Le résultat était-il prévisible ?
Se présenter avec deux cinquièmes de défense titulaire contre cette Espagne-là ne laissait guère d’issue sur le résultat, à la limite sur son ampleur. Sur la forme du moment des attaquants français, on pouvait espérer qu’il y ait beaucoup de buts dans cette demi-finale d’année impaire, en espérant seulement qu’ils ne soient pas trop mal répartis. Ce qui est dommage, c’est qu’avec la défense habituelle, il y avait la place pour bousculer une équipe d’Espagne clinique devant mais guère rassurante derrière, comme on l’avait déjà vu en quart de finale face aux Pays-Bas.
L’équipe est-elle en progrès ?
Difficile de juger le vrai niveau des Bleus sur ce match, car il manquait trop de joueurs importants derrière (on a vu déjà à quel point l’absence de Koundé avait plombé le Barça face à l’Inter en Ligue des Champions). La préparation inexistante (deux jours) et un calendrier absurde coincé entre les finales européennes et la Coupe du monde des clubs aboutissent à ce genre de match sans queue ni tête. Mais c’est quand même la quatrième défaite de l’équipe de France en un an, sur les dix derniers matchs, et ça commence à faire beaucoup.
Quels sont les joueurs les plus en vue ?
Sans aucun doute les remplaçants. Malo Gusto et Bradley Barcola ont apporté de la fraîcheur et de l’envie (mais pourquoi les avoir fait rentrer si tard, et pas à la mi-temps ?), Randal Kolo Muani a marqué le but de l’espoir et Rayan Cherki a fait une entrée vraiment brillante, qui devrait lui ouvrir la titularisation contre l’Allemagne dimanche. Mais quand aucun titulaire ne remonte à la surface, c’est toujours mauvais signe.
LE PÉTARD de @rayan_cherki 🤯
Quelle reprise de volée... 💎
Son premier but en Equipe de France !🇪🇸5-2🇫🇷 #ESPFRA #FiersdetreBleus pic.twitter.com/YxI6mymkX4
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) June 5, 2025
Quels sont les joueurs en retrait ?
Heureusement pour lui que le Ballon d’or ne se jouera pas sur ce match, parce que sinon Ousmane Dembélé n’aurait aucune chance face à Lamine Yamal. Le Parisien a fait ce qu’il a pu pendant une heure, mais avec trop de déchet dans ses frappes et quelques contrôles un peu longs. Kylian Mbappé a enfin retrouvé le chemin des filets après sept matchs de disette, mais le reste de son match n’est pas encourageant. Désiré Doué a fait un bon début, puis il s’est enferré dans des duels à un contre trois et a baissé physiquement.
Pierre Kalulu a connu un vingt-cinquième anniversaire cauchemardesque. Didier Deschamps donne la plupart du temps une deuxième chance à ses nouveaux joueurs, mais là, le Turinois part de très loin tant il a été complètement dépassé. Comme Clément Lenglet, dont le retour en Bleu a surpris, et qui a encore une fois vraiment déçu. Ibrahima Konaté a pris l’eau comme à Split en mars, dans un secteur très concurrentiel. Et le milieu Rabiot-Koné a commis trop de fautes et perdu trop de ballons pour soulager la défense et servir les attaquants.
Quelles attentes pour le prochain match ?
Aucune, tant les petites finales pour désigner le troisième n’ont aucun sens. On aurait beaucoup aimé voir un France-Allemagne en finale, mais pour ça il aurait fallu éviter l’Espagne, qui aurait certainement battu cette Mannschaft-là. Donc on aura droit à la revanche de 1958, gagnée 6-3, on le rappelle, avec un quadruplé de Just Fontaine. Les Allemands avaient aligné les coiffeurs, et les Français tous leurs titulaires sauf Jonquet et Piantoni, forfaits. Dimanche, il y aura sûrement des coiffeurs partout, mais de ce qu’on a vu hier soir, c’est peut-être préférable. Lucas Chevalier et Loïc Badé pourraient avoir leur chance, et on aimerait bien voir Benjamin Pavard, encore une fois resté sur le banc. Et après, il sera temps de se projeter à septembre pour la qualification à la Coupe du monde 2026.