Entre 2010 et 2022, Hugo Lloris aura joué quatre phases finales mondiales, jouant au total vingt fois. C’est un record pour un joueur français (devant Griezmann 19, Varane et Giroud 18), qui pourrait être battu par Mbappé en 2026 s’il joue au moins sept fois (il y aura huit matchs possibles pour les demi-finalistes).

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Mais c’est aussi un record pour un gardien de but, et ce au niveau mondial, puisque Lloris a fait mieux que Manuel Neuer (Allemagne, 19), Claudio Taffarel (Brésil, 18), Sepp Maier (Allemagne, 18), Dino Zoff (Italie, 17), Iker Casillas (Espagne, 17), Peter Shilton (Angleterre, 17) et… Fabien Barthez (17). Lequel aurait pu faire mieux que Lloris si les Bleus avaient atteint la finale de la Coupe du monde 2002, avec quatre matchs en plus.

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Seul Thibaut Courtois peut faire mieux en 2026

Pour répondre à la question posée en titre, sur les 150 joueurs les plus fréquents en Coupe du monde, seul le Belge Thibaut Courtois pourrait menacer Lloris. Il compte actuellement 15 sorties en tournoi mondial, qu’il pourrait porter à 23 en cas de parcours complet de la Belgique l’an prochain. Mais une place de quart-finaliste suffirait pour atteindre les 21 matchs. Encore faut-il d’une part que la Belgique se qualifie [1]. Et qu’il dispute la compétition, évidemment.

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Revenons donc au record d’Hugo Lloris, et entrons dans des stats détaillées de ses 20 matchs de Coupe du monde.

14 victoires, dont 11 consécutives

Son bilan personnel est brillant, avec 14 victoires (record français en Coupe du monde à égalité avec Griezmann et Giroud, alors que Mbappé en compte 11) pour 3 nuls (dont une élimination aux tirs au but contre l’Argentine en 2022) et 3 défaites. C’était d’ailleurs plutôt mal parti, puisque Lloris avait perdu deux de ses trois premiers matchs dans la compétition en juin 2010, contre le Mexique (0-2) et l’Afrique du Sud (1-2), après un nul face à l’Uruguay (0-0). Autrement dit, il lui faudra attendre 2014 et le 3-0 contre le Honduras pour voir sa première victoire. Depuis, son bilan est impressionnant, puisqu’il n’a perdu qu’une seule fois (face à l’Allemagne en 2014) et a bouclé deux tournois invaincu : lors de la défaite contre la Tunisie en 2022, il était sur le banc, Mandanda gardant la cage française. Ce qui lui fait onze victoires d’affilée, six en 2018 et cinq en 2022, série terminée en finale contre l’Argentine.

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Un but encaissé par match, et huit clean-sheets

Au nombre de buts encaissés, son bilan est moins bon : en 20 matchs, il a concédé 20 buts (dont 8 clean-sheet), contre 8 en 17 matchs pour Fabien Barthez (10 clean-sheets), 10 en 17 matchs pour Peter Shilton (10 clean-sheets également), 15 pour Claudio Taffarel (8 clean-sheets), 16 en 17 matchs pour Dino Zoff (5 clean-sheets) et en 19 matchs pour Manuel Neuer (7 clean-sheets). Sur les sept autres gardiens ayant joué au moins 17 fois, seuls deux, Sepp Maier (19 buts en 18 matchs) et Iker Casillas 18 buts en 17 matchs) ont encaissé plus de buts par rencontre.

Lloris est aussi le gardien qui a encaissé le plus de pénalties en Coupe du monde. C’est plutôt logique, puisqu’il compte le plus de matchs joués, et que ceux-ci ont eu lieu dans une période où le nombre de pénalties sifflés a nettement augmenté, notamment avec le recours de la VAR en 2018 et 2022.

15 gardiens français en Coupe du monde

Au niveau des gardiens des Bleus, ils sont 15 à avoir joué au moins une fois en Coupe du monde. Cinq d’entre eux l’ont fait plusieurs fois : quatre pour Lloris, trois pour Barthez et deux pour Thépot, Remetter et Mandanda. Deux gardiens (Alex Thépot contre le Mexique en 1930 et Jean-Paul Bertrand-Demanes face à l’Argentine en 1978) sont sortis en cours de match, mais un seul est rentré, Dominique Baratelli dans le second cas ; qui est aussi celui qui compte le temps de jeu le plus bref (35 minutes). Pour le premier, les remplacements n’étant pas autorisés, c’est le défenseur Augustin Chantrel qui a pris la place de gardien, et qui a d’ailleurs encaissé le seul but mexicain du match, le premier but concédé par la France en Coupe du monde.

Vingt matchs, vingt défenseurs différents devant lui

En toute logique, la ligne défensive est celle qui bouge le moins, aussi bien à l’intérieur d’une phase finale que pendant le match, les remplacements concernant prioritairement les joueurs offensifs et éventuellement les milieux.

En 20 matchs de Coupe du monde, Lloris a connu neuf défenses différentes. On peut penser que c’est beaucoup, mais parmi elles, il y en a déjà deux qui ont fait l’objet d’une rotation massive pour différentes raisons : celle alignée contre l’Afrique du Sud en 2010, avec les défections de Evra et d’Abidal remplacés par Clichy et Squillaci (la numéro 2 dans le tableau) et celle face à l’Equateur en 2014, les Bleus étant déjà qualifiés et Deschamps ne conservant que Sakho, alors que Sagna, Koscielny et Digne se retrouvaient titulaires (la numéro 4).

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Sur les sept autres, la plus fréquente, et ce n’est pas un hasard, est la numéro 6 qui a été alignée six fois en Russie en 2018. En 2014, l’état de forme précaire de Mamadou Sakho, remplacé trois fois sur quatre en cours de match par Koscielny et Varane, a perturbé l’axe défensif français. Et en 2022, Lucas Hernandez s’est blessé d’entrée contre l’Australie, alors que Ibrahima Konaté a successivement remplacé Varane (contre l’Australie) et Upamecano (face au Maroc).

La finale face à l’Argentine a battu tous les records avec trois changements sur quatre dans la ligne défensive, pour trois motifs différents : niveau de jeu insuffisant pour Théo Hernandez, remplacé à la 71e par Eduardo Camavinga, épuisement pour Raphaël Varane, suppléé (trop tard, après le troisième but argentin) à la 113e par Konaté et pour une raison obscure pour Jules Koundé, dans le temps additionnel de la prolongation par Axel Disasi, qui ne participera pas à la séance de tirs au but.

Varane a joué les trois quarts des matchs, Pavard et Lucas Hernandez plus d’un tiers

Du côté des titulaires, Lloris aura donc joué avec quatre latéraux droits (Sagna, Debuchy, Pavard et Koundé), cinq latéraux gauches (Evra, Clichy, Digne, Lucas et Théo Hernandez), quatre centraux droits (Gallas, Varane, Koscielny et Konaté) et cinq centraux gauches (Abidal, Squillaci, Sakho, Umtiti et Upamecano), soit 18 défenseurs différents pour quatre postes en vingt matchs, preuve d’une stabilité certaine. Varane est celui qui en a le plus joué (15 comme titulaire et un comme remplaçant) devant Pavard et Lucas Hernandez (7), Umtiti et Théo Hernandez (6). A ceux-là, il faut ajouter les deux qui n’ont joué que comme remplaçants avec Lloris en Coupe du monde, à savoir Disasi et Camavinga. Soit 20 en tout.

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Les 9 défenses de Lloris en Coupe du monde

Les défenseurs titulaires avec une * sont sortis en cours de match. LD : latéral droit. LG : latéral gauche. CD : central droit. CG : central gauche.