La Coupe du monde idéale : et si on la jouait en deux temps ?

Publié le 17 octobre 2022 - Raphaël Perry

Voilà encore une proposition étonnante dans une série qui n’en manque pas : 40 pays qualifiés se départagent à l’automne par groupes de cinq dans huit pays organisateurs. Les 16 meilleurs classés se retrouvent en juin pour un tournoi à élimination directe uniquement.

Cet article fait partie de la série La Coupe du monde idéale
4 minutes de lecture

Pour imaginer ma Coupe du monde idéale, je suis parti de deux principes :
 le sel de l’épreuve, à mes yeux, ce sont les matches à élimination directe. Les matches de poules perdent souvent de l’intérêt, notamment le 3e de chaque équipe, sujet parfois à polémiques.
 le second, pour l’avoir vécu en 1998, c’est la joie d’accueillir l’épreuve.

De par son gigantisme organisationnel (si on excepte le Qatar qui est une hérésie de l’histoire du ballon rond), il y a finalement très peu de pays, seul, qui pourront à l’avenir postuler à l’accueillir. Sauf si on revient aux formules des années 1930 à 16 équipes par exemple, ce qui n’est pas la tendance même si le modèle de la récente Ligue des Nations, organisée en Final Four, a un petit côté Euro des années 1960 pas déplaisant (surtout quand on la gagne...)

Pour que le maximum de pays puisse y goûter en tant qu’organisateur (je pense aux pays d’Afrique noire par exemple, aux « petits » pays européens ou d’Amérique du Sud qui ne l’ont jamais reçue), j’ai imaginé une Coupe du monde en deux phases :
 une phase de poules en automne
 une phase finale avec matches à élimination directe en juin

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Pourquoi l’automne, pourquoi juin ?

Si on se fie à notre immuable calendrier européen et qu’on ne touche pas aux Coupes d’Europe, l’automne (qui correspond aux matches de poules des C1, C3, C4, avec actuellement deux coupures internationales de deux semaines en octobre et en novembre) est la meilleure période pour dégager les jours nécessaires à la phase de poules. Je reste dans le classique des tournois actuels - qui me convient - pour la date de la phase finale en juin.

Déroulement :

A l’issue des phases de qualification classiques par continent, on qualifie 40 pays.
Pour la première édition, les 8 pays champions du monde de l’histoire du football sont qualifiés d’office et sont têtes de série pour cette phase de poules (Uruguay, Italie, Allemagne, Brésil, Angleterre, Argentine, France et Espagne, donc).

Pour la répartition des autres qualifiés, on part sur :
 4 représentants CONCACAF sur 35 pays prenant part aux qualifications
 4 représentants d’Amérique du Sud (sans compter le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay) sur 7 pays prenant part aux qualifications
 10 représentants européens (sans compter l’Allemagne, l’Italie, l’Angleterre, la France et l’Espagne) sur 50 pays prenant part aux qualifications
 7 représentants d’Asie sur 46 pays prenant part aux qualifications
 7 représentants d’Afrique sur 54 pays prenant part aux qualifications
 1 représentant de l’Océanie sur 9 pays prenant part aux qualifications

Derrière l’Europe (15 pays) qui est la locomotive du foot mondial, l’équilibre est parfait entre les trois pôles suivants (Amérique du Sud, Afrique, Asie) avec 7 pays. Toutes les confédérations sont représentées, on n’a plus besoin de disputer de barrages intercontinentaux comme c’est le cas aujourd’hui pour les derniers qualifiés. Géographiquement, l’Australie retournerait disputer ses qualifications dans la zone Océanie.

Tirage au sort de la première phase en automne :

Les 40 participants sont répartis en 8 poules de 5 équipes. C’est une formule inspirée de la Coupe du monde de rugby (sport que je couvre également).
Seules contraintes du tirage : il ne peut y avoir que 2 participants européens maximum par poule et 1 seule équipe de la même confédération par poule (impossible d’avoir le Chili dans une poule avec une tête de série sud-américaine)

Durée de cette phase de poule :

14 jours de compétition, à raison de quatre matches disputés par équipe dans un seul et même pays (un des cinq qualifiés qui répond au cahier des charges affluence (deux stades d’une capacité de 40.000 personnes minimum chacun).

Au total, on a besoin de seize stades (deux par poules) dans huit pays qui n’ont jamais accueilli l’épreuve jusqu’alors.

Particularité de cette phase de poules, pour la rendre plus attractive : il ne peut pas y avoir de match nul. Il faudra départager aux tirs au but les équipes à égalité à la fin du temps réglementaire. Le vainqueur des TAB marque 2 points, le perdant 1 point (celui du match nul). Pour le reste, le barème est classique (victoire à 3 points, défaite à 0 point).

Modèle de calendrier (5 équipes nommées A,B,C,D,E) pour chaque site :
J1 A-B, J2 C-D, J3 off, J4 A-E, J5 B-C, J6 off, J7 E-D, J8 A-C, J9 off, J10 B-D, J11 C-E, J12 off, J13 A-D, J14 B-E

Soit 80 matches au total, disputés en 14 jours dans 8 pays du monde.

Sites potentiels suivant les critères édictés (climat automne notamment) et si ces pays sont bien évidemment qualifiés : Tunisie, Turquie, Australie, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Chine, Maroc, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Hongrie, Pologne, Portugal, Sénégal, Danemark, Croatie, Cameroun, Nigeria, Costa Rica, Pérou, Paraguay...

Les deux premiers de chaque poule, soit 16 équipes, sont qualifiés pour la deuxième phase.

Deuxième phase en juin :

Les 16 équipes qualifiées s’affrontent en 8e de finale. Le tirage est intégral avec 2 têtes de série : l’organisateur (A) et le tenant du titre (P). Le vainqueur passe en quarts, le perdant est éliminé. Idem en quarts de finale. Les vainqueurs des demi-finales se retrouvent en finale, les vaincus s’affrontent dans la petite finale de classement.

La compétition se déroule sur 15 jours. Les huit quarts de finaliste seront automatiquement têtes de série des phases de poules (à 40) de l’édition suivante (en remplacement des huit champions du monde de l’histoire).

Cette phase finale nécessite trois stades (capacité 60.000 personnes minimum) sur une même zone géographique (villes type Londres, Tokyo, Mexico..., pays ou zone régionale type Benelux, Etats-Unis/Canada, Argentine/Uruguay...) au rayon de 2/300 km maximum entre chacun d’eux pour des raisons logistiques pour les suiveurs.

Le pays ou la zone choisi(e) pour la phase finale (ou deuxième phase) ne peut pas avoir été organisateur d’un des groupes de la première phase.

Modèle de calendrier (16 équipes nommées de A à P) :
J1, 18h : A-B (huitième 1), stade 1 - 21h : C-D (huitième 2), stade 2  
J2, 15h : E-F (huitième 3), stade 3 - 18h : G-H (huitième 4), stade 1 - 21h : I-J (huitième 5), stade 2
J3, 15h : K-L (huitième 6), stade 3 - 18h : M-N (huitième 7), stade 1 - 21h : O-P (huitième 8), stade 2
J4 & J5 off
J6, 18h : huitième 1 - huitième 2 ( quart 1), stade 3 - 21h : huitième 3 - huitième 4 (quart 2), stade 1
J7, 18h : huitième 5 - huitième 6 (quart 3), stade 2 - 21h : huitième 7 - huitième 8 (quart 4), stade 3
J8 & J9 off
J10, 21h : quart 1 - quart 2 (demi 1), stade 1
J11, 21h : quart 3 - quart 4 (demi 2), stade 2
J12 & 13 off
J14, 21h : Match 3e/4e place, stade 3
J15, 21h : Finale demi 1 - demi 2, stade 1

Soit 16 matches, disputés en 15 jours sur une même zone.

Pour résumer :

2 phases en automne (poules) et en juin (éliminatoires), 40 participants, 9 pays organisateurs (dont les 8 de la phase de poules qui n’ont jamais accueillis l’épreuve), 29 jours de compétition, 96 matches, 19 stades.

Pour la périodicité, je conserve le cycle actuel avec une compétition tous les quatre ans.

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