Ces générations bleues si fécondes

Publié le 22 juin 2013 - Bruno Colombari

Alors que la génération 1993 vient de débuter le Mondial U20 en Turquie, si on relisait l’histoire des Bleus en fonction de l’année de naissance de ses joueurs ?

3 minutes de lecture

Avec la coupe du monde des moins de 20 ans qui vient de débuter en Turquie, les projecteurs sont bientôt braqués sur la génération 1993 qui, espérons-le, tiendra ses promesses mieux que celle de 1987. Deux d’entre eux ont déjà joué en A, Raphaël Varane et Paul Pogba, qui ont gagné leur place au Real Madrid et à la Juventus Turin. On peut penser que deux autres, Lucas Digne et Florian Thauvin, ne sont pas très loin, de même que Geoffrey Kondogbia, voire, pourquoi pas, Yaya Sanogo.

Si la génération 1993 accouche donc de futurs grands du football français, de qui sera-t-elle l’héritière ? Regardons de plus près quelles sont les années qui ont donné le plus d’internationaux.
 

Les années les plus fécondes

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Si l’on observe les années qui ont produit le plus d’internationaux, les douze qui comptent au moins onze joueurs sont presque toutes très lointaines, à une exception notable, 1985.

1985 a donné aux Bleus douze internationaux : Benoît Trémoulinas, Adil Rami, André-Pierre Gignac, Aly Cissokho, Laurent Koscielny, Bafétimbi Gomis, Jimmy Briand, Mathieu Debuchy, Gaël Clichy, Stève Mandanda, Morgan Amalfitano et Lassana Diarra. Pour l’instant, aucun d’eux n’a gagné une place de titulaire indiscutable, même si Laurent Koscielny et Mathieu Debuchy peuvent y prétendre désormais.

A noter aussi la grande année 1955, avec 10 bleus : Maxime Bossis, Michel Platini, Jean Tigana, Dominique Rocheteau, Olivier Rouyer, Jean-Luc Ettori, Omar Sahnoun, Albert Gemmrich, Pierrick Hiard et Roland Wagner. Les quatre premiers cités sont dans les cinquante premiers au classement des joueurs, ils ont aussi été titrés champions d’Europe en 1984, et ont échoué deux fois aux portes d’une finale mondiale en 1982 et 1986.

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A l’autre bout du classement, on notera que depuis 1878 et jusqu’à 1993, il n’y a que quatre années qui n’ont donné aucun international français : 1879 et 1880 (mais il ne faut pas oublier que pour 95 joueurs, l’année de naissance n’est pas connue), 1917 et 1992. Les joueurs nés cette année-là n’ayant que 21 ans, il est certain que quelques uns viendront grossir les rangs des Bleus dans les mois ou les années à venir.

Les années les plus prolifiques

Regardons maintenant non plus le nombre de joueurs par année, mais le nombre total de sélections par année. A ce petit jeu, évidemment, les années d’avant-guerre disparaissent du haut du tableau.

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Celle qui arrive en tête, c’est 1977, avec 382 capes au total, réparties sur seulement sept joueurs dont deux champions du monde : Henry et Trezeguet, mais aussi deux vice-champions du monde 2006 (Gallas et Sagnol), et enfin Mikaël Silvestre, Ousmane Dabo et Daniel Moreira.

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Vient juste derrière 1968 avec 368 sélections, et son carré d’as : Desailly, Deschamps, Djorkaeff et Lebœuf, alignés tous les quatre lors de la finale 1998 contre le Brésil. Et bien sûr 1972, autre année royale (362 capes) et un trio en or : Thuram, Zidane et Dugarry, auquel Coupet s’accroche.

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1955 est quatrième de ce podium avec 288 sélections sur 10 joueurs, on l’a vu, dont bien sûr les champions d’Europe Bossis, Platini, Tigana et Rocheteau.

Les années les plus efficaces

Ce sont celles qui comptent la plus forte moyenne de matches par joueur. 1977 est toujours devant (54,6 sélections de moyenne), mais 1976 se glisse juste derrière avec un total certes modeste (125 sélections) mais réparti sur seulement trois joueurs : Patrick Vieira, Ludovic Giuly et Nicolas Gillet. Avec ses 107 sélections, l’ancien capitaine d’Arsenal assure la quasi-totalité à lui seul. A noter la cinquième place de 1965, qui la doit en grande partie à Laurent Blanc (97 sélections sur 203), mais Sauzée (39) et Angloma (37) contribuent aussi.

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Les champions du monde et d’Europe 1998-2000

Dix-huit joueurs ont réussi le doublé Mondial-Euro en 1998 et 2000. C’est l’année 1968 qui est la plus représentée (quatre fois) avec Deschamps, Desailly, Lebœuf et Djorkaeff, devant 1972 (Thuram, Zidane et Dugarry), 1977 (Henry et Trezeguet), 1973 (Pires et Candela) et 1970 (Petit et Karembeu). Viennent enfin 1976 (Vieira), 1971 (Barthez), 1969 (Lizarazu), 1965 (Blanc) et 1963 (Lama).

La génération 1984-1986

Seize joueurs ont été champions d’Europe 1984 puis troisièmes au Mundial mexicain en 1986. C’est l’année 1955 qui est la plus représentée (quatre fois) avec Bossis, Platini, Tigana et Rocheteau. Vient ensuite 1962 avec le trio Amoros-Ferreri-Bellone, puis 1958 (Genghini et Tusseau) et 1957 (Battiston et Bats). Avec un seul joueur viennent enfin 1960 (Le Roux), 1959 (Fernandez), 1954 (Bergeroo), 1953 (Rust) et 1952 (Giresse).

L’année 1924

Avec quinze internationaux, c’est donc l’année la plus prolifique. Pourtant, à y regarder de plus près, elle n’a pas accouché de grands noms, hormis bien sûr Roger Marche, longtemps recordman de sélections (63) et participant de l’épopée de la Suède en 1958, lors de la dernière année de sa longue carrière. Il ne participe cependant qu’à une seule rencontre, la deuxième face à la Yougoslavie, perdue 2-3.

Viennent ensuite Antoine Cuissard (27 sélections) dont la carrière va de 1946 à mai 1954, juste avant la coupe du monde en Suisse pour laquelle il n’est pas retenu, et Pierre Flamion (17 matches entre 1948 et 1953). Les autres n’ont fait que passer chez les Bleus, pris dans le grand brassage de l’après-guerre.

Et 1966 ?

L’année de naissance de l’auteur de Chroniques bleues n’a donné que quatre internationaux à l’équipe de France. Parmi eux, un champion du monde tout de même (Lionel Charbonnier), l’actuel entraîneur de Lyon Rémi Garde, le Tahitien Pascal Vahirua et The King en personne, Eric Cantona.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal