Le résultat était-il prévisible ?
L’Islande n’avait jamais représenté un adversaire redoutable pour les Bleus, encore moins en compétition (10 victoires, 3 nuls), et surtout pas à domicile (7 victoires en 7 matchs). Un score nul, et a fortiori une défaite, semblaient donc hautement improbables, surtout après la victoire convaincante à Wroclaw face à l’Ukraine. Tout autre résultat qu’un succès au Parc, et avec un écart conséquent, comme en 2019 par exemple (4-0) serait donc considéré comme une contre-performance. Et une victoire à l’arraché ? Aussi, dans la forme, mais évidemment, en phase qualificative c’est le fond qui compte, et bien sûr le classement. Avec six points contre trois à l’Islande et un seul à l’Ukraine, les Bleus sont idéalement lancés dans ce groupe, et c’est l’essentiel.
L’équipe est-elle en progrès ?
Décidément, depuis l’automne 2023, l’équipe de France peine à enchaîner les matchs satisfaisants. C’est certes la troisième victoire consécutive, en comptant celle face à l’Allemagne en juin, mais le match contre l’Ukraine avait déjà été contrasté entre une première période brillante et une deuxième plus difficile. Celui devant l’Islande aura été confus et douloureux de bout en bout, sans réelle maîtrise, avec des occasions manquées mais aussi des largesses défensives qui auraient pu coûter deux points. L’essentiel est fait, mais les promesses entrevues à Wroclaw n’ont pas été confirmées. C’est la preuve que l’équipe est jeune et manque encore de repères, et aussi que l’animation offensive avec Barcola à droite et Thuram à gauche n’a pas fonctionné.
Quels sont les joueurs en vue ?
Difficile de sortir des noms de cette équipe de France globalement décevante et en dessous de son niveau réel mardi soir. Sans être vraiment brillant, et malgré plusieurs tirs non cadrés, Kylian Mbappé a été encore une fois décisif, et comme face à l’Allemagne, il a été à la fois buteur (sur pénalty, son douzième) et passeur, pour Barcola. L’autre satisfaction de la soirée est Manu Koné, à nouveau indispensable au milieu, où il a récupéré bon nombre de ballons alors que Tchouaméni était dans un jour sans. Kingsley Coman a fait une entrée intéressante dans la dernière demi-heure. Il mérite d’être revu.
Quels sont les joueurs en retrait ?
Michael Olise a raté son match, alors qu’il restait sur deux belles prestations. Il n’a pas marqué, et s’il a donné une passe décisive, c’était pour Andri Gudjohnsen sur un pressing haut islandais, et alors que la passe de Tchouaméni, vers l’intérieur du terrain et à vingt mètres des buts français, n’était vraiment pas un cadeau. Le meneur de jeu n’a jamais vraiment trouvé Mbappé, ni les deux autres attaquants, hormis un caviar en première mi-temps sur lequel Thuram a été un peu court. Marcus Thuram, justement, s’est beaucoup montré, mais sans aucune réussite, avec une tête au-dessus, une autre repoussée par le gardien, un tir trop mou et un pointu contré. Il reste à deux buts en 31 sélections, ce qui est évidemment insuffisant, même s’il ne joue pas dans les meilleures dispositions sur le côté gauche.
Aurélien Tchouaméni a connu beaucoup de déchet dans son jeu, aussi bien à la récupération qu’en passes longues, et il a écopé d’un carton rouge pour un tacle dangereux, un an après sa première expulsion en Belgique. Il sera certainement suspendu pour les deux matchs d’octobre, ce qui pourrait être préjudiciable lors du déplacement en Islande.
Ibrahima Konaté n’a pas dégagé suffisamment d’assurance derrière, mais les latéraux, Jules Koundé à droite et Theo Hernandez à gauche, ont été décevants en phase offensive, alors que leurs débordements et leurs centres auraient été utiles face à une défense regroupée.
Enfin, Mike Maignan, battu de près sur le but islandais, a été sauvé par l’arbitre alors que Andri Gudjohnsen croyait avoir égalisé à la 88e suite à un ballon mal maîtrisé sur sa ligne.
𝙄𝙡 𝙖 𝙛𝙖𝙡𝙡𝙪 𝙖𝙡𝙡𝙚𝙧 𝙡𝙖 𝙘𝙝𝙚𝙧𝙘𝙝𝙚𝙧 𝙘𝙚𝙡𝙡𝙚-𝙘𝙞 😤
2 victoires en 2 matchs après ce succès face à l'Islande 👊RDV en octobre pour la suite des éliminatoires pour la CDM 2026 🔜 #FRAISL #FiersdetreBleus pic.twitter.com/3RrnaNCcfQ
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) September 9, 2025
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Ce sera le 10 octobre, au même endroit (le Parc des Princes), contre l’Azerbaïdjan. Sur le papier, ce sera le match le plus facile du groupe, contre la 122e sélection mondiale. Avec trois nuls (Estonie 0-0 en novembre 2024, Lettonie 0-0 en juin 2025 et Ukraine 1-1 en septembre) pour sept défaites lors de ses dix derniers matchs, les Azéris ne font guère peur, mais ils seront sans doute difficiles à jouer à Bakou, comme les Ukrainiens l’ont constaté. Ils viennent d’ailleurs de se séparer de leur sélectionneur portugais, Fernando Santos, champion d’Europe 2016 (contre la France). Et lors des deux confrontations entre les deux équipes, en 1994 et 1995, les Bleus s’étaient imposés deux fois, 2-0 à Trabzon (en Turquie) à l’aller sur un terrain injouable, et 10-0 au retour à Auxerre. Le record établi depuis contre Gibraltar (14-0 en 2023) ne sera sans doute pas battu, mais un score large est évidemment envisageable. Ce sera le deuxième match, le 13 octobre à Reykjavik contre l’Islande, qui sera peut-être décisif pour la qualification.








