Bernard Lacombe, le roi Lyon

Publié le 24 novembre 2021 - Richard Coudrais

Bernard Lacombe a débuté chez les Bleus en même temps que Stefan Kovacs et a terminé en même temps que Michel Hidalgo. De 1973 à 1984, l’avant-centre des Bleus a connu l’époque des vaches maigres puis a vu l’équipe de France progresser jusqu’à son premier titre.

13 minutes de lecture

Lorsqu’il prend en main l’équipe de France au début de la saison 1973/1974, Stefan Kovacs fait appel à pas moins de dix nouveaux joueurs dans sa liste des seize appelés à affronter la Grèce en match amical le 8 septembre 1973 au Parc des Princes. Le Lyonnais Bernard Lacombe en fait partie.

Génération Kovacs

Le jeune buteur de 21 ans joue à la pointe de l’OL depuis 1969. Il a contribué à la récente victoire en Coupe de France en marquant notamment un but en finale (après un discret contrôle de la main). Bernard Lacombe est un avant-centre plutôt atypique. Du haut de son mètre soixante-dix, il brille par sa couverture de balle et son jeu dos au but tout en remises qui placent ses partenaires dans les meilleures situations.

Face à la Grèce au Parc, le Lyonnais est titularisé d’entrée avec d’autres nouveaux : les Stéphanois Christian Sarramagna et Pierre Repellini, le Niçois Roger Jouve et le Nantais Jean-Claude Osman. Deux autres joueurs entreront en cours de jeu qui connaîtront également leur première sélection : Daniel Ravier (Lyon) et Marc Berdoll (Angers). Le joueur le plus capé de l’équipe est alors le capitaine Georges Bereta avec 33 sélections devant Marius Trésor qui n’en compte que 13. Les autres (Jean-Pierre Adams, Serge Chiesa, Marc Molitor et le gardien Dominique Baratelli) n’en comptent même pas dix.

Il s’agit d’une équipe de France on ne peut plus expérimentale, mais son opposition est loin d’être redoutable. La Grèce s’incline 3-1. Bernard Lacombe, doté du numéro 10, ne joue qu’une heure afin d’être préservé, étant à peine remis d’une entorse du genou. Il est crédité d’un bon match même s’il ne marque pas de but. Son remplaçant aura plus de réussite : Marc Berdoll inscrira le deuxième but français juste après son entrée en jeu.

Un match autrement plus important attend les Français un mois plus tard à Gelsenkirchen contre la RFA championne d’Europe et grande favorite de la Coupe du monde qu’elle organise en fin de saison. Malheureusement, Bernard Lacombe est blessé et n’est pas présent au rendez-vous. D’autres matchs se déroulent sans lui, le sorcier roumain procédant à une large revue d’effectif dans le but, assure-t-il, de dégager une équipe-type.

Un printemps à Prague

Bernard Lacombe ne réapparaîtra en bleu qu’en avril 1974 à l’occasion d’un match amical à Prague contre la Tchécoslovaquie. Cette rencontre est précédée d’un match contre l’Ajax Amsterdam, l’ancien club de Stefan Kovacs, invité par l’UNFP à donner la réplique aux Tricolores. Bernard Lacombe est titulaire, joue le match en entier mais ne marque pas. La France, ballotée par le “football total” des Néerlandais, l’emporte pourtant 1-0, ce qui ne l’empêche pas d’être vivement critiquée.

A Prague, Lacombe est associé en attaque à son partenaire de club Serge Chiesa. C’est une réussite : Après une demi-heure de jeu, les Français mènent 2-0, un but chacun pour les Lyonnais. Lacombe marque alors son premier but tricolore d’un spectaculaire retourné suite à une action d’Adams. Les Tchécoslovaques ne mettent pas longtemps à réagir en marquant deux buts coups sur coup. En seconde période, après le Tchèque Bicovsky ait envoyé un penalty dans les nuages de Bohème, Bernard Lacombe redonne l’avantage aux Tricolores en reprenant un ballon relâché par le gardien sur une tête de Bereta. La rencontre se termine sur un score nul échevelé (3-3), Antonin Panenka marquant à son tour son premier but international d’une lourde frappe dans les filets tricolores. C’est le premier match des Français dont Stefan Kovacs se dit satisfait.

Un mois plus tard au Parc des Princes, l’équipe de France sert de sparring-partner à une équipe d’Argentine en route vers la Coupe du monde ouest-allemande. C’est la troisième sélection de Bernard Lacombe, qu’il ne peut honorer jusqu’au bout, étant contraint de sortir à vingt minutes de la fin sur blessure. L’Argentine s’impose grâce à un but de Mario Kempes.

L’affaire Lacombe

Au début de la saison 1974-1975, Stefan Kovacs compte sur Bernard Lacombe pour se lancer dans l’aventure de la Coupe d’Europe des Nations. Le Lyonnais, blessé à la cheville en championnat et privé de foot pendant un mois, manque les deux premiers matchs amicaux, mais il est rétabli pour le début des éliminatoires qui emmène l’équipe de France au Heysel de Bruxelles. Il ne peut malheureusement pas compter sur son camarade Serge Chiesa, celui-ci étant à son tour blessé.

Au pied de l’Atomium, les Français réalisent une bonne rencontre et dominent des Diables blancs pourtant donnés largement favoris. Le score est à 1-1 à un quart d’heure de la fin lorsque Bernard Lacombe, revenu défendre dans sa surface, commet une incroyable erreur en donnant un ballon parfait à Van Der Elst qui n’en demandait pas tant. La Belgique l’emporte 2-1. Une telle erreur pèse sur une carrière internationale. Sommé de s’expliquer, Bernard Lacombe donne une justification un peu malheureuse, déclarant qu’il ne joue pas avec les partenaires qui lui conviennent. L’affaire qui suivra ses propos lui apprendra à manier les médias de manière moins spontanée.

Bernard Lacombe est meilleur lorsqu’il joue aux côtés de Serge Chiesa. Mais ce dernier, très casanier, avoue ne pas apprécier les rassemblements de l’équipe de France. Les deux Lyonnais sont convoqués pour le match suivant contre la RDA. Chiesa vient pour annoncer qu’il quitte l’équipe de France. Lacombe quant à lui est victime d’une contracture à la cuisse et ne peut être aligné.

Les relations de Bernard Lacombe avec Stefan Kovacs vont lentement se dégrader. Le sélectionneur émet des doutes sur les qualités de l’attaquant et surtout sur son implication. Dans sa récente autobiographie, le joueur balance : “Le sélectionneur Stefan Kovacs était toujours très bavard avec les journalistes, mais beaucoup moins avec nous [NB : les joueurs]. Entre les joueurs, le courant ne passait pas toujours ; on ne sentait pas vraiment d’unité ni de solidarité dans le groupe”. Lacombe sera convoqué avec 28 autres joueurs pour un stage de deux jours à Rambouillet. Mais on ne le reverra plus sur le terrain pendant presque deux ans.

Un espoir nommé Lacombe

Stefan Kovacs quitte l’équipe de France à la fin de l’année 1975. Il est remplacé par son adjoint Michel Hidalgo. Celui-ci se donne pour objectif la qualification pour la Coupe du monde 1978 en Argentine. Comme son prédécesseur, il procède à une large revue d’effectif. Il s’occupe notamment de l’équipe espoirs qui doit disputer un quart de finale européen contre l’URSS. Bernard Lacombe est de la partie, mais malgré un but à Moscou au match retour, il ne peut empêcher l’élimination des Bleus.

Michel Hidalgo maintient sa confiance à Bernard Lacombe. Contre le Borussia Mönchengladbach durant l’été 1976, il associe le Lyonnais à Dominique Rocheteau et Didier Six. La France l’emporte 5-0, chacun des attaquants a marqué son but, les deux autres étant signés Michel Platini. L’expérience est renouvelée huit jours plus tard à Copenhague pour une rencontre face au Danemark, qui se passe moins bien (1-1).

Une nouvelle aventure commence le 9 octobre 1976. L’équipe de France se rend à Sofia pour le premier match éliminatoire de la Coupe du monde 1978. Bernard Lacombe est à la pointe de l’attaque tricolore entouré de Six et du Bordelais Jean Gallice. Les hommes de Michel Hidalgo font un grand match. Lacombe marque le deuxième but suite à un tir de Bathenay repoussé par le gardien bulgare et permet à la France de mener 2-0. Les Bulgares réduisent le score avant la pause, avant que l’arbitre écossais perde un peu de sa lucidité au point de faire craquer le commentateur français, auteur d’une insulte entrée dans l’histoire des retransmissions télévisées.

Des buts et des coups

Un mois après Sofia, la France affronte l’Irlande au Parc des Princes et Bernard Lacombe retrouve le trio qu’il compose avec Rocheteau et Six. Malmené par les rudes défenseurs irlandais, il s’en prend, juste avant la mi-temps, au jeune O’Leary et récolte un carton jaune. Le geste peu fair-play du Lyonnais a mis les Irlandais dans une colère folle. Alors que la France s’impose 2-0, Lacombe est remplacé par Olivier Rouyer à vingt minutes de la fin.

L’affaire aurait pu en rester là s’il n’y avait eu un match retour quatre fois plus tard. De Dublin, les joueurs irlandais font savoir qu’il trouveraient courageux de la part de Lacombe de venir jouer chez eux sans quelques protections. Le Lyonnais ne se démonte pas et livre un duel mémorable avec son garde du corps Martin. La France réalise une bonne deuxième mi-temps, mais s’incline sur un but inscrit en début de match par Brady.

Entre-temps, les Français ont réalisé un exploit au Parc contre la RFA de Franz Beckenbauer. Lacombe, titulaire, est sorti à la mi-temps, remplacé par Patrick Revelli. C’est Olivier Rouyer qui prendra le poste d’avant-centre et inscrira à Sepp Maier le but de la victoire historique. En fin de saison, Bernard Lacombe s’envole avec les Bleus pour la tournée en Amérique du Sud. Absent contre l’Argentine (0-0), il est titulaire au Maracanã pour un autre match historique face au Brésil. Alors que Six vient de réduire l’écart, Lacombe manque l’occasion d’égaliser, mais il contribuera à la formidable performance des hommes d’Hidalgo (2-2).

L’express de Mar Del Plata

Bernard Lacombe est un acteur essentiel des années Hidalgo. Il est incontestablement le meilleur avant-centre français de cette période. Seul Dominique Rocheteau lui contestera le numéro 9 des Bleus quand il occupera ce poste à partir de 1980. Bernard Lacombe est aussi un précieux partenaire pour Michel Platini qui apprécie de pouvoir s’appuyer sur un avant-centre qui joue dos au but et lui remet des ballons de but. Le Lyonnais est également habile pour obtenir des coups francs, dont la jeune vedette tricolore se fait une spécialité.

Pour l’équipe d’Hidalgo, le jour de gloire arrive le 16 novembre 1977 au Parc des Princes. Une victoire contre la Bulgarie ouvre les portes de la Coupe du monde, attendue depuis douze ans. Les Bleus réalisent un match de feu, prenant les Bulgares à la gorge. Bernard Lacombe n’est pas le dernier à apporter sa contribution : “Lacombe, écrit Jacques Thibert dans L’Année du Football 1977 (Calmann Lévy), joue son meilleur match international, effectuant un travail de harcèlement et de construction exemplaire, à la fois par sa sûreté dans le contrôle des balles, dos au but adverse, son placement et la précision de ses remises”.

Bien entendu, Bernard Lacombe est sélectionné parmi les 22 Français pour la Coupe du monde en Argentine. Il est tout naturellement titularisé contre l’Italie le 2 juin 1978, où il marque ce qui est probablement son but tricolore but le plus célèbre : une reprise de la tête sur un centre de Didier Six qui lui permet de battre Dino Zoff après seulement trente secondes de jeu. C’est le but le plus rapide de l’histoire de l’équipe de France (Il ne sera battu qu’en 1991 par Franck Sauzée). C’est aussi le premier but du mondial argentin, Lacombe recevra une montre en or pour cet exploit. Mais il n’empêchera pas la défaite face aux Italiens (1-2). Il sortira à un quart d’heure de la fin, remplacé par Marc Berdoll.


 

Quatre jours plus tard, c’est le match contre l’Argentine au Monumental de Buenos Aires. A l’heure de jeu, alors que les Français sont menés 1-0, Lacombe reçoit un ballon de Battiston dans la surface de réparation. Il tente un lob sur Ubaldo Fillol mais la balle est repoussée par la barre transversale. Lacombe la récupère, mais laisse finalement Platini, mieux placé, s’en emparer pour l’envoyer au fond des filets. Malgré cette égalisation et un match d’excellente facture, les hommes de Michel Hidalgo perdent leur deuxième match, qui les sort définitivement du mondial argentin.

Un triplé à New York

A 26 ans, Bernard Lacombe quitte l’Olympique Lyonnais. Le club de son cœur est à court de liquidité et il vend ses vedettes pour renflouer les caisses. Il n’hésite pas à faire affaire avec le rival historique et Lacombe se retrouve ainsi sous le maillot de l’AS Saint-Étienne. Avec les Bleus, en l’absence de Platini et Trésor, il porte pour la première (et unique) fois le brassard de capitaine à l’occasion du match de rentrée face à Anderlecht (1-0).

La France se lance dans l’aventure de la Coupe d’Europe des nations. Absent contre la Suède pour cause de blessure, Lacombe est du voyage au Luxembourg où l’équipe de France retrouve son trio d’attaque Rocheteau-Lacombe-Six, très impressionnant sur le papier mais qui doit encore faire ses preuves sur le terrain. Face à une équipe du Grand-Duché qui vend chèrement sa peau, Bernard Lacombe a fort à faire avec son défenseur Raths, à tel point que celui-ci se retrouve avec l’arcade sourcilière en sang. La France s’impose 3-1, sans fanfaronner.

La saison stéphanoise de Bernard Lacombe est compliquée, entre blessures et contre-performances. Sa saison en bleu en est impactée puisqu’il déclare forfait à chaque rendez-vous. Il est toutefois appelé en fin de saison pour la rencontre aux USA. Sur l’astroturf de East Rutherford, près de New York, Bernard Lacombe fait parler la poudre : But à la 9e minute, but à la 14e minute, but à la 37e minute, but à la 42e minute (avec la complicité du défenseur Droege). Certes, l’opposition est faible, mais Lacombe inscrit trois véritables buts d’avant-centre en exploitant les erreurs des défenseurs adverses. On a souvent reproché à Bernard Lacombe de marquer peu de buts avec les Bleus. L’occasion était trop belle de démontrer qu’il avait des grands buteurs le véritable instinct.


 

Des châteaux en Espagne

A l’été 1979, Michel Platini rejoint Saint-Étienne et son association avec Bernard Lacombe, déjà manifeste en équipe de France, ne devrait que s’améliorer pour le bien de tous. Mais Lacombe a préféré rejoindre les Girondins de Bordeaux, où une place de titulaire lui semblait plus accessible que chez les Verts, où il était en concurrence avec Rocheteau, Zimako et Johnny Rep.

L’équipe de France, battue à Bratislava par la Tchécoslovaquie, ne croit plus vraiment à ses chances de qualifications pour l’Europeo italien et reporte déjà ses ambitions à la Coupe du monde 1982. Il reste quelques rencontres éliminatoires à jouer, notamment à Solna contre la Suède. Après un quart d’heure de jeu, Bernard Lacombe ouvre le score après un magnifique une-deux réalisé avec Platini. Mais dix minutes plus tard, Lacombe est revenu défendre sur le flanc droit de la défense, occupé par son stoppeur Borg. Mais le Français glisse et se fait chiper le ballon par un son adversaire qui centre aussitôt et permet à Backe d’égaliser d’une reprise de la tête. Heureusement, en deuxième période, Lacombe donne à Platini le ballon du 2-1, un score que Battiston portera finalement à 3-1. Lacombe n’aura pas à porter le poids d’un mauvais résultat comme ce fut le cas cinq ans plus tôt à Bruxelles.

L’aventure de la Coupe du monde 1982 débute à Chypre, destination jusqu’alors inconnue pour l’équipe de France. Bernard Lacombe inscrit l’un des sept buts de l’équipe tricolore dont on loue le sérieux et l’application malgré la faiblesse de l’opposition. La France poursuit sa marche en avant en décrochant une victoire contre l’Irlande (2-0) au cours d’un match où Lacombe est sorti après l’heure de jeu. Mais l’équipe de Michel Hidalgo s’incline aux Pays-Bas, remettant en cause le bon début de parcours. L’équipe de France alterne alors le meilleur et le pire. Souvent brillante à domicile (elle ne joue alors qu’au Parc des Princes), elle semble complètement perdue quand elle joue à l’extérieur (sauf quand l’opposition est vraiment faible, comme à Chypre).

Un presque but pour le deuxième tour

Au début de la saison 1981-1982, Bernard Lacombe ne peut empêcher le naufrage des Bleus face au VFB Stuttgart (1-3). Malgré tout, les Français arracheront leur qualification pour la Coupe du monde 1982 grâce à un magnifique coup franc de Platini contre les Pays-Bas, suivi d’un nouveau festival offensif (4-0) contre Chypre, avec deux buts de Lacombe.

En Espagne, l’attaquant n’est pas aligné à Bilbao contre l’Angleterre, où les Français passent complètement à travers. La défaite contraint Michel Hidalgo à bouleverser son équipe pour le match suivant et à changer cinq joueurs. C’est ainsi que Bernard Lacombe est titularisé face au Koweït à Valladolid. Un match resté dans les mémoires pour l’intervention du Cheikh Fahad et les nombreux buts de l’équipe de France, dont quatre seulement ont été validés.

L’équipe est reconduite face à la Tchécoslovaquie pour un match crispant. C’est Bernard Lacombe qui débloque la rencontre en deuxième période : il transperce la défense et frappe au but. Le gardien ne fait que freiner un ballon que Didier Six va pousser dans la cage. La Tchécoslovaquie égalisera sur un penalty de Panenka, mais n’empêchera pas la France de se qualifier pour le deuxième tour. Celui-ci sera de courte durée pour Bernard Lacombe, obligé de sortir après un quart d’heure en raison d’un claquage. Le Mundial 1982 est terminé pour lui. C’est dans les tribunes qu’il assistera à la demi-finale de Séville.

Come back gagnant

Au lendemain du tournoi espagnol, Michel Hidalgo ne rappelle plus Bernard Lacombe. Le sélectionneur recherche un nouvel avant-centre. Il essaye Laurent Roussey, Yannick Stopyra, Daniel Bravo. Il rappelle Dominique Rocheteau, mais c’est finalement le Nantais José Touré qui semble tenir la corde. Jusqu’à ce qu’une blessure en mars 1984 ne l’écarte de l’Euro 1984. C’est alors à l’occasion d’un match amical à Bordeaux contre l’Autriche que Bernard Lacombe effectue à 32 ans son retour en Bleu. Il sera alors sélectionné pour l’Euro 1984.

Bernard Lacombe joue quatre des cinq rencontres de l’équipe de France à l’Euro 1984. Contre le Danemark, il est trop court sur une passe de Giresse repoussée par Morten Olsen, mais Platini reprend victorieusement, trompant le gardien danois avec la complicité de Soren Busk. Contre la Belgique, le Bordelais est associé à Didier Six sur le front de l’attaque pour perturber par d’incessantes permutations la lourde défense belge. Il sort après l’heure de jeu remplacé par Rocheteau. Absent contre la Yougoslavie, Lacombe est de retour en demi-finale contre le Portugal. Il cède sa place après l’heure de jeu à Jean-Marc Ferreri, alors que le score est toujours à 1-0. En finale contre l’Espagne, c’est lui qui provoque la faute qui donne le coup franc que Platini transformera en profitant de l’erreur d’Arconada.

La carrière en bleu de Bernard Lacombe s’arrête donc sur un titre, le premier du football français. C’est paradoxalement à partir de ce moment que son palmarès commence à s’enrichir : Après l’Euro 1984 et le titre de champion de France la même année, Bernard Lacombe ajoutera deux championnats supplémentaires (1985 et 1987), deux Coupes de France (1986 et 1987) et participera aux épopées européennes des Girondins de Bordeaux.

38 sélections, 12 buts

Bernard Lacombe a connu 38 sélections en équipe de France A entre 1973 et 1984. Les rencontres se décomposent en 14 matchs de Coupe du monde dont 5 en phase finale (1978 et 1982), 8 matchs de Championnat d’Europe dont 4 en phase finale (1984) et 16 matchs amicaux. Son bilan est de 24 victoires, 7 matchs nuls et 7 défaites. Il a rencontré 23 adversaires différents, dont la Bulgarie, l’Irlande, l’Italie et la Tchécoslovaquie qu’il a affronté trois fois. Il a inscrit 12 buts, le premier en 1974 contre la Tchécoslovaquie, le dernier en 1984 contre l’Ecosse. Il a signé un triplé (aux USA en 1979), deux doublés (en Tchécoslovaquie en 1973 et à Chypre en 1980). Il n’a jamais tiré de penalty. Il a joué 15 matchs en entier (90 minutes), a été remplacé à 22 reprises et n’est entré en cours de jeu qu’une seule fois. Le site de la FFF lui accorde 2742 minutes de jeu. Il n’a jamais connu les prolongations, ni de tirs au but. Il a reçu deux cartons jaunes (Irlande 1980 et Portugal 1984). Il a joué 25 rencontres avec Michel Platini, 22 avec Marius Trésor, 20 avec Gérard Janvion et 19 avec Didier Six.

Sél.GenreDateLieuAdversaireScoreTps JeuButs
1 Amical 08/09/1973 Paris (Parc) Grèce 3-1 57 >
UNFP 23/04/1974 Paris (Parc) Ajax Amsterdam 1-0
2 Amical 27/04/1974 Prague Tchécoslovaquie 3-3 90 2 buts
3 Amical 18/05/1974 Paris (Parc) Argentine 0-1 70 >
4 qEuro 12/10/1974 Bruxelles Belgique 1-2 83 >
Espoirs 20/04/1976 Paris (Parc) URSS Espoirs 3-1
Espoirs 25/04/1976 Moscou URSS Espoirs 1-3 1 but
UNFP 24/08/1976 Paris (Parc) Moenchengladbach 5-0 1 but
5 Amical 01/09/1976 Copenhague Danemark 1-1 90
6 qCM 09/10/1976 Sofia Bulgarie 2-2 90 1 but
7 qCM 17/11/1976 Paris (Parc) Rep. d’Irlande 2-0 71 >
02/02/1977 Bordeaux Roumanie 2-0
8 Amical 23/02/1977 Paris (Parc) Allemagne 1-0 45 >
9 qCM 30/03/1977 Dublin Rep. d’Irlande 0-1 90
10 Amical 30/06/1977 Rio de Janeiro Brésil 2-2 90
03/07/1977 Belo Horizonte Atletico Mineiro 1-3
11 qCM 16/11/1977 Paris (Parc) Bulgarie 3-1 90
12 Amical 08/02/1978 Naples Italie 2-2 90
13 Amical 11/05/1978 Toulouse Iran 2-1 58 >
14 Amical 19/05/1978 Villeneuve d’Ascq Tunisie 2-0 > 27
15 CM T1 02/06/1978 Mar del Plata* Italie 1-2 75 > 1 but
16 CM T1 06/06/1978 Buenos Aires Argentine 1-2 90
UNFP 12/08/1978 Paris (Parc) Anderlecht 1-0 (cap)
17 qEuro 07/10/1978 Luxembourg Luxembourg 3-1 90
18 Amical 02/05/1979 East Rutherford Etats-Unis 6-0 65 > 3 buts
19 qEuro 05/09/1979 Solna Suède 3-1 90 1 but
20 Amical 10/10/1979 Paris (Parc) Etats-Unis 3-0 90
21 qEuro 17/11/1979 Paris (Parc) Tchécoslovaquie 2-1 46 >
22 Amical 23/05/1980 Moscou URSS 0-1 62 >
UNFP 03/09/1980 Paris (Parc) Juventus 1-0
23 qCM 11/10/1980 Limassol Chypre 7-0 90 1 but
24 qCM 28/10/1980 Paris (Parc) Rep. d’Irlande 2-0 66 >
25 qCM 25/03/1981 Rotterdam Pays-Bas 0-1 63 >
UNFP 18/08/1981 Paris (Parc) VFB Stuttgart 1-3
15/11/1981 Paris (Parc) AJ Auxerre 3-1
26 qCM 18/11/1981 Paris (Parc) Pays-Bas 2-0 69 >
27 qCM 05/12/1981 Paris (Parc) Chypre 4-0 90 2 buts
28 Amical 23/02/1982 Paris (Parc) Italie 2-0 64 >
29 Amical 14/05/1982 Lyon Bulgarie 0-0 77 >
29/05/1982 Andorre Andorra CF 2-1
11/06/1982 San Sebastian Real Sociedad 3-1 1 but
30 CM T1 21/06/1982 Valladolid* Koweït 4-1 90
31 CM T1 24/06/1982 Valladolid* Tchécoslovaquie 1-1 70 >
32 CM T2 28/06/1982 Madrid* Autriche 1-0 15 >
33 Amical 28/03/1984 Bordeaux Autriche 1-0 51 >
26/05/1984 Andorre Andorra CF 9-0 1 but
29/05/1984 Font-Romeu Andorra CF 5-1 1 but
34 Amical 01/06/1984 Marseille Ecosse 2-0 46 > 1 but
35 Euro T1 12/06/1984 Paris (Parc) Danemark 1-0 90
36 Euro T1 16/06/1984 Nantes Belgique 5-0 65 >
37 Euro 1/2 23/06/1984 Marseille Portugal 3-2 (prol) 66 >
38 Euro fin 27/06/1984 Paris (Parc) Espagne 2-0 80 >

pour finir...

Sources : les sites selectiona.free.fr, L’Équipe, Wikipédia, FFF + Les ouvrages « L’intégrale de l’équipe de France de football » (First édition) de Pierre Cazal, Jean-Michel Cazal et Michel Oreggia ; « L’Année du Football" (Calmann Lévy) de Jacques Thibert ; « La fabuleuse histoire du football » (Nathan) de Jacques Thibert et Jean-Phlippe Rethacker.

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