou Mattéo Guendouzi.
Il est encore trop tôt pour dessiner des tendances, l’histoire nous montrant — et en particulier celle de la Coupe du monde 2022 — que les mois précédant la compétition laissent souvent leur chance à des nouveaux, comme Pavard et Lucas Hernandez en 2018, ou Konaté et Kolo Muani en 2022, par exemple. D’autant que d’autres Olympiques sont actuellement très proches du niveau des A, comme Maghnès Akliouche ou Enzo Millot, entre autres.
En défense, c’est ouvert côté gauche
Les résultats très fluctuants de cette saison qui vient de s’achever n’aident pas à dégager des tendances lourdes, sinon qu’en défense, Koundé, Saliba et Upamecano partent avec une nette avance sur la concurrence, le côté gauche étant plus ouvert, même si Digne a été plus régulier que Théo Hernandez. Le défenseur d’Aston Villa, qui a disputé la Coupe du monde 2014 mais qui n’a pas été retenu pour les deux suivantes, semble bien parti quand même, alors que Malo Gusto a marqué des points en juin pour seconder Jules Koundé à droite. Dans l’axe, derrière les titulaires, il y aurait pour l’instant quatre prétendants : Konaté, Pavard, Badé et Lucas Hernandez. Le premier et le dernier n’ont pas rassuré en Ligue des Nations. Le deuxième n’a pas joué, et le troisième a pris sa chance et devra être revu pour confirmation. Leny Yoro, longtemps blessé à Manchester cette saison, sera à surveiller.
Dans l’entrejeu, Cherki et Olise... et pourquoi pas Pogba ?
Au milieu, s’il y a six places dans une liste à 25 ou 26, on peut penser que Tchouaméni, Koné et Rabiot y seront, ainsi probablement que Camavinga, même si des doutes subsistent à son sujet. La place de Guendouzi est moins assurée : le Romain pourrait pâtir d’un retour de Youssouf Fofana, ou de l’émergence de deux joueurs offensifs au profil similaire arrivés cette année, à savoir Olise et Cherki. Le sélectionneur pourrait être tenté d’emmener les deux, ce qui supprimerait probablement une place de relayeur. La grosse surprise, en mode Benzema 2021 ou Kanté 2024, serait évidemment le retour de Paul Pogba. Toujours sans club à quelques semaines de la reprise estivale, le champion du monde 2018 (32 ans) est envoyé potentiellement à Monaco par la rumeur.
Une attaque jeune et renouvelée autour de Mbappé et Dembélé
Enfin, devant, avec Mbappé et Dembélé, il y aura cinq places à prendre. Doué, Barcola et Kolo Muani devraient en être, ainsi sans doute que Marcus Thuram, même si ce dernier manque vraiment d’efficacité en sélection, où il n’a marqué que deux fois en trente apparitions. Maghnès Akliouche pourrait venir jouer les trouble-fête, tout comme Hugo Ekitike ou Arnaud Kalimuendo. Mathys Tel, qui sort d’un prêt décevant à Tottenham, semble actuellement trop loin du niveau des A.
Reste à savoir dans quelles proportions Didier Deschamps va renouveler son groupe à la rentrée. Le niveau abordable des adversaires de l’automne pourrait lui donner l’occasion de faire de nouveaux essais, même si, en cas de qualification directe, il restera deux matchs amicaux en mars avant l’annonce de la liste définitive en mai.
Il y a toujours des arrivées de dernière minute
Pour rappel, il avait lancé dix nouveaux entre mars et septembre 2022, dont cinq avaient intégré la liste pour le Qatar (Saliba, Konaté, Y.Fofana, Kolo Muani et Disasi). Entre septembre 2017 et mars 2018, il avait lancé cinq débutants, dont quatre sont allés en Russie (Pavard, Nzonzi, L.Hernandez et Kimpembe). Enfin, entre août 2013 et mars 2014, il s’était limité à trois néo-Bleus, dont deux iront au Brésil (Griezmann et Digne). Ce qui signifie que sur les trois dernières éditions (et aussi les précédentes), il y a toujours eu des débutants qui ont eu leur chance en Coupe du monde. Reste à savoir lesquels.