Paris Saint-Germain 1986, des Bleus en capitales

Publié le 22 août 2025 - Richard Coudrais

Les équipes historiques du championnat de France ont-elles eu une influence sur la sélection nationale ? Tentative de réponse avec le Paris Saint-Germain champion de France 1986.

4 minutes de lecture

Le Paris Saint-Germain, créé en 1970, a toujours compté dans ses effectifs un international français, qu’il s’agisse d’un Tricolore en activité comme les pionniers Jean Djorkaeff (1970-1972) et Jean-Paul Rostagni (1971-1972), ou d’anciens sélectionnés plus ou moins glorieux comme Mitoraj, Bras, Horlaville, Deloffre, Cardiet, Dogliani, Floch, Novi, Larqué ou Adams. Entre 1972 et 1978, le seul Parisien sélectionné en équipe de France est Francis Piasecki, titularisé par Stefan Kovacs pour un match amical contre Hambourg en octobre 1975, qui ne compte pas pour une sélection.

Borelli sort le chéquier

C’est toutefois en 1978 que le recrutement devient au sein du club parisien une chose sérieuse. Alors que les esprits sont rivés sur l’Argentine, le jeune président Francis Borelli, qui a pris la tête du club en janvier, sort les chéquiers pour faire venir deux joueurs présents à la Coupe du monde : Dominique Bathenay (14 sélections) et Dominique Baratelli (19 sélections). L’ancien gardien niçois n’étant plus rappelé par Michel Hidalgo, c’est l’ancien Vert qui assure bon an mal an le droit de cité du club parisien au sein des Bleus jusqu’en 1980, l’arrivée du vétéran Jean-Noël Huck en 1979 n’y changeant pas grand chose.

Au cours de l’été 1980, Francis Borelli réalise son deuxième gros coup en débauchant Dominique Rocheteau de l’AS Saint-Etienne. L’ancien Ange Vert reste alors le seul représentant du PSG au sein des Bleus, puisque Bathenay fait plus partie des projets du sélectionneur. Baratelli toutefois est appelé en deuxième gardien et apparait lors des rencontres UNFP contre la Juventus (1980) et Stuttgart (1981).

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Juste avant la Coupe du monde en Espagne, Baratelli et Bathenay reviennent dans la course lors des matchs de préparation. On compte alors trois joueurs parisiens parmi les titulaires du match amical contre le Pérou, du jamais vu jusqu’alors. Le club de la capitale réalise alors un excellent parcours en Coupe de France, qui le conduit vers la première finale de son histoire, où il triomphe de l’AS Saint-Etienne aux tirs au but. Deux Parisiens seulement figurent sur la liste des vingt-deux pour l’Espagne, Bathenay n’ayant pas réussi à convaincre le sélectionneur. On ne verra qu’un seul Parisien sur la pelouse, Dominique Rocheteau, son coéquipier Baratelli étant relégué au rôle de troisième gardien. L’ancien Ange Vert, d’abords remplaçant, réalise une fin de tournoi tonitruante, inscrivant notamment deux buts contre l’Irlande du Nord (4-1).

Le PSG club formateur

Au cours de la saison 1982/1983 s’épanouit un jeune milieu de terrain formé au club, Luis Fernandez. Tout juste naturalisé, il obtient en novembre 1982 sa première sélection à l’occasion d’une rencontre amicale aux Pays-Bas. Son ancien coéquipier François Brisson, également formé au PSG, connaît aussi sa première sélection à Rotterdam, mais il porte désormais les couleurs du RC Lens. Fernandez se fait une place au sein du carré magique (au détriment de Genghini). Quand à Rocheteau, il est régulièrement rappelé et marque tout aussi régulièrement. En fin de saison, de nombreux forfaits permettent à Jean-Claude Lemoult de connaître à son tour les joies de la sélection, contre la Belgique (1-1) à Luxembourg.

Le même Lemoult connaît sa deuxième (et dernière) sélection en octobre 1983 contre l’Espagne au Parc, aux côtés de Fernandez et Rocheteau. En fin de match, Alain Couriol fait son entrée. L’ancien Monégasque a rejoint le club de la capitale en début de saison et, pour la première fois, l’équipe de France compte quatre joueurs du PSG sur le terrain. Le sélectionneur ne maintiendra toutefois sa confiance qu’à Fernandez et Rocheteau, les deux seuls Parisiens de l’équipe championne d’Europe 1984. Le premier disputera l’intégralité des cinq rencontres vers le titre alors que Rocheteau passera beaucoup de temps sur le banc. Quand à Jean-Claude Lemoult, il se consolera avec l’aventure olympique de Los Angeles.

Après avoir remporté deux Coupes de France en 1982 et 1983, le club parisien connaît deux saisons aussi blanches que son maillot de l’époque. Il se montre actif sur le marché des transferts mais ne parvient pas à monter une équipe compétitive. Au cours de l’été 1985, le président Borelli parvient toutefois à attirer l’auxerrois Joël Bats, le gardien de l’équipe de France (18 sélections). Il recrute également le défenseur nantais Michel Bibard qui compte trois sélections, ainsi qu’un nouvel entraîneur, le Lensois Gérard Houllier. Le PSG réalise alors une saison 1985/1986 remarquable qui le conduit à son premier titre de champion de France.

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Cinq Parisiens chez les Bleus

Fabrice Poullain, qui a également été recruté au cours de l’été, connaît sa première sélection en septembre 1985 à l’occasion d’un match en RDA. Sur la pelouse de Leipzig, l’équipe de France aligne pour la première fois cinq joueurs du PSG : Bats, Bibard, Poullain, Fernandez et Rocheteau. Quatre d’entre eux seront présents à la Coupe du monde mexicaine (Poullain n’est pas retenu) et trois seront régulièrement titulaires pendant l’aventure (Bibard se contentera du match pour la troisième place).

Le soleil mexicain brillera particulièrement sur les Parisiens. Rocheteau devient le premier Français à avoir inscrit un but lors de trois Coupes du monde différentes. Fernandez marque un nouveau but contre Rinat Dasaev puis transforme le tir au but décisif du quart de finale contre le Brésil. Quand à Bats, il sera le héros de ce quart de finale, détournant le penalty de Zico puis le tir au but de Socrates.

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L’insatiable président du PSG poursuivra chaque été son marché avec une évidente boulimie d’internationaux : William Ayache et Daniel Xuereb en 1986, Yvon Le Roux et Daniel Bravo en 1989, Thierry Laurey et l’ancien sélectionneur Henri Michel en 1990. Le club parisien permet également à certains joueurs d’accéder au statut international, comme Philippe Jeannol en 1986, Christian Perez en 1988, Jocelyn Angloma en 1990 et Amara Simba en 1991. Mais le club ne parvient pas à décrocher un nouveau titre, ni même la moindre Coupe. En 1991, Francis Borelli accepte, la mort dans l’âme, de céder sa gestion à la chaîne Canal Plus. Une autre histoire commence.

Les Bleus champions de France 1986 avec le PSG

JoueurPériode PSGPériode BleueSélections
Jean-Claude Lemoult 1976-1986 1983-1983 2/2
Luis Fernandez 1978-1986 1982-1992 34/60
Dominique Rocheteau 1980-1987 1975-1986 33/49
Alain Couriol 1983-1989 1980-1983 1/12
Philippe Jeannol 1984-1991 1986-1986 1/1
Fabrice Poullain 1985-1988 1985-1988 10/10
Michel Bibard 1985-1991 1984-1986 3/6
Joël Bats 1985-1992 1983-1989 33/50

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Les gardiens des Bleus