[921] Italie-France (1-3) : on appelle ça une revanche

Publié le 18 novembre 2024 - Bruno Colombari

Français et Italiens ont joué la Ligue des Nations à fronts renversés : après la nette victoire de la Squadra à Paris en septembre, les Bleus ont joliment terminé 2024 par un succès indiscutable à Milan.

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Le résultat est-il prévisible ?

Soyons clairs : sur les cinq matchs de Ligue des Nations joués depuis l’Euro, il n’y avait pas photo entre les Bleus et la Squadra Azzurra. La deuxième méritait largement sa première place du groupe, où elle n’a cédé que deux points en une mi-temps jouée à dix contre la Belgique, en octobre (2-2). Et sa démonstration à l’aller au Parc des Princes, où le score final (3-1) aurait pu être plus large, parlait pour elle. L’équipe de Luciano Spalletti était en pleine confiance et ça se voyait.

Autant dire qu’une victoire des Bleus (indispensable pour finir en tête du groupe, à la condition de l’emporter avec au minimum deux buts d’écart) semblait très improbable. Un nul aurait pu passer pour un résultat correct, même s’il ouvrait la voie à un quart de finale très compliqué en mars prochain contre l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal.

Et finalement, la très bonne première demi-heure des Bleus, ponctuée par deux jolis buts sur corner puis sur coup franc, a tout changé. Déjà, l’engagement dans les duels n’avait rien à voir avec la prestation précédente, Rabiot et Koné maîtrisaient le milieu italien et la défense n’était mise hors de position que sur une perte évitable de Koundé. En deuxième mi-temps, les Bleus ont fait à peu près ce qu’ils voulaient avec un nouveau but Digne-Rabiot (coup franc et tête décroisée) et un peu de relâchement dans le temps additionnel qui aurait pu coûter un but sans un grand Maignan.

L’équipe est-elle en progrès ?

Comme dit précédemment, cette équipe de France-là a attendu le seizième et dernier match de l’année pour enfin jouer à son vrai niveau. Dommage que ce n’était pas pendant l’Euro…

Les changements opérés après la piètre performance contre Israël ont tous payé, même si l’apport offensif du duo Thuram-Kolo Muani a été décevant. Mais l’entrejeu a été bien meilleur, avec un Koné accrocheur, un Rabiot de gala et un Guendouzi qui commence à trouver sa place. Et Lucas Digne a montré qu’il est dans une forme éclatante, en étant impliqué dans les trois buts du match, ce qui n’est pas mal pour un arrière gauche qui n’a pas été retenu lors des deux dernières Coupes du monde.

Sur cette dynamique, avec le retour l’an prochain de Mbappé en mars, et, on l’espère, de Pogba en juin ou septembre, il y a moyen de retrouver l’espoir que cette sombre année 2024 avait égaré quelque part en Allemagne.

Quels sont les joueurs en vue ?

Si Adrien Rabiot a signé un très beau doublé de la tête, il a aussi été très influent au milieu où il a éteint l’adversité. Lucas Digne est aussi à féliciter pour sa qualité de coups de pied arrêtés et aussi pour son activité défensive, les Italiens passant rarement par son côté. Mike Maignan ne peut rien sur le but italien, mais il sauve la première place par son arrêt réflexe sur le tir de Moïse Kean en toute fin de match. Enfin, la charnière Konaté-Saliba a été sérieuse et concentrée, alors que Manu Koné, placé en 6 à la place de Kanté, a été intéressant.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Placés à deux devant, Randal Kolo Muani et Marcus Thuram avaient l’occasion de montrer qu’ils pouvaient être associés. C’est raté, aucun des deux ne se créant d’occasion sérieuse, le second gérant même mal des ballons de contre en fin de match. Bradley Barcola, entré dans le dernier quart d’heure à la place de Thuram, a fait à peu près n’importe quoi dans le couloir gauche, rendant systématiquement le ballon aux Italiens alors qu’il ne fallait surtout pas le perdre. Enfin, Jules Koundé a déçu : il n’a jamais pesé devant, et perd un ballon anodin sur l’action qui amène le but italien.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Les quatre mois qui nous séparent du premier rendez-vous de 2025 (vers le 20 mars) ne seront pas de trop pour évacuer cette année 2024 très décevante, hormis son dernier match. Ils devraient permettre, du moins on l’espère, à Kylian Mbappé de se refaire une santé et de retrouver le moral et la motivation, à défaut du brassard de capitaine. Quant aux quarts de finale de Ligue des Nations, dont l’adversaire sera connu le 22 novembre, ils n’ont pas grande importance. La priorité des Bleus en 2025 ne sera pas la sous-compétition européenne, mais la phase qualificative pour la Coupe du monde 2026, qui commencera pour eux soit en juin (s’ils sont dans un groupe de cinq), soit en septembre (dans un groupe de quatre), selon ce qui sortira du tirage au sort du 13 décembre. Et là, il vaudra mieux avoir retrouvé le sens du jeu et l’efficacité offensive. L’Italie a payé très cher, en 2017 et en 2021, le fait de les avoir perdus.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal