La question : 800 buts marqués en compétition, c’est beaucoup ?
Le but de Jean-Philippe Mateta n’est pas seulement le premier pour lui en équipe de France, ni le 1675e depuis 1904. C’est aussi le 800e en compétition, sur un total de 411 matchs depuis octobre 1908 (aux JO de Londres). Sachant que l’équipe de France a inscrit 875 buts lors de ses 518 matchs amicaux, il es facile de constater que la moyenne est meilleure lors des rencontres à enjeu : 1,95 contre 1,67.
Mais il faut garder en tête deux choses : historiquement, les matchs amicaux ont été joués plutôt contre des équipes de niveau équivalent (Belgique, Suisse, Autriche, pays de l’Est) ou supérieur (Angleterre, Italie, Allemagne, Espagne), alors qu’en compétition, les phases qualificatives, et notamment depuis une trentaine d’années avec l’augmentation du nombre de fédérations adhérentes à l’UEFA, permettaient aux Bleus de rencontrer des équipes beaucoup plus faibles (Malte, Chypre, les Féroé, le Luxembourg…).
Ensuite, la période récente, disons depuis 1984, a vu diminuer le nombre d’amicaux et augmenter celui de matchs en compétition (avec des phases qualificatives et des phases finales beaucoup plus fournies), ce qui correspond aussi à l’entrée de l’équipe de France dans la cour des grands, avec deux titres mondiaux, deux championnats d’Europe, et trois finales perdues.
Pour l’anecdote, voici les trois meilleurs buteurs dans chaque catégorie. En amical, Olivier Giroud est loin devant avec 29 buts, devant David Trezeguet (20) et Jean Baratte. En compétition, l’écart est le même mais il va s’agrandir, puisque Kylian Mbappé en est à 43, devant Thierry Henry (34) et Antoine Griezmann (29). Jean-Philippe Mateta est le 250e international français à marquer dans un match de compétition. Bienvenue au club.
L’adversaire : toujours invaincu contre l’Islande
Comme en octobre 2018 à Guingamp, où elle menait 2-0 jusqu’à la 86e face aux tout nouveaux champions du monde, l’Islande est passée tout près de sa première victoire face aux Bleus. C’était même la première fois qu’elle inscrivait deux buts à l’équipe de France dans son stade de Reykjavik. Mais comme en 2018, le match s’est terminé par un 2-2 qui n’arrange personne. Et l’Islande reste la sélection qui a le plus joué contre les Bleus sans jamais les battre : 17 fois (5 nuls et 12 défaites), loin devant l’Irlande du Nord (9), Chypre (8), le Maroc, les Féroé et la Bosnie (6).
La série : quatrième match de l’année où l’adversaire ouvre le score en première période
Ça devient une (mauvaise) habitude : en 2024, l’équipe de France a commencé un match sur deux en encaissant la première un but avant la 45e minute. A Reykjavik, c’était la quatrième fois après la Croatie en mars (Ante Budimir, 26e, score final 0-2), l’Espagne en juin (Nico Williams, 22e, 4-5) et déjà l’Islande en septembre (Andri Gudjohnsen, 21e, 2-1). Le record depuis 2012 est de six matchs débutés de la même manière, en 2022 (pour trois défaites) et en 2024 (aucune). Ce total de six est d’ailleurs le maximum obtenu en une année depuis 1904. C’est arrivé en 2008, 1992, 1960, 1930, 1923 et 1908. Il ne pourra pas être battu cette année, puisqu’il ne reste que deux matchs à jouer en novembre…
L’arbitre : Orel Grinfield (Israël)
Il a déjà arbitré les Bleus contre la Croatie le 13 juin 2022, et ce n’était pas un bon souvenir. Il avait notamment accordé un pénalty à Modric en début de match (0-1), pour ce qui serait la 97e et dernière sélection de Benzema. Face à l’Islande, les Bleus n’ont pas perdu ni concédé de pénalty, mais ils n’ont toujours pas gagné…
Voir le tableau des arbitres
Le score
Il n’y avait pas encore eu de match nul en 2024 (5 victoires et 2 défaites). Et ce 2-2 est le premier depuis celui contre la Grèce en novembre 2023. Le dernier 3-0 remontait à juin 2024 contre le Luxembourg en amical. C’est le 42e de l’histoire des Bleus, et seulement le cinquième de l’ère Deschamps. Dans les quatre précédents, on retrouve l’Islande en 2018 à Guingamp, on l’a vu, mais aussi l’Allemagne en 2017 à Cologne (avec un doublé de Lacazette pour sa dernière sélection), la Grèce en 2023 et un seul match de phase finale, celui contre le Portugal à Budapest en juin 2021, au premier tour de l’Euro, avec un doublé de Benzema qui avait répondu à un autre doublé, signé Cristiano Ronaldo.
Voir la Matrice des scores de l’équipe de France de football et l’article Dataviz : la répartition des matchs nuls par score
L’âge et l’expérience
Contre l’Azerbaïdjan, la moyenne d’âge des titulaires (27 ans et quatre mois) a dépassé de peu celle depuis 2012 (27), essentiellement grâce aux trois trentenaires Maignan, Digne et Thauvin, alors que deux autres se trouvaient également au-dessus des 27 ans (Nkunku et Mateta) et deux autres encore juste en-dessous (Upamecano et Koundé).
En terme d’expérience en revanche, l’équipe se situe très largement en dessous de la moyenne depuis 2012 (400) avec 269 capes cumulées avant le match, soit l’équipe la moins expérimentée depuis juin 2022 et un déplacement en Croatie (183). Deux joueurs seulement comptaient plus de sélections que la moyenne depuis 2012 (36,4), à savoir Koundé et Digne, alors que Maignan et Upamecano s’en approchaient. Et cinq autres avaient entre une et 15 capes.
Un peu de tenue
Le kit tout blanc, avec ses rayures bicolores qu’on ne regrettera pas l’an prochain, ne gagne qu’une fois sur deux. Il a été porté six fois depuis début 2024, pour trois victoires, deux défaites et un nul. C’est un peu mieux pour le maillot blanc seul, qui compte trois nuls et deux défaites pour 14 matchs (sur 24 joués, ce qui veut dire qu’il a été porté plus souvent que le bleu !). C’est la 85e fois depuis 1976 que la tenue intégralement blanche est utilisée. Dont 25 matchs nuls.
[ Lire l’article Dataviz : la couleur du maillot de l’équipe de France
[ Lire l’article Maillots adverses : les couleurs de la maison d’en faceL’indice de renouvellement : 7/11
L’indice de renouvellement : 7/11
Si la continuité des titulaires entre deux matchs est un bon indicateur de performance, alors les fortes rotations de l’automne expliquent en partie des prestations plutôt décevantes. Entre le match de ventredi contre l’Azerbaïdjan et celui de lundi en Islande, il n’y a que quatre joueurs maintenus : le gardien Mike Maignan, les deux défenseurs centraux William Saliba et Dayot Upamecano et le meneur de jeu Michael Olise. C’est-à-dire à peu près l’épine dorsale de l’équipe, tout le reste ayant tourné (même si quatre des sept entrants avaient joué une partie du match précédent en tant que remplaçants). C’est beaucoup, mais ces quatre-là ont été loin de leur niveau habituel, ce n’est donc pas une explication suffisante. Elle tient sans doute plutôt dans le manque d’automatismes au milieu (entre Camavinga et Koné) et en attaque (avec une ligne offensive inédite Thauvin-Mateta-Nkunku).
Le joueur : Thauvin seul rescapé de 2018
S’il y avait trois champions du monde sur la feuille de match, deux n’ont pas quitté le banc (Benjamin Pavard, rapatrié de Marseille quelques heures avant et Lucas Hernandez). Seul le troisième a débuté, et c’est Florian Thauvin. Grâce à lui, la continuité est assurée depuis le titre mondial de 2018, puisqu’il y a toujours eu un champion du monde aligné (titulaire ou remplaçant entré en jeu) lors des 90 matchs qui ont suivi la finale de Moscou. Mieux même, comme l’a rappelé Matthieu Delahais, depuis septembre 1975 et un match… contre l’Islande à Reykjavik, les Bleus ont toujours joué avec au moins un champion d’Europe ou du monde (titré ou à venir), soit 50 ans et 369 matchs consécutifs !
A noter que le joueur le plus capé au coup d’envoi était lLucas Digne, et ses 53 sélections ! Kingsley Coman (60 avant le match) a pris le relais dans la dernière demi-heure.
| Clas. | Joueur | Sel | titu | G | N | P | Abs. | Densité | Tps jeu | Année |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 38 | Kingsley Coman | 61 | 28 | 38 | 16 | 7 | 71 | 46% | 2864 | 2015 |
| 49 | Lucas Digne | 54 | 37 | 35 | 12 | 7 | 101 | 35% | 3693 | 2014 |
| 67 | Jules Koundé | 45 | 38 | 28 | 10 | 7 | 17 | 73% | 3385 | 2021 |
| 92 | Mike Maignan | 36 | 35 | 23 | 7 | 6 | 35 | 51% | 3210 | 2020 |
| 105 | Dayot Upamecano | 34 | 32 | 23 | 7 | 4 | 39 | 47% | 2937 | 2020 |
| 120 | William Saliba | 30 | 23 | 15 | 8 | 7 | 19 | 61% | 2309 | 2022 |
| 128 | Eduardo Camavinga | 28 | 14 | 16 | 6 | 6 | 44 | 39% | 1342 | 2020 |
| 231 | Christopher Nkunku | 16 | 6 | 9 | 4 | 3 | 33 | 33% | 645 | 2022 |
| 281 | Michael Olise | 12 | 9 | 7 | 2 | 3 | 2 | 86% | 743 | 2024 |
| 288 | Florian Thauvin | 12 | 4 | 9 | 2 | 1 | 99 | 11% | 405 | 2017 |
| 306 | Manu Koné | 11 | 8 | 7 | 1 | 3 | 3 | 79% | 799 | 2024 |
| 531 | Hugo Ekitiké | 4 | 1 | 3 | 1 | 0 | 0 | 100% | 90 | 2025 |
| 593 | Khéphren Thuram | 3 | 1 | 2 | 1 | 0 | 31 | 9% | 106 | 2023 |
| 603 | Maghnès Akliouche | 3 | 0 | 2 | 1 | 0 | 1 | 75% | 47 | 2025 |
| 687 | Jean-Philippe Mateta | 2 | 1 | 1 | 1 | 0 | 0 | 100% | 100 | 2025 |
Voir le tableau des joueurs
Le buteur : Mateta 358e
Il ne lui aura fallu que deux sélections, et une titularisation, pour ouvrir son compteur en Bleu : Jean-Philippe Mateta, parfaitement servi par Maghnes Akliouche, a marqué à Reykjavik et est devenu le 358e buteur de l’histoire de l’équipe de France. Christopher Nkunku, lui, a inscrit son deuxième but en sélection, un an après celui à Budapest contre Israël. S’il ne marque que contre des équipes commençant par un I, il lui reste les deux Irlande… et éventuellement les Iles Féroé. Les quatorze joueurs de champ utilisés contre l’Islande cumulaient avant le match royalement…19 buts.
| # | Joueur | Buts | + | Sél | b/m | CF | Pe | 2 | 3+ | tmps jeu | mn/but |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 51 | Kingsley Coman | 8 | 0 | 61 | 0,13 | 0 | 0 | 2 | 0 | 2864 | 358 |
| 122 | Michael Olise | 3 | 0 | 12 | 0,25 | 1 | 0 | 0 | 0 | 743 | 248 |
| 177 | Florian Thauvin | 2 | 0 | 12 | 0,17 | 0 | 0 | 0 | 0 | 405 | 203 |
| 192 | Christopher Nkunku | 2 | +1 | 16 | 0,13 | 0 | 0 | 0 | 0 | 645 | 323 |
| 201 | Eduardo Camavinga | 2 | 0 | 28 | 0,07 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1342 | 671 |
| 206 | Dayot Upamecano | 2 | 0 | 34 | 0,06 | 0 | 0 | 0 | 0 | 2937 | 1 469 |
| 231 | Jean-Philippe Mateta | 1 | +1 | 2 | 0,50 | 0 | 0 | 0 | 0 | 100 | 100 |
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La feuille de match
Les données à retenir sous forme de tableau. Les feuilles de match récentes sont accessibles également depuis le tableau des matchs, en cliquant sur le numéro du match (première colonne).
[929] Islande 2-2 France
Qualifications Coupe du monde 2026
13 octobre 2025, 20h45 - Reykjavik, Laugardalsvöllur, 9.151 spectateurs
arbitre : Orel Grinfeld (Israël)
sélectionneur : Didier Deschamps - 173e match, 56 ans
disposition : 4-2-3-1
TACTIQUE
BUTS
| score | min | buteur | passeur ou CPA |
|---|---|---|---|
| 1-1 | 39’ | Victor Palsson | |
| 1-1 | 63’ | Christopher Nkunku | |
| 1-2 | 68’ | Jean-Philippe Mateta | Maghnes Akliouche |
| 2-2 | 70’ | Kristian Palsson |
STATISTIQUES
COMPOSITION FRANCE
[ légende tableau : | gardien | débutant | capitaine | remplacé | remplaçant | averti | réserviste |
| N° | joueur | tps jeu | sel | âge | club |
|---|---|---|---|---|---|
| 16 | Mike Maignan | 90 | 36 | 30 | AC Milan |
| 5 | Jules Koundé | 90 | 45 | 26 | Barcelone |
| 4 | Dayot Upamecano | 90 | 34 | 26 | Bayern Munich |
| 17 | William Saliba | 90 | 30 | 24 | Arsenal |
| 3 | Lucas Digne | 90 | 54 | 32 | Aston Villa |
| 6 | Eduardo Camavinga | 75 (56) | 28 | 22 | Real Madrid |
| 19 | Khephren Thuram | 15 | 3 | 24 | Juventus |
| 8 | Manu Koné | 90 | 11 | 24 | AS Roma |
| 11 | Michael Olise | 90 | 12 | 23 | Bayern Munich |
| 20 | Florian Thauvin | 65 | 12 | 32 | Lens |
| 12 | Maghnes Akliouche | 25 | 3 | 23 | Monaco |
| 13 | Jean-Philippe Mateta | 89 | 2 | 28 | Crystal Palace |
| 9 | Hugo Ekitiké | 1 | 4 | 23 | Liverpool |
| 18 | Christopher Nkunku | 75 | 16 | 27 | AC Milan |
| 7 | Kingsley Coman | 15 | 61 | 29 | Al-Nassr |
| 1 | Brice Samba | 0 | 3 | 31 | Rennes |
| 23 | Lucas Chevalier | 0 | 0 | 23 | Paris SG |
| 21 | Lucas Hernandez | 0 | 39 | 29 | Paris SG |
| 15 | Benjamin Pavard | 0 | 55 | 29 | OM |
| 22 | Théo Hernandez | 0 | 40 | 28 | Al-Hilal |
| 2 | Malo Gusto | 0 | 6 | 22 | Chelsea |
| 14 | Adrien Rabiot | 0 | 56 | 30 | AC Milan |
Ibrahima Konaté et Kylian Mbappé sont forfaits
TENUE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE
COMPOSITION ISLANDE
| N° | joueur | tps jeu | sel | âge | club |
|---|---|---|---|---|---|
| 1 | Elias Olafsson | 90 | 11 | 25 | FC Midtjylland |
| 4 | Victor Palsson | 90 | 54 | 34 | AC Horsens |
| 3 | Daniel Grétarsson | 90 | 28 | 30 | Sønderjysk |
| 5 | Sverrir Ingi Ingason | 90 | 63 | 32 | Panathinaikos |
| 2 | Logi Tomasson | 61 (61) | 12 | 25 | Samsunspor |
| 11 | Jon Thorsteinsson | 29 | 50 | 26 | Hertha Berlin |
| 23 | Mikael Egill Ellertsson | 90 | 25 | 23 | Genoa |
| 8 | Isak Bergmann Johannesson | 85 | 39 | 22 | FC Köln |
| 18 | Mikael Anderson | 5 | 37 | 27 | Djurgårdens |
| 7 | Hakon Haraldsson | 90 | 26 | 22 | Lille OSC |
| 10 | Albert Gudmundsson | 85 | 44 | 28 | Fiorentina |
| 16 | Stefan Thodarson | 5 | 33 | 26 | Preston North End |
| 21 | Daníel Gudjohnsen | 45 | 3 | 19 | Malmö FF |
| 20 | Kristian Hlynsson | 45 | 8 | 21 | FC Twente |
| 9 | Sævar Atli Magnusson | 45+2 | 9 | 25 | SK Brann |
| 15 | Brynjolfur Willumsson | 45 | 5 | 25 | FC Groningen |
