2015, un bilan en bleu (5/6) : l’attaque

Publié le 23 décembre 2015 - Bruno Colombari

Quatre débutants et deux retours : Deschamps a chamboulé son attaque cette année, et il a bien fait, car l’affaire Benzema-Valbuena aura sûrement des conséquences pour l’Euro. Et l’éclosion de Martial est une excellente nouvelle.

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Dans le tableau, les cases pleines figurent les titularisations, les autres les remplacements, les chiffres les minutes jouées et les couleurs les victoires (bleu) et les défaites (rouge). Le tableau se lit de gauche à droite dans l’ordre d’apparition au cours de l’année : en premier les titulaires lors du premier match, en dernier les titulaires du dernier match.

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C’est le secteur de jeu qui a le plus bougé en 2015. Au début de cette année, le trio Valbuena-Benzema-Griezmann semblait loin devant la concurrence. Onze mois plus tard, il n’est pas sûr que le premier jouera l’Euro, et il est probable que le second n’y sera pas. Et quatre petits nouveaux dont arrivés dans l’intervalle, avec la ferme intention de bousculer la hiérarchie.

Griezmann passe à droite, Valbuena sur le banc

Mathieu Valbuena n’aura finalement été titularisé que quatre fois cette année, pour quatre entrées en cours de jeu. Ses 355 minutes passées sur le terrain sont peu de choses pour le joueur le plus souvent appelé par Didier Deschamps depuis 2012. Il a pourtant marqué deux buts sur coups de pied arrêtés, un pénalty face à la Belgique et un coup-franc contre le Portugal. Le choix du sélectionneur de ne pas le retenir pour les deux dernières sorties de l’année a surpris, faisant du Lyonnais une victime collatérale de l’affaire qui l’a opposé à Benzema. Ses absences sur blessure et son rendement insuffisant à Lyon fragilisent sa position pour 2016.

Abonné au couloir gauche depuis ses débuts en Bleu, Antoine Griezmann, l’attaquant le plus utilisé par Deschamps cette année (8 titularisations et aucun match manqué), a profité des circonstances pour se replacer à droite après l’été. Et ses performances s’en sont ressenties, avec un but contre l’Arménie (son premier en tant que titulaire) et un impact sur le jeu bien plus important. On peut imaginer qu’il sera le choix numéro un de Deschamps à l’Euro pour ce poste.

Benzema s’éloigne, Giroud prend une option

Trois titularisations, une apparition dans la dernière demi-heure contre la Serbie et deux buts face à l’Arménie : on n’aura pas beaucoup vu Karim Benzema cette année en sélection. Capitaine décevant face au Brésil, il n’a pas montré grand chose contre le Portugal, avant de se retrouver mêlé à une invraisemblable affaire de chantage contre Valbuena. Sa défense maladroite n’a pas suffi à lui éviter une suspension, malgré le soutien de Noël Le Graët, et son avenir en Bleu est fortement compromis, du moins jusqu’à l’Euro. Certains ont disparu de la circulation pour moins que ça.

La nature ayant horreur du vide, il fallait quelqu’un pour occuper la pointe de l’attaque en l’absence du Madrilène. Olivier Giroud s’y est employé et avec plutôt du bonheur. On sait les deux hommes très peu complémentaires (et sans aucune affinité l’un pour l’autre). Ils n’ont d’ailleurs passé que six minutes ensemble sur le terrain, à la fin de France-Brésil en mars. Tout le reste de l’année, ils se sont croisés, Benzema remplaçant Giroud contre la Serbie et inversement face à l’Arménie. Résultat : quatre buts pour le Gunner, six titularisations et une participation à tous les matches. L’attaquant d’Arsenal n’a peut-être pas la technique hors normes de Benzema, mais sa fin d’année prolifique l’a mis en confiance et il est le candidat naturel pour le poste de numéro 9 en juin.
 


 

Gignac revient mieux que Ben Arfa

Derrière ce carré inamovible depuis la coupe du monde, il y avait deux places à gagner, ou à perdre, c’est selon. Alexandre Lacazette a certes ouvert son compteur contre le Danemark à Saint-Etienne, mais c’est à peu près tout. Il n’a passé que dix-huit minutes sur le terrain lors des six derniers matches où se dessinait le groupe pour l’Euro. On n’attendait plus André-Pierre Gignac, parti au Mexique, et pourtant l’ancien Marseillais est revenu en novembre, et il a signé son retour par un but contre l’Allemagne. De quoi se rappeler au bon souvenir du sélectionneur si jamais une place se libère dans l’axe...

L’autre retour de 2015, c’est bien sûr celui d’Hatem Ben Arfa. En congé des Bleus depuis l’Euro 2012, le Niçois a été si brillant depuis le mois d’août que l’hypothèse de son rappel en sélection n’a fait que grandir, jusqu’à se concrétiser en novembre. Pas de chance : les deux apparitions de Ben Arfa contre l’Allemagne (dix minutes) et l’Angleterre (une mi-temps) ont coïncidé avec une baisse de régime du dribbleur gaucher. Et si Deschamps ne l’avait rappeler que pour démontrer que l’ancien pensionnaire de Clairefontaine n’avait pas le niveau international ?

Coman et Martial, sans complexes

Pour finir, venons-en aux quatre nouveaux. Bien malin qui aurait pu prévoir les débuts en Bleu de Nabil Fekir, Paul-Georges Ntep, Anthony Martial et Kingsley Coman dans un secteur qui semblait verrouillé depuis 2014. Si le Lyonnais a joué cinq fois, il n’a passé que deux heures sur le terrain. Le temps de marquer un but (contre la Belgique) et de montrer quelques gestes prometteurs, avant de se blesser d’entrée de jeu à Lisbonne où il était titulaire. Le Rennais n’a fait que deux apparitions en juin et semble un peu juste à ce niveau. Il n’a disputé que six matches depuis l’été en club.
 


 
Kingsley Coman, que Guardiola a installé comme titulaire dans l’attaque du Bayern, est arrivé sans aucun complexe en équipe de France en novembre. Lui aussi semble un peu en dessous des autres attaquants, mais c’est une option très sérieuse pour l’après Euro. Enfin, Anthony Martial a explosé les compteurs fin août avec simultanément une première convocation chez les Bleus et un transfert stratosphérique à Manchester United. Beaucoup y auraient laissé des plumes, mais pas lui. Titularisé lors des trois derniers matches, il a été brillant à Copenhague et contre l’Allemagne, où sa passe décisive pour Giroud a marqué les esprits. C’est l’atout majeur pour les Bleus à l’Euro.
 

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