C’est peu dire que Laurent Blanc a marqué l’histoire de l’équipe de France. La tête haute et le port altier, il incarnait une certaine élégance presque désuète à une époque où l’on exigeait déjà des combattants plus que des esthètes. Il fut l’inamovible libéro des années de gloire de la sélection tricolore, championne du monde 1998 et championne d’Europe 2000. Paradoxalement, le Montpelliérain a connu une carrière en club beaucoup moins linéaire, ne restant pas plus de deux ans sous le même maillot. On l’a vu passer dans neuf clubs et trois championnats pour peu de titres conquis. Plus tard, son attachement à l’équipe de France l’a conduit à en prendre les destinées, pour une aventure qui ne dura guère que deux saisons.
Le numéro 10 du futur
Laurent Blanc apparaît au sein de l’équipe de France au cours d’un match amical à Dublin, en février 1989. Le sélectionneur Michel Platini prépare son équipe à un décisif Écosse-France, qualificatif pour la Coupe du monde 1990, et cherche à imprégner ses joueurs de football à la Britannique. Il est aussi à la recherche d’un meneur de jeu et le profil de Laurent Blanc lui plait.
A vingt-trois ans, le joueur de Montpellier, né le 19 novembre 1965 à Alès, en est à sa deuxième saison en première division. Avec son club, il s’est forgé un caractère dans les rudes combats de la deuxième division sans se départir d’une certaine élégance dans la conduite du jeu. Il s’est ensuite distingué avec l’équipe de France espoirs aux côtés de Cantona, Paille, Sauzée, Angloma, Casoni, Guérin et les Bleuets conduits par Marc Bourrier qui ont conquis le titre européen de leur catégorie en 1988.
A Dublin, Laurent Blanc démontre qu’il a les capacités à devenir le grand numéro 10 que la France cherche depuis le retrait de Platini, et qu’elle n’a pas encore trouvé malgré le talent des Ferreri, Vercruysse, Touré, Passi et autres Bravo. Doté d’une bonne technique et d’une excellente vision du jeu, le 699e joueur de l’histoire de l’équipe de France réalise une prestation convaincante, même s’il est remplacé en seconde période par Philippe Vercruysse.
Le Montpelliérain dispute son premier match complet une semaine plus tard à Londres contre le club d’Arsenal, une rencontre qui ne compte pas pour une sélection. Il est ensuite plongé dans le grand bain à Glasgow pour le match décisif contre l’Ecosse. La défaite (2-0) est sans appel et le Mondiale italien s’éloigne pour les Bleus. Laurent Blanc garde toutefois la confiance de Michel Platini, même si la concurrence de Jean-Marc Ferreri ou de Christian Perez l’envoie souvent sur le banc de touche.
Défense centrale
Le match France-Chypre à Toulouse clôt le parcours éliminatoire des Français qui regarderont le Mondiale à la télévision. Les Bleus s’imposent 2-0 sur des buts des jeunes Deschamps et Blanc. C’est le premier but en Bleu de l’Héraultais, qui est entré au cours de la première mi-temps après la blessure de Christian Perez. Deux mois plus tard, il inscrit un nouveau but face au Koweït lors d’une tournée dans l’émirat où il est titulaire lors des trois rencontres.
Le stade de la Mosson dont il est déjà l’idole accueille l’équipe de France en février 1990 pour une rencontre amicale face à la RFA. Le sélectionneur a choisi de laisser le régional de l’étape sur le banc, mais à la suite d’une blessure de Basile Boli juste après la mi-temps, il le fait entrer pour jouer à un poste inhabituel en défense centrale. Le dépannage se passe plutôt bien, mais on ignore alors qu’il va conditionner la suite de sa carrière.
Laurent Blanc libéro ? La question se pose aussi dans le club de Montpellier, où l’entraîneur Michel Mézy tente l’expérience au début de la saison 1990/1991. Porté par une belle campagne européenne, celle où le club héraultais élimine le PSV et le Steaua avant de succomber face à Manchester, l’ancien numéro 10 trouve un rôle qui lui va comme un gant. Il organise le jeu en position plus reculée et, à la manière d’un Franz Beckenbauer, s’autorise de nombreuses excursions dans le camp adverse pour satisfaire sa soif de buts.
Chez les Bleus, le Montpelliérain trouve toutefois la concurrence inattendue de Franck Sauzée, mais ce dernier manifeste rapidement l’envie de retourner au milieu du terrain. En octobre 1990, à l’occasion de la réception de la Tchécoslovaquie au Parc des Princes, Laurent Blanc est titularisé pour la première fois comme libéro de l’équipe de France. Un poste qu’il ne quittera plus et où il rencontrera peu de concurrence. Le défenseur héraultais dispute les huit rencontres du grand chelem des Tricolores en éliminatoires de l’Euro 1992 (8 matchs, 8 victoires). Il marque notamment un but contre l’Espagne (3-1) en février.
Fin de carrière internationale à 28 ans
Entre-temps, le nouveau libéro de l’équipe de France quitte son club formateur pour rejoindre le Napoli, à une époque où il était encore rare qu’un joueur français tente l’aventure à l’étranger. Laurent Blanc ne reste toutefois qu’une seule saison au pied du Vésuve, les Napolitains lui reprochant un esprit offensif trop débridé et un manque apparent de combativité.
L’Euro 1992 constitue pour Laurent Blanc sa première phase finale d’une grande compétition. Celle-ci conduit l’équipe de France à une élimination précoce et inattendue. A l’issue du tournoi, l’ancien Montpelliérain retrouve le championnat français. Il rejoint son ancien entraîneur Michel Mézy à Nîmes, grand rival du Montpellier-Hérault. Malgré une saison difficile (le club gardois terminera dernier), Laurent Blanc garde la confiance du nouveau sélectionneur Gérard Houllier. Le néo-Nîmois inscrit notamment deux deux buts à Tel Aviv contre Israël.
Au cours de l’été 1993, Laurent Blanc réalise son troisième transfert en trois intersaisons. Il signe à Saint-Etienne dont la récente septième place laisse augurer un renouveau. La saison ne manque pas de contrariétés. Les Verts ne parviennent pas à renouveler leurs bons résultats. Quant aux Bleus, ils sabotent leur parcours éliminatoire avec deux ahurissantes défaites consécutives au Parc contre Israël puis la Bulgarie. Dégouté par cette élimination, et surtout par l’ambiance au sein de la sélection, l’ancien Montpelliérain annonce qu’il ne reviendra plus en équipe de France.
Aimé Jacquet, le nouveau sélectionneur, trouvera les mots pour le faire revenir sur sa décision. Laurent Blanc effectue son retour à l’occasion de la Kirin Cup au Japon, et se lance dans les éliminatoires de l’Euro 1996. Il devient l’inamovible défenseur central de la sélection. Au cours de l’été 1995, il quitte Saint-Etienne après deux saisons de galère pour se retrouver à Auxerre, où il côtoie enfin les sommets du football français. L’équipe de Guy Roux réalise une saison parfaite en réalisant le doublé Coupe-Championnat. Toutefois son libéro ne s’éternise pas en Bourgogne. Arrêt Bosman aidant, il signe au FC Barcelone.
La lumière est venue...
L’Euro 1996 permet à l’équipe de France de reprendre pied en phase finale. Elle a adopté un style défensif qui lui permet d’aller jusqu’en demi-finales. Laurent Blanc, qui vient de franchir la barre des trente ans, dispute les cinq rencontres et inscrit un but au premier tour contre la Bulgarie. Par la suite, son expérience à Barcelone est mitigée. Le défenseur des Bleus fait son retour en 1997 dans le championnat français et signe à l’Olympique de Marseille dirigé par Roland Courbis.
La Coupe du monde 1998 arrive. Laurent Blanc est la clé de voûte de la défense française aux côtés de Marcel Desailly, Lilian Thuram et Bixente Lizarazu. Sa stature et son autorité sont telles qu’on lui attribue le surnom de Président. Il devient une des figures de l’épopée, notamment grâce à son but en or à Lens, qui délivre tout un pays en sortant son équipe d’un huitième de finale étouffant contre le Paraguay. Le baiser qu’il pose sur le front de Fabien Barthez à chaque début de rencontre fait en outre la joie des photographes.
Mais le parcours du Président est écorné par le carton rouge qu’il reçoit en demi-finale contre la Croatie après une altercation avec Slaven Bilic. La sanction le prive de la finale (il est remplacé par Frank Lebœuf) mais pas du titre de champion du monde. Ses coéquipiers lui permettent d’assister Didier Deschamps à la remise du trophée et de figurer sur les photos pour l’histoire.
Son parcours deux ans plus tard lors de l’Euro 2000 sera plus propre puisqu’il sera présent jusqu’au bout de l’aventure après en avoir marqué le premier but. Entre-temps, le Président à de nouveau changé de club pour tenter une nouvelle expérience à l’étranger, avec l’Inter Milan.
Le capitaine et le Président
Le 2 septembre 2000, à l’occasion d’un match amical au Stade de France contre l’Angleterre, Laurent Blanc dispute, avec Didier Deschamps et Bernard Lama, son match d’adieu avec les Bleus. Lorsqu’il sort à l’heure de jeu, il clôt une histoire riche de quatre-vingt-dix-sept sélections et seize buts. Le Cevenol poursuit sa carrière en club jusqu’à l’âge de trente-huit ans, avec deux saisons pleines à Manchester United, mais il ne parvient pas à remporter ce qui était son ultime objectif, la Ligue des champions.
Sa carrière de sélectionneur sera moins longue et moins fructueuse que celle du joueur. Au cours de l’été 2010, l’entraîneur qui a conduit Bordeaux au titre de champion de France 2009 récupère une équipe de France traumatisée par huit ans de Domenech et une pathétique campagne sud-africaine marquée par la grève de Knysna. S’il parvient à qualifier les Bleus pour l’Euro 2012, et à l’emmener jusqu’en quarts de finale, l’expérience est également marquée par une stupide affaire des quotas et ne lui donne pas envie de poursuivre l’aventure. Il cède volontiers son poste à Didier Deschamps.
97 sélections, 16 buts (dont un en or)
Laurent Blanc a disputé exactement cent-un matchs avec l’équipe de France, mais seulement 97 sont comptabilisés comme sélections. Son bilan est de 62 victoires, 25 matchs nuls et 10 défaites. En 8230 minutes jouées (selon le site FFF), il a inscrit 16 buts et compte une expulsion. Il a porté quatre fois le brassard de capitaine. De 1989 à 2000, il a connu quatre sélectionneurs : Michel Platini, Gérard Houllier, Aimé Jacquet et Roger Lemerre.
| 1 | Amical | 07/02/1989 | Dublin | Irlande | 0-0 | 67> | |
| 14/02/1989 | Londres | Arsenal FC | 0-2 | 90 | |||
| 2 | qCM 1990 | 08/03/1989 | Glasgow | Écosse | 0-2 | 90 | |
| 3 | qCM 1990 | 29/04/1989 | Paris (Parc) | Yougoslavie | 0-0 | 90 | |
| 4 | Amical | 16/08/1989 | Malmö | Suède | 4-2 | >20 | |
| 5 | qCM 1990 | 05/09/1989 | Oslo | Norvège | 1-1 | >15 | |
| 6 | qCM 1990 | 18/11/1989 | Toulouse | Chypre | 2-0 | >73 | 1 but |
| 18/01/1990 | Koweït City | Al-Qadysia | 0-3 | 90 | |||
| 7 | Amical | 21/01/1990 | Koweït City | Koweït | 1-0 | 90 | 1 but |
| 8 | Amical | 24/01/1990 | Koweït City | RDA | 3-0 | 84> | |
| 9 | Amical | 28/02/1990 | Montpellier | RFA | 2-1 | >41 | |
| 10 | Amical | 28/03/1990 | Budapest | Hongrie | 3-1 | >11 | |
| 11 | qEuro 1992 | 05/09/1990 | Reykjavik | Islande | 2-1 | >76 | |
| 12 | qEuro 1992 | 13/10/1990 | Paris (Parc) | Tchécoslovaquie | 2-1 | 90 | |
| 13 | qEuro 1992 | 17/11/1990 | Tirana | Albanie | 1-0 | 90 | |
| 14 | qEuro 1992 | 20/02/1991 | Paris (Parc) | Espagne | 3-1 | 90 | 1 but |
| 15 | qEuro 1992 | 30/03/1991 | Paris (Parc) | Albanie | 5-0 | 90 | |
| 16 | Amical | 14/08/1991 | Poznan | Pologne | 5-1 | 90 | 1 but |
| 17 | qEuro 1992 | 04/09/1991 | Bratislava | Tchécoslovaquie | 2-1 | 90 | |
| 18 | qEuro 1992 | 12/10/1991 | Séville | Espagne | 2-1 | 90 | |
| 19 | qEuro 1992 | 20/11/1991 | Paris (Parc) | Islande | 3-1 | 90 | |
| 20 | Amical | 19/02/1992 | Londres | Angleterre | 0-2 | 90 | |
| 21 | Amical | 27/05/1992 | Lausanne | Suisse | 1-2 | 90 | |
| 22 | Amical | 05/06/1992 | Lens | Pays-Bas | 1-1 | 90 | |
| 23 | Euro 1992 | 10/06/1992 | Solna | Suède | 1-1 | 90 | |
| 24 | Euro 1992 | 14/06/1992 | Malmö | Angleterre | 0-0 | 90 | |
| 25 | Euro 1992 | 17/06/1992 | Malmö | Danemark | 1-2 | 90 | |
| 26 | Amical | 26/08/1992 | Paris (Parc) | Brésil | 0-2 | 65> | |
| 27 | qCM 1994 | 09/09/1992 | Sofia | Bulgarie | 0-2 | >61 | |
| 19/01/1993 | Lisbonne | Sporting CP | 3-1 | 90 | |||
| 28 | qCM 1994 | 17/02/1993 | Tel Aviv | Israël | 4-0 | 90 | 2 buts |
| 29 | qCM 1994 | 27/03/1993 | Vienne | Autriche | 1-0 | 90 | |
| 30 | 19/04/1993 | Lyon | Ol.Lyon | 4-1 | 90 | 1 but (cap) | |
| 30 | qCM 1994 | 28/04/1993 | Paris (Parc) | Suède | 2-1 | 90 | |
| 31 | Amical | 28/07/1993 | Caen | Russie | 3-1 | 90 | |
| 32 | qCM 1994 | 22/08/1993 | Solna | Suède | 1-1 | 90 | |
| 33 | qCM 1994 | 08/09/1993 | Tampere | Finlande | 2-0 | 90 | 1 but |
| 34 | qCM 1994 | 13/10/1993 | Paris (Parc) | Israël | 2-3 | 90 | |
| 35 | qCM 1994 | 17/11/1993 | Paris (Parc) | Bulgarie | 1-2 | 90 | |
| 36 | Amical | 26/05/1994 | Kobé | Australie | 1-0 | 90 | |
| 37 | Amical | 29/05/1994 | Tokyo | Japon | 4-1 | 90 | |
| 38 | Amical | 17/08/1994 | Bordeaux | Rep. Tchèque | 2-2 | 90 | |
| 39 | qEuro 1996 | 07/09/1994 | Bratislava | Slovaquie | 0-0 | 90 | |
| 40 | qEuro 1996 | 08/10/1994 | Saint-Étienne | Roumanie | 0-0 | 90 | |
| 41 | qEuro 1996 | 16/11/1994 | Zabrze | Pologne | 0-0 | 90 | |
| 42 | qEuro 1996 | 13/12/1994 | Trabzon | Azerbaïdjan | 2-0 | 90 | |
| 43 | Amical | 18/01/1995 | Utrecht | Pays-Bas | 1-0 | 90 | |
| 44 | qEuro 1996 | 29/03/1995 | Tel Aviv | Israël | 0-0 | 90 | |
| 45 | qEuro 1996 | 26/04/1995 | Nantes | Slovaquie | 4-0 | 90 | 1 but |
| 46 | Amical | 22/07/1995 | Oslo | Norvège | 0-0 | 90 | |
| 47 | Amical | 27/03/1996 | Bruxelles | Belgique | 2-0 | 90 | |
| 48 | Amical | 01/06/1996 | Stuttgart | Allemagne | 1-0 | 90 | 1 but |
| 49 | Amical | 05/06/1996 | Villeneuve d’Ascq | Arménie | 2-0 | 90 | |
| 50 | Euro 1996 | 10/06/1996 | Newcastle | Roumanie | 1-0 | 90 | |
| 51 | Euro 1996 | 15/06/1996 | Leeds | Espagne | 1-1 | 90 | |
| 52 | Euro 1996 | 18/06/1996 | Newcastle | Bulgarie | 3-1 | 90 | 1 but |
| 53 | Euro 1996 | 22/06/1996 | Liverpool | Pays-Bas | 0-0 (5-4 tab) | 120 | |
| 54 | Euro 1996 | 26/06/1996 | Manchester | Rep. Tchèque | 0-0 (4-5 tab) | 120 | |
| 55 | Amical | 31/08/1996 | Paris (Parc) | Mexique | 2-0 | 90 | |
| 56 | Amical | 09/10/1996 | Paris (Parc) | Turquie | 4-0 | 90 | 1 but |
| 57 | Amical | 22/01/1997 | Braga | Portugal | 2-0 | 90 | |
| 58 | Amical | 26/02/1997 | Paris (Parc) | Pays-Bas | 2-1 | 90 | (cap) |
| 59 | Amical | 02/04/1997 | Paris (Parc) | Suède | 1-0 | 90 | (cap) |
| 60 | Amical | 03/06/1997 | Lyon | Brésil | 1-1 | 90 | |
| 61 | Amical | 07/06/1997 | Montpellier | Angleterre | 0-1 | 90 | |
| 62 | Amical | 11/10/1997 | Lens | Afrique du sud | 2-1 | 90 | |
| 63 | Amical | 12/11/1997 | Saint-Etienne | Écosse | 2-1 | 90 | |
| 64 | Amical | 28/01/1998 | Saint-Denis | Espagne | 1-0 | 90 | |
| 65 | Amical | 25/02/1998 | Marseille | Norvège | 3-3 | 90 | 1 but |
| 66 | Amical | 22/04/1998 | Solna | Suède | 0-0 | 90 | |
| 67 | Amical | 27/05/1998 | Casablanca | Belgique | 1-0 | 90 | |
| 68 | Amical | 29/05/1998 | Casablanca | Maroc | 2-2 (5-6 tab) | 90 | |
| 69 | Amical | 05/06/1998 | Helsinki | Finlande | 1-0 | 90 | |
| 70 | CM 1998 | 12/06/1998 | Marseille | Afrique du sud | 3-0 | 90 | |
| 71 | CM 1998 | 18/06/1998 | Saint-Denis | Arabie Saoudite | 4-0 | 90 | |
| 72 | CM 1998 | 28/06/1998 | Lens | Paraguay | 1-0 (prol) | 114 | 1 but |
| 73 | CM 1998 | 03/07/1998 | Saint-Denis | Italie | 0-0 (4-3 tab) | 120 | |
| 74 | CM 1998 | 08/07/1998 | Saint-Denis | Croatie | 2-1 | 74 | |
| 75 | qEuro 2000 | 10/10/1998 | Moscou | Russie | 3-2 | 90 | |
| 76 | qEuro 2000 | 14/10/1998 | Saint-Denis | Andorre | 2-0 | 90 | |
| 77 | Amical | 20/01/1999 | Marseille | Maroc | 1-0 | 90 | |
| 78 | Amical | 10/02/1999 | Londres | Angleterre | 2-0 | 90 | |
| 79 | qEuro 2000 | 27/03/1999 | Saint-Denis | Ukraine | 0-0 | 90 | |
| 80 | qEuro 2000 | 31/03/1999 | Saint-Denis | Arménie | 2-0 | 90 | |
| 81 | qEuro 2000 | 05/06/1999 | Saint-Denis | Russie | 2-3 | 90 | |
| 82 | Amical | 18/08/1999 | Belfast | Irlande du Nord | 1-0 | 90 | (cap) |
| 83 | qEuro 2000 | 04/09/1999 | Kiev | Ukraine | 0-0 | 90 | |
| 84 | qEuro 2000 | 08/09/1999 | Erevan | Arménie | 3-2 | 90 | |
| 85 | qEuro 2000 | 09/10/1999 | Saint-Denis | Islande | 3-2 | 90 | |
| 86 | Amical | 23/02/2000 | Saint-Denis | Pologne | 1-0 | 45> | |
| 87 | Amical | 29/03/2000 | Glasgow | Écosse | 2-0 | 90 | |
| 88 | Amical | 26/04/2000 | Saint-Denis | Slovénie | 3-2 | 90 | 1 but |
| 89 | Amical | 28/05/2000 | Zagreb | Croatie | 2-0 | 75> | |
| 90 | Amical | 04/06/2000 | Casablanca | Japon | 2-2 (4-2 tab) | 90 | |
| 91 | Euro 2000 | 11/06/2000 | Bruges | Danemark | 3-0 | 90 | 1 but |
| 92 | Euro 2000 | 16/06/2000 | Bruges | Rep. Tchèque | 2-1 | 90 | |
| 93 | Euro 2000 | 25/06/2000 | Bruges | Espagne | 2-1 | 90 | |
| 94 | Euro 2000 | 28/06/2000 | Bruxelles | Portugal | 2-1 (prol) | 117 | |
| 95 | Euro 2000 | 02/07/2000 | Rotterdam | Italie | 2-1 (prol) | 103 | |
| 96 | Amical | 16/08/2000 | Marseille | Sélection FIFA | 5-1 | 51> | |
| 97 | Amical | 02/09/2000 | Saint-Denis | Angleterre | 1-1 | 57> |








